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Alors qu’Elon Musk s’entête sur la conduite autonome, Tesla s’effondre en Europe

La stratégie de Tesla est décidément bien difficile à comprendre. Le constructeur a lancé une déclinaison du Model Y à six places en Chine. Un véhicule qui va permettre à l’entreprise de concurrencer avec une offre bien garnie sur ce segment, et qui pourrait aussi rencontrer un certain succès aux États-Unis… si Elon Musk le décide. À croire que le constructeur ne veut pas vendre de voitures alors les ventes décrochent complètement en Europe.

Le Model YL risque bien de ne jamais rouler sur le sol américain, ni ailleurs dans le monde. Elon Musk a en effet expliqué que la production aux États-Unis de cette variante 6 places du SUV électrique ne commencerait qu’à la fin de l’année prochaine. Pire encore : elle pourrait tout simplement ne jamais débuter, « étant donné l’avènement de la conduite autonome aux États-Unis ».

L’autonomie comme excuse

La conduite autonome, véritablement sans chauffeur ni supervision humaine dans le véhicule, est promise par le milliardaire depuis des années. Il a beau la répéter tous les six mois, la réalité est têtue, les Tesla ne sont pas encore arrivées au mythique niveau 5 de cette technologie — et peut-être qu’elles n’y parviendront jamais. Ce ne ne sont pas les quelques robotaxis du constructeur expérimentés dans une poignée de villes américaines qui pourront dire le contraire, la conduite autonome, on n’y est pas encore !

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Exclure un nouveau modèle parce que la conduite autonome arrive et qu’elle va tout balayer sur son passage fait donc tiquer pas mal d’observateurs et d’analystes, dont beaucoup rappellent que la demande pour ce genre de véhicules familiaux aux États-Unis est forte. Elon Musk continue de présenter l’autonomie comme l’argument central de Tesla, au point d’avoir déjà repoussé ou annulé d’autres projets, comme le modèle à 25 000 $.

L’histoire ne serait pas si grave pour Tesla, si les ventes étaient toujours au beau fixe. Ce qui n’est pas du tout le cas, en particulier en Europe où la marque n’a immatriculé que 8 837 véhicules en juillet, contre 14 769 un an plus tôt, soit une baisse de 40 % d’après les chiffres de l’Association des constructeurs européens (ACEA). C’est le septième mois consécutif de recul pour Tesla sur le vieux continent.

À l’inverse, son concurrent chinois BYD a enregistré 13 503 ventes sur la même période, contre 4 151 l’an passé. Le groupe détient désormais 1,2 % du marché européen, contre 0,8 % pour Tesla. L’avantage prix des marques chinoises (malgré les droits de douane européens), combiné à leur montée en puissance technologique, explique en partie cette bascule.

En Europe, Tesla doit désormais composer avec une concurrence qui n’hésite plus à occuper le terrain des véhicules électriques abordables, un segment que le constructeur américain a longtemps négligé. Et ce dernier n’est pas aidé par l’image toxique que dégage Elon Musk.

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Source : Electrek


Mickaël Bazoge