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Défense européenne : Paris et Berlin promettent d’aplanir les tensions qui entourent le projet d’avion de combat du futur

L’avion de combat de sixième génération européen « SCAF » ou « FCAS », qui remplacera le Rafale et l’Eurofighter, verra-t-il le jour ? Vendredi 29 août, le chancelier allemand et le président français se rencontreront avec leurs ministres de la Défense respectifs pour traiter « les difficultés passagères ». Car « il n’y a pas de plan B », a indiqué l’Elysée.

Le français Dassault et l’allemand Airbus parviendront-ils à trouver un accord sur l’avion de combat de sixième génération (« SCAF » ou « FCAS » selon l’acronyme anglais) ? Le projet européen, qui stagne depuis des années, pourrait cette fois avancer, à en croire une source de l’Élysée interrogée par Euractiv, lundi 25 août. Paris et Berlin comptent bien mettre à plat les nombreuses divergences qui subsistent pour le programme européen de chasseur de nouvelle génération, lors de la rencontre bilatérale entre l’Allemagne et la France prévue vendredi 29 août. Ce jour-là, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et leurs ministres respectifs de la Défense se rencontreront à Toulon, dans le sud de la France.

Si fin juillet, les deux capitales ont assuré qu’elles comptaient bien « clarifier la situation du FCAS d’ici la fin de l’année », les points de discorde sur le leadership, les droits de propriété intellectuelle et les rôles de chacun, ne s’estompent pas, malgré le nouveau contexte international. Les pays européens sont sous pression pour renforcer leurs propres capacités militaires, et pour se protéger contre la menace russe. Et selon la source de l’Élysée citée par nos confrères et par l’AFP, les futures discussions, « qui ne seront pas traitées en détail au niveau des leaders », seront entamées avec un « optimisme partagé ». Il n’y a « pas de plan B », a martelé la présidence française, ajoutant que  « les difficultés passagères doivent être traitées ».

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Avion de combat de 6e génération, drones, cloud de combat…

Lancé en 2017 par Emmanuel Macron et Angela Merkel, le projet SCAF, estimé à plus de 100 milliards d’euros, vise à remplacer le Rafale français et l’Eurofighter allemand et espagnol à partir de 2040. Ce programme ambitieux prévoit notamment le développement d’un avion de combat de 6ᵉ génération (un avion baptisé NGF pour « Next Generation Fighter »), intégrant des drones (« Remote carriers »), des armements avancés et un cloud de combat, un réseau d’intelligence et de connectivité collaborative.

La France, l’Allemagne et l’Espagne via leurs industriels de la défense Dassault Aviation, Airbus Defence & Space et Indra, travaillent sur le Future Combat Air System (FCAS) en vue d’assurer une autonomie européenne face aux F-35 américains, et à un autre projet anglo-italien-japonais (le « Global Combat Air Programme » ou GCAP). Or la répartition des tâches et des rôles entre d’un côté, Dassault, et de l’autre, Airbus et Indra, est l’objet de discussions sans fin, soulignait Eric Trappier, le PDF de Dassault, lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 9 avril dernier : « On morcelle le projet et il est très très difficile de répartir le travail (entre nous, NDLR). C’est une négociation permanente, en réouvrant des discussions oiseuses et sans fin ». En juin dernier, il était allé plus loin, en déclarant chez Bloomberg qu’il pouvait « faire cavalier seul ».

Le 30 juillet dernier, Guillaume Faury, le patron d’Airbus, a, de son côté, défendu la gouvernance du projet, lors d’une conférence téléphonique sur les résultats financiers. « Nous, chez Airbus, voulons faire fonctionner (cette gouvernance). Nous poursuivons le programme Scaf et ils (Dassault Aviation, NDLR) doivent décider par eux-mêmes et pour eux-mêmes », a-t-il taclé. Le FCAS est sur le point d’entamer sa deuxième phase, qui vise à créer un démonstrateur – un appareil qui demandera des milliards d’euros supplémentaires.

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