La concurrence fait rage dans le milieu de gamme Android. Depuis de nombreux mois, les constructeurs rivalisent de smartphones intéressants situés entre 200 et 400 euros pour tenter de séduire des acheteurs qui ne savent plus où donner de la tête. Même Motorola ne fait pas exception. Après son Motorola Edge 60 Fusion, deux nouveaux terminaux dans sa gamme Moto sont disponibles, les G56 et G86. Conçus notamment pour se montrer plus résistants que la moyenne, ces terminaux abordables ont-ils ce qu’il faut pour s’imposer face aux dizaines d’autres propositions du même acabit ? Réponse dans ce test pour le plus onéreux des deux, le Moto G86, qui a fort à faire notamment face au très convaincant Xiaomi Poco X7 Pro.
Prix et disponibilité du Motorola Moto G86
Le Motorola Moto G86 est disponible dans une seule configuration 8 Go de RAM et 256 Go de stockage à 349 euros. Quatre coloris sont proposés en partenariat avec Pantone : Spellbound (noir), Cosmic Sky (lila), Golden Cypress (vert olive) et Chrysanthemum (rouge). Une coque est fournie, ce qui est assez rare pour le signaler.
Design : sobriété et solidité à toute épreuve
Traitez-nous de vieux si vous voulez (c’est factuel mais pas très gentil), mais quand nous avons le Motorola Moto G86 entre les mains, on a l’impression d’avoir l’équivalent smartphone des vieux PC portables Dell Thinkpad. Il en ressort le même sentiment carré (littéralement) de solidité et de sérieux. Ses formes, son dos en plastique mat légèrement rugueux façon imitation cuir, ses couleurs et la sobriété de ses capteurs et boutons jouent assurément un rôle dans ce sentiment tout sauf désagréable.

L’ensemble est on ne peut plus classique, avec les boutons volume et d’alimentation à droite, une grille de haut-parleur et la prise USB-C en bas et l’emplacement SIM/microSD est sur la tranche gauche. Le lecteur d’empreintes digitales se trouve sous l’écran. Le bloc photo quant à lui est très plat, ce qui n’empêche malheureusement pas le smartphone de légèrement basculer lorsqu’il est posé à plat sur le dos. Le terminal ne pèse que 185 g et peut notamment remercier son épaisseur contenue de 7,87 mm.

Les finitions sont impeccables et permettent au Moto G86 d’être à la fois certifié IP68 et IP69. En clair, le smartphone est très bien protégé contre l’eau, y compris chaude et lors d’une immersion complète. Sur son site Motorola promet également qu’il est conçu pour supporter la poussière, les impuretés, la sable et l’eau sous haute pression et qu’il résiste à des conditions extrêmes et fonctionne à des températures allant de -20 °C à 60 °C et à une altitude pouvant atteindre 4 500 m. Impossible de vérifier tout cela évidemment, mais sur le papier très rares sont les terminaux à se donner autant de mal. Les baroudeurs et maladroits ont ici un vrai argument d’achat.

Écran : un écran excellent, tout simplement
Bien protégé lui aussi par du verre Corning Gorilla Glass 7i, l’écran du Moto G86 mesure un classique 6,67 pouces (2712 × 1220 pixels). Amoled, compatible HDR et capable de monter jusqu’à 120 Hz, il brille notamment par son ratio de couverture à 89 %. Les bordures noires sont donc très fines et discrètes.

La luminosité maximale atteint un très appréciable 1400 cd/m² pour cette gamme de prix, permettant d’utiliser plutôt bien le smartphone même lorsque le soleil est un peu trop présent. Concernant la fidélité des couleurs enfin, le calibrage est convaincant. Qu’il s’agisse du P3 (2,33) ou du sRGB (3.56), le DeltaE 2000 n’est pas trop élevé et permet ainsi de restituer des couleurs très proches de la réalité.
Performances : un SoC convaincant, mais un bémol sur le jeu vidéo
Quand bien des concurrents font le choix de puces Snapdragon, ici place à un SoC MediaTek Dimensity 7300. Celui-ci est épaulé par un classique 8 Go de RAM. Aucun problème à relever cependant : la navigation au sein de l’interface et entre les applications est véloce et l’ensemble est fluide au quotidien. L’optimisation de l’ensemble, assurément pas alourdie côté logiciel, est solide.
Concernant le jeu vidéo, le Moto G86 s’en sort avec les honneurs bien que de nombreux smartphones au même prix fassent un peu mieux. Sur un titre en 3D comme Genshin Impact, difficile de maintenir un 60 FPS constant avec les graphismes réglés en élevé, même si l’on ne tombe pas non plus sous les 40. Les joueurs occasionnels s’y retrouveront sans problème, mais les gamers plus sérieux voudront peut-être trouver un peu plus musclé.
Relevons enfin que la compatibilité eSim est de la partie pour ce smartphone 5G, tandis que du Wifi 6 est assuré.
Audio : du stéréo d’appoint classique
Si le smartphone ne propose qu’une grille de haut-parleur en bas, heureusement le son est bien stéréo et sort également du haut. Sans grande surprise, Motorola a ici fait le minimum avec une solution au volume maximum suffisant et à la qualité audio qui fera l’affaire dans la plupart des cas. Pour un son plus riche, notamment du côté des basses, et qui ne sature pas, on préférera évidemment passer par un casque en Bluetooth.
Autonomie : un bon élève dans la moyenne
Pour sa batterie, le Moto G86 passe la barre symbolique des 5 000 mAh avec 5 200 mAh. C’est moins que certains concurrents qui passent les 6 000 mAh, mais avec son autonomie mixte mesurée lors de notre test à presque 17h, le smartphone se tient dans la moyenne de cette gamme de prix. Il peut notamment remercier la bonne optimisation de son OS léger et ainsi tenir une journée d’utilisation classique sans broncher. Comptez environ 4% de batterie pour regarder un épisode de série sur Netflix en WiFi, une valeur tout à fait classique.

La recharge est elle aussi un peu timide sur le papier, limitée à 30W en filaire. Cependant, avec 19 % atteints en 10 minutes et seulement 1 h 18 requise pour une charge complète, le terminal n’est pas le plus mou du secteur alors que bien des concurrents montent pourtant dans les watts.
Photo : une solution correcte, mais très perfectible

Pour son Moto G86, Motorola est resté raisonnable du côté de la photo. Au dos, un capteur principal de 50 Mpx (f/1.9) avec OIS est là, accompagné par un ultra grand-angle de 8 Mpx (f/2.2).
Le capteur principal se débrouille plutôt bien de jour, restituant des images à la fois détaillées et plutôt fidèles à la réalité. Si les couleurs sont justes, on pourra noter une légère surexposition en plein soleil. Le zoom est capable de monter à x10, mais on préférera éviter de monter aussi haut, la perte de détails étant rapidement rédhibitoire. Le résultat reste exploitable à des niveaux de zoom raisonnables.
Difficile d’en dire autant concernant l’ultra grand-angle. De jour la perte de précision et de texture (en dehors de l’extrême centre, et encore) est flagrant même en plein jour, réservant ce capteur à des photos de paysages très lointains.
Sans surprise, ces défauts sont exacerbés de nuit. Le lissage et le bruit sont massifs dès que les conditions sont compliquées, et dans certains cas des lense flares s’invitent sur les clichés. On notera également que sur la photo de fleuve ci-dessous, la luminosité est tellement boostée par le capteur qu’on dirait que le soleil est en train de se coucher, alors qu’il a bel et bien disparu.
Relevons enfin la présence d’un mode macro, qui est surtout là pour faire joli. Concernant la vidéo, 1080p et 4K sont au programme, mais seul le premier cas permet de grimper à 60 FPS.
En façade enfin, le capteur de 32 Mpx (f/2,2) propose des selfies propres, à défaut d’êtres les plus détaillés que nous ayons pu voir. L’effet de flou du mode portrait est lui convaincant, évitant de trop faire disparaitre de poils de barbe notamment.


Logiciel : sobriété un peu trop zélée
Motorola joue la carte de la sobriété jusqu’à la partie logicielle de son Moto G86. Propulsé par Android 15 sans presque aucune surcouche, le smartphone doit malgré tout souffrir de la préinstallation de quelques logiciels indésirables à désinstaller. L’OS propose quelques options pour personnaliser l’organisation et l’apparence de son téléphone malgré tout, mais les amateurs de fonctionnalités bonus devront trouver une alternative. Le volet des notifications et des raccourcis rapides se montre par exemple assez chiche. Même chose côté IA, puisque si Perplexity est préinstallée et qu’une gomme magique se trouve du côté de la photo, le prix de ce smartphone l’empêche de profiter de plus.
Terminons sur un point qui s’avère lui vraiment regrettable. Si le Moto G86 se veut très endurant physiquement, côté logiciel Motorola ne promet que deux années de mises à jour Android, et quatre ans de correctifs de sécurité. C’est peu et véritablement dommage, surtout quand bien des constructeurs se montrent dernièrement plus généreux.
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