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Semi-conducteurs : Nvidia développe une nouvelle puce IA plus puissante que les H20 pour la Chine

L’entreprise américaine travaille en ce moment sur une nouvelle puce destinée à la Chine, qui serait plus puissante que les H20, les seuls processeurs autorisés à la vente dans le pays. Mais rien ne dit que les autorités américaines donneront leur feu vert, le sujet restant hautement sensible outre Atlantique.

Depuis plusieurs semaines, l’administration américaine a lâché du lest dans sa guerre sur les semi-conducteurs visant la Chine, et le champion américain du secteur, Nvidia, compte bien en profiter. Selon l’agence de presse Reuters, non seulement Nvidia a bien repris ses ventes de H20 dans le pays – la puce H20 est le seul modèle que la firme américaine est autorisée à vendre en Chine.

Les H20 ont en effet été modifiés pour répondre aux exigences américaines. Concrètement, Nvidia a rendu certaines de ses puces moins puissantes afin qu’elles tombent en dessous des seuils de performance fixés par Washington, conformément à la salve de restrictions américaines décidées depuis octobre 2022.

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Des échantillons d’une nouvelle puce en cours de tests dès septembre ?

Et depuis juillet, le département américain du Commerce a bel et bien recommencé à délivrer des licences à Nvidia pour exporter ses H20 vers Pékin, selon un responsable américain interrogé par Reuters le 9 août dernier.

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Mais Nvidia serait, en parallèle, en train de développer une nouvelle puce IA pour la Chine, qui sera plus puissante que le modèle H20. Selon Reuters ce mardi 19 août, la nouvelle puce, provisoirement baptisée « B30A », sera fabriquée à partir d’une seule pièce de silicium continue, basée sur son architecture « Blackwell ». Elle serait dotée d’une mémoire à large bande passante et de la technologie « NVLink » de Nvidia pour une transmission rapide des données entre les processeurs.

Les spécifications de la puce ne sont pas encore totalement finalisées, écrivent nos confrères. Mais selon leurs sources qui ont souhaité rester anonymes, Nvidia compte fournir des échantillons à tester dès le mois de septembre.

Dans un communiqué partagé avec Reuters, Nvidia n’a pas confirmé cette information. Prudente, l’entreprise américaine a déclaré évaluer « divers produits pour notre feuille de route, afin d’être prête à entrer en concurrence dans la mesure où les gouvernements le permettent. Tout ce que nous proposons est entièrement approuvé par les autorités compétentes et conçu uniquement à des fins commerciales bénéfiques ».

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Le pays toujours divisé sur la vente des puces Nvidia en Chine

Et pour l’instant, les autorisations réglementaires n’ont pas été officiellement données pour des puces autres que les H20. D’un côté, Donald Trump a laissé entendre, la semaine dernière, qu’il pourrait autoriser Nvidia à vendre une « version allégée » de ses puces de nouvelle génération à la Chine.

Le président américain avait déclaré, dans les colonnes du Financial Times, avoir personnellement négocié un accord pour le moins inhabituel avec Jensen Huang, le PDG de Nvidia. Il aurait autorisé l’entreprise américaine à vendre ce type de puces en Chine en échange d’une partie des revenus de ses ventes, à reverser à l’administration américaine.

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Mais de l’autre, la question de l’accès ou pas de la Chine aux puces de Nvidia est toujours inflammable, outre Atlantique. Beaucoup craignent que l’accès à des versions même allégées des puces IA clés de Nvidia nuira aux États-Unis, ledit accès permettant aux entreprises chinoises de rattraper leur retard dans le domaine de l’intelligence artificielle.

De leur côté, Nvidia et d’autres estiment qu’il est primordial que les Chinois continuent, au contraire, d’utiliser les puces et les logiciels de Nvidia. Sans cela, les entreprises locales se tourneraient vers des concurrents chinois comme Huawei.

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