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Les clients internationaux d’Intel verraient d’un mauvais œil l’influence de l’administration Trump

Intel va accueillir un nouvel actionnaire dans son capital : le gouvernement américain. En échange des subsides alloués par la précédente administration Biden, l’État US va s’octroyer 10 % des actions du groupe en grande difficulté. Si l’opération permet à Intel de souffler, elle n’est pas nécessairement une si bonne affaire.

Après avoir exigé la tête de Lip-Bu Tan, le CEO d’Intel, Donald Trump est revenu à de meilleurs sentiments après une rencontre avec le dirigeant. Mieux encore, le président américain et son gouvernement ont proposé que l’État américain entre au capital de l’entreprise.

Intel s’inquiète de la bouffée d’air

Le deal a été annoncé en fin de semaine dernière, où l’on a appris que l’État US allait empocher 433 millions d’actions d’Intel, soit 10 % de son capital. Un achat largement financé par l’argent déjà versé au groupe dans le cadre du CHIPS Act, une loi mise en œuvre par l’administration Biden pour stimuler la construction de lignes de production de puces sur le sol américain. En tout, l’enveloppe pour Intel est de 11,1 milliards de dollars.

L’opération est certes spectaculaire, mais elle pose de sérieux problèmes à Intel. Dans un document déposé auprès de la SEC (le gendarme de la Bourse US), le groupe souligne que cet accord pourrait inquiéter investisseurs, employés, clients et partenaires, notamment à l’international, où Intel réalise 76 % de son chiffre d’affaires (53,1 milliards de dollars en 2024, en baisse de 2 % sur un an).

Le constructeur craint que son association directe avec Donald Trump ne le rende vulnérable aux politiques commerciales et douanières fluctuantes de l’administration américaine. L’accord réduit par ailleurs le poids des actionnaires existants. Le gouvernement devra voter en accord avec le conseil d’administration, ce qui pourrait bloquer des transactions jugées intéressantes par les actionnaires privés. Intel prévient également que l’alternance politique à Washington pourrait remettre en cause le deal.

À court terme, il faudra déjà démêler l’écheveau juridique d’une telle transaction ; Intel reconnait qu’il pourrait y avoir des litiges. L’analyse des conséquences financières, fiscales et comptables de cette entrée du gouvernement au capital n’a pas encore été achevée.

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Source : CNBC