Véhicule contraint d’être immobilisé, anxiété causée par la conduite d’un véhicule potentiellement dangereux, mauvaise gestion… Une nouvelle procédure collective, destinée à indemniser les victimes des airbags Takata, vient d’être initiée en France contre les constructeurs automobiles Stellantis et Citroën. Ce mardi 22 juillet, l’UFC Que Choisir annonce lancer, dans un communiqué publié sur son site, une action de groupe contre les deux sociétés devant le tribunal judiciaire de Paris. L’objectif est de réparer « les préjudices causés aux automobilistes victimes des rappels sous “stop drive”, opérés depuis 2023 de façon totalement anarchiques et déraisonnés ».
Des milliers de conducteurs ont en effet été invités à partir de 2023 à ne plus utiliser leur véhicule, comme les Citroën C3 et DS3, jusqu’au remplacement d’airbags – alors que Takata a été condamné aux États-Unis pour les mêmes faits en 2017. Dans le détail, l’association de défense des consommateurs demande que Stellantis et Citroën paient à toutes les victimes des indemnités en réparation de plusieurs préjudices. Parmi ces derniers listés par l’organisation, on trouve l’immobilisation forcée de leurs véhicules, le maintien du paiement de l’assurance automobile malgré cette immobilisation, le paiement des frais de transport de substitution, ou encore des frais de transport du véhicule effectué pour remplacer les airbags défectueux.
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Le remboursement du préjudice moral
Dans son communiqué, l’association de défense des consommateurs demande aussi le remboursement des frais de remise en service des véhicules, ainsi que le remboursement des frais d’annulation des services touristiques et culturels auxquels le conducteur a dû renoncer, du fait de l’immobilisation des véhicules.
L’UFC Que Choisir prévoit aussi de demander une réparation des préjudices moraux, citant notamment « l’anxiété générée par la découverte de ce que, automobilistes et passagers des véhicules visés, ont été transportés dans des automobiles équipés d’équipements mortels, ainsi que des tracas et soucis liés aux rappels sous “arrêt de conduite” ou “stop drive” et à leurs conséquences ».
14 décès en France
Ces airbags, fabriqués par un équipementier automobile japonais racheté par Key Safety Systems après sa faillite, sont potentiellement dangereux en raison du gaz qui permet de gonfler les coussins en cas de choc. Ce dernier, qui contient des cristaux de nitrate d’ammonium, peut se détériorer avec le temps, la chaleur et l’humidité : il est accusé de provoquer des explosions, causant des blessures pouvant être mortelles.
On estime que ces airbags sont responsables de la mort d’au moins 60 personnes dans le monde. En France, 31 accidents sont liés à ces pièces Takata, dont 14 décès, la majorité s’étant produits en Outre-mer. Aux États-Unis, 28 décès et 400 blessés ont été recensés. Dans l’Hexagone, le gouvernement français a ordonné l’immobilisation de 800 000 véhicules supplémentaires, le 24 juin dernier, après la mort d’une conductrice à Reims.
Une première audience se tiendra le 15 octobre prochain. En janvier dernier, l’UFC Que Choisir avait déjà déposé plainte contre Stellantis, dénonçant des « pratiques commerciales trompeuses, une tromperie aggravée et une mise en danger délibérée de la vie d’autrui ». En mai dernier, une autre plainte visait cette fois BMW, Mercedes, Toyota et Volkswagen.
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