Nvidia n’est pas à plaindre, c’est une des entreprises les plus riches et puissantes de la planète grâce à la ferveur entourant l’IA générative. Mais malgré tout, la vie ressemble à un casse-tête de taille mondiale. L’entreprise a arraché à l’administration Trump le feu vert pour vendre en Chine des cartes graphiques H20 destinées à l’entraînement IA. Et en juillet, Nvidia a présenté la RTX Pro 6000D, un nouveau modèle spécifiquement conçu pour les entreprises chinoises.
Nvidia résigné face à la stratégie chinoise
Mais voilà, c’était sans compter sur les autorités du pays. Ces dernières ont demandé aux clients de Nvidia de justifier leurs achats de H20 alors qu’il existe, selon les régulateurs, des produits tout aussi compétents construits sur place. La tension est montée d’un cran : l’administration chinoise du cyberespace (CAC) a demandé cette semaine aux entreprises d’arrêter les tests et les commandes de la RTX Pro 6000D.
La 6000D devait pourtant marquer une victoire symbolique pour Nvidia. Plusieurs grands groupes chinois, comme Alibaba et ByteDance, avaient prévu d’en commander des dizaines de milliers d’unités et avaient déjà entamé les phases de test avec leurs fournisseurs de serveurs. Mais tout s’est arrêté net après l’injonction de la CAC.
Pékin veut favoriser les champions nationaux des semi-conducteurs, et réduire sa dépendance à Nvidia. Les autorités estiment en effet que les puces développées par Huawai, Cambricon ou encore Baidu sont maintenant capables de rivaliser avec les modèles occidentaux (qui de plus, sont bridés par les restrictions américaines sur les exportations).
En contraignant les géants du numérique chinois à se fournir localement, le gouvernement espère de la sorte accélérer la montée en puissance de l’industrie de l’IA locale.
Le CEO de Nvidia, Jensen Huang, a eu des mots mesurés mais qui révèlent une certaine déception. « Nous ne pouvons être au service d’un marché que si le pays veut de nous », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Londres. Il a ajouté se montrer patient, car la question des puces IA n’est qu’une partie du grand jeu de poker menteur entre les États-Unis et la Chine.
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Source : Financial Times