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Semi-conducteurs : Nvidia devient persona non grata en Chine, et Huawei en profite pour présenter ses dernières nouveautés

Ce jeudi 18 septembre, Huawei a présenté sa feuille de route en matière de semi-conducteurs : un moyen de rappeler qu’elle est toute disposée à reprendre les commandes actuelles ou futures annulées passées avec la société américaine Nvidia, objet de nouvelles mesures dans le pays. Un jour plus tôt, une autorité chinoise demandait à ces entreprises de cesser les commandes actuelles et futures de l’entreprise.

L’occasion était trop belle pour la rater. Alors que la Chine vient de demander à ses entreprises locales de cesser de s’approvisionner en semi-conducteurs chez le champion américain Nvidia, et que Donald Trump et Xi Jinping doivent finaliser des négociations commerciales dans moins de vingt-quatre heures, Huawei est entré officiellement en lice.

Jeudi 18 septembre, l’entreprise de la 5G a annoncé lancer des « clusters de calcul les plus puissants au monde » et présenté une feuille de route officielle en matière de puces électroniques, une première, rapporte Bloomberg. Jusqu’ici, Huawei, sujette à plusieurs sanctions américaines, plaçait bien ses pions dans le pays pour devenir un géant des puces électroniques, mais dans une certaine discrétion.

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Huawei, la reine des super-clusters ?

C’est désormais terminé. Dans un communiqué, la société située à Shenzhen a ainsi affirmé que sa nouvelle technologie SuperPod pouvait relier jusqu’à 15 488 cartes graphiques équipées de ses puces Ascend. Elle exploiterait un super-cluster d’environ 1 million de cartes graphiques : une stratégie expliquée il y a quelques mois par Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, au quotidien d’État People’s Daily.

Plutôt que de se placer sur la performance par puce, un terrain sur lequel la Chine a toujours du retard par rapport aux États-Unis, l’entreprise se base sur ses clusters – des assemblages de puces qui, ensemble, permettraient « d’obtenir les résultats souhaités ».

En parallèle, pendant sa conférence annuelle Huawei Connect, organisée à Shanghai, l’entreprise a dévoilé son calendrier de développement de ses puces d’intelligence artificielle Ascend ainsi que de ses puces serveurs Kunpeng. La société dispose pour la première fois de sa propre mémoire à large bande passante, alors qu’elle utilisait jusqu’à présent celle des sud-coréens SK Hynix et Samsung.

Toutes ces annonces interviennent quelques heures après qu’une autorité chinoise a demandé aux entreprises locales de cesser de commander auprès de l’entreprise américaine Nvidia le moindre semi-conducteur… Ainsi que d’annuler les commandes en cours, rapportait le Financial Times.

Si cette préconisation était loin d’être la première, elle reste la plus dure. Plusieurs autorités chinoises ont demandé ces derniers mois aux sociétés locales de privilégier les puces fabriquées dans le pays et de délaisser les puces américaines… Et cela tombe bien pour Huawei qui espère reprendre à son compte les commandes de Nvidia. L’entreprise chinoise bâtit depuis des années son empire des semi-conducteurs dans le pays, à coup d’investissements et d’usine.

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Des annonces en amont de la rencontre Chine États-Unis

L’annonce intervient aussi en amont de la rencontre prévue ce vendredi 19 septembre entre le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping, sur fonds de négociations commerciales. « La Chine veut montrer qu’elle progresse sur de nombreux fronts… Xi Jinping pourra ainsi paraître plus confiant face à Donald Trump », a notamment expliqué Alfred Wu, professeur associé à l’Université nationale de Singapour, à nos confrères de Reuters.

Depuis des mois, Nvidia est, de son côté, dans le collimateur des autorités chinoises. Et ces derniers jours du fait des négociations commerciales entre Pékin et Washington, la pression est montée d’un cran. L’entreprise, pris en étau dans cette guerre technico-commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques, a été accusée par Pékin d’avoir violé les lois antitrust du pays lundi… avant d’apprendre que les autorités locales demandaient au secteur privé de cesser toute commande de ses puces IA.

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