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Semi-conducteurs : Nvidia à nouveau pris en étau pendant les négociations entre Pékin et Washington

Nvidia a bien violé des lois antitrust chinoises, lors de son rachat d’une société d’équipement réseau en 2020 : voilà la conclusion d’une autorité chinoise dont le communiqué est publié en ce deuxième jour de négociation commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Alors que les États-Unis et la Chine entament leur deuxième jour de négociation commerciale à Madrid, Pékin vient de montrer ses muscles. Et c’est Nvidia, le champion américain des semi-conducteurs, qui en fait à nouveau les frais, rapporte Bloomberg. Ce lundi 15 septembre, l’autorité de la concurrence chinoise a estimé, dans un communiqué, que le leader américain des puces électroniques avait bien violé les lois antitrust locales, après son rachat du fabricant d’équipements réseau Mellanox Technologies Ltd en 2020.

L’enquête avait été initiée en décembre dernier à l’encontre de Nvidia, devenu malgré lui un moyen de pression des deux plus grandes économies du monde, en pleine guerre technologique. Quatre ans plus tôt, Pékin avait bien donné son feu vert à cette acquisition à 7 milliards de dollars, à condition que Nvidia ne pratique aucune discrimination à l’égard des entreprises chinoises.

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Nvidia accusé d’avoir installé un système de localisation dans les puces ?

Mais depuis, les « sanctions » américaines, destinées à couper la Chine de semi-conducteurs de pointe destinés à l’intelligence artificielle, se sont multipliées. En décembre 2024, Pékin avait alors répliqué, expliquant ouvrir une enquête visant Nvidia, sur ce dossier vieux de quatre ans.

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Depuis 2023, l’entreprise américaine ne peut plus vendre en Chine que ses puces « H20 », des semi-conducteurs rendus moins puissants afin qu’ils tombent en dessous des seuils de performance fixés par Washington. En avril dernier, Washington était allée jusqu’à interdire la vente de ces puces, avant de faire machine arrière en juillet.

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Mais Nvidia n’avait pas eu le temps de se réjouir de l’accalmie. Le 31 juillet, Pékin avait exigé de Nvidia des explications sur ses puces « H20 », l’entreprise étant soupçonnée d’avoir installé un système de localisation et de suivi dans ses puces. Il s’agissait en fait d’un projet de loi du Congrès américain, voulant obliger Nvidia à lutter contre les mille et une combines de certaines sociétés chinoises qui parviennent à s’approvisionner en semi-conducteurs américains, malgré les restrictions américaines. Pékin en avait profité pour exhorter les entreprises et organismes locaux à éviter les puces H20 de Nvidia, invoquant des préoccupations de sécurité.

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Deux autres enquêtes visant le secteur des puces

Sur ce dossier, le champion américain des semi-conducteurs est pris entre deux feux. D’un côté, il doit bien, en tant qu’entreprise américaine, répondre aux demandes de Washington et suivre les règles relatives aux exportations. De l’autre, limiter ses ventes sur le marché chinois lui coûte cher. Jensen Huang, le PDG de Nvidia, a expliqué que les sanctions américaines lui avaient déjà fait perdre sa position dominante en Chine. En quatre ans, la part de marché de l’entreprise américaine dans le pays est passée de 95 % à 50 %, selon la société.

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La pression sur Nvidia n’est pas la seule carte que Pékin vient de poser. La veille du premier jour de la négociation commerciale entre les deux pays, la Chine a également annoncé le lancement de deux enquêtes distinctes concernant les semi-conducteurs : l’une sur le terrain des prix, visant certains composants importés des États-Unis, l’autre sur les restrictions américaines à l’égard de l’industrie chinoise des puces. En parallèle, le sujet de TikTok et de sa vente forcée à des fonds américain est aussi sur la table. Le délai donné au géant chinois pour trouver un acheteur s’achève cette semaine.

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