Après le dépôt d’une plainte il y a quasiment un an, Leboncoin a détaillé ses griefs contre Google lors d’une plaidoirie le 4 juillet dernier au Tribunal des activités économiques de Paris, comme l’a rapporté Mind Media. Le site réclame un total de 952 millions d’euros de dédommagements, dont 248 millions pour la France et 704 millions pour les filiales européennes de la maison-mère, Adevinta.
La publicité programmatique au cœur du litige
Au cœur de la poursuite : le verrouillage par Google de la publicité programmatique, autrement dit l’achat et la vente automatisés d’espaces publicitaires en ligne et en temps réel. Elle permet aux annonceurs de cibler précisément les internautes en fonction de leurs profils, comportements ou centres d’intérêt. Le moteur de recherche est un des poids lourds du secteur, avec notamment des outils comme sa place de marché AdX.
Pour développer ses revenus publicitaires et accéder à la demande des annonceurs, Leboncoin n’a pas vraiment d’autre choix que de faire appel aux services de Google. L’interopérabilité restreinte entre AdX et les serveurs tiers est un des préjudices mis en avant par les plaignants. Les verrous techniques de l’entreprise américaine provoquent un manque à gagner, des systèmes concurrents pourraient en effet faire mieux ou moins cher… mais il est bien difficile d’en profiter.
Google défend son bifteck bien sûr. Le groupe a nié l’existence d’un préjudice, sans fournir de chiffrage alternatif des dommages potentiels subis par les plaignants, ce qui est pourtant une pratique régulière — ne serait-ce que pour contester les chiffres de Leboncoin et de Adevinta. La décision de la justice est prévue d’ici la fin de l’année ; l’Autorité de la concurrence avait déjà sanctionné Google en 2021 dans ce dossier.
Les dommages et intérêts réclamés par le numéro 1 de la petite annonce sont en tout cas les plus élevés réclamés à Google. Le groupe de presse franco-belge Rossel demande 832 millions d’euros, pour les mêmes raisons.
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Source : Mind Media