Après Intel, le gouvernement de Donald Trump envisage aussi d’entrer au capital d’autres entreprises des semi-conducteurs, qui ont reçu des milliards de dollars de subventions au titre du Chips Act, le plan massif de Joe Biden sur les puces. Et selon Reuters, les entreprises visées seraient l’Américaine Micron, la Taïwanaise TSMC et la Sud-coréenne Samsung.
Mardi 19 août, Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison-Blanche, confirmait que le gouvernement américain cherchait à acquérir une participation dans le capital d’Intel, ancien champion des puces électroniques américain et grand bénéficiaire du « Chips Act ». Howard Lutnick, le secrétaire américain au Commerce, travaille sur un accord avec Intel visant à acquérir une participation de 10 %.
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La montée au capital : un changement d’approche de l’administration US sur le secteur privé ?
Bien que le responsable politique américain ait ensuite précisé qu’il ne voulait pas « dicter à Intel la façon dont il fallait gérer ses activités », au micro du média américain CNBC, cette annonce pourrait marquer un réel changement d’approche du gouvernement américain sur le secteur privé. L’administration américaine n’hésiterait plus à s’immiscer directement dans le capital des grandes entreprises, que ces dernières soient américaines ou étrangères.
Car selon un responsable de la Maison-Blanche et une personne proche du dossier interrogés par Reuters, l’administration américaine ne compte pas s’arrêter à Intel. Selon ces derniers, Micron, Taiwan Semiconductor Manufacturing Co et Samsung seraient aussi dans le collimateur du secrétaire d’État américain, qui étudierait les possibilités d’une telle participation. Ces trois entreprises ont été les bénéficiaires du « Chips Act », bien qu’une grande partie du financement n’ait pas encore été distribuée.
Le « Chips Act », une incitation à ouvrir des usines aux États-Unis
En 2022, le Congrès adoptait le « Chips and Science Act » ( Chips pour « Creating Helpful Incentives to Produce Semiconductors », soit littéralement la création d’incitations utiles à la production de semi-conducteurs). L’objectif de la loi était d’inciter les fabricants de puces du monde entier à ouvrir des usines sur le sol américain – un objectif partagé par Donald Trump.
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En arrière-plan, Washington cherchait (et cherche toujours) à réduire la dépendance des industriels américains à l’Asie du Sud-Est, une partie du globe où se concentre la majorité des fabricants de semi-conducteurs. Aujourd’hui, presque tous les processeurs de pointe, ces composants essentiels aux smartphones, aux ordinateurs et même à l’intelligence artificielle, sont fabriqués en Corée du Sud et surtout à Taïwan, par TSMC.
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« Si nous vous donnons de l’argent, nous voulons une part du gâteau pour les contribuables américains »
À la clé était prévu un budget colossal de 52,7 milliards de dollars, dont 39 milliards directement réservés aux sites de production. Fin janvier 2025, près de 33 milliards de dollars de subventions auraient été octroyées, dont 4,745 milliards de dollars pour Samsung, 7,86 milliards de dollars pour Intel, 6,6 milliards de dollars pour TSMC et 6,1 milliards de dollars pour Micron.
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Et pour le secrétaire d’État américain au Commerce cité par Business Insider, il est temps que le retour sur investissement ait lieu : « Imaginez un peu : l’administration Biden donnait gratuitement de l’argent à Intel, (elle) donnait gratuitement de l’argent à TSMC, (…). Et Donald Trump dit : “Hé, si nous vous donnons de l’argent, nous voulons une part du gâteau pour les contribuables américains” ». Pour l’instant, Micron, TSMC et Samsung n’ont réagi à ces annonces.
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