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Plainte, recours… Les moins de 34 ans seraient moins réactifs que leurs aînés après une cyberattaque

Une jeunesse surexposée, vulnérable et mal préparée face aux cybermenaces ? La plateforme cybermalveillance.gouv a publié, en partenariat avec Ipsos, un état des lieux du ressenti des particuliers en termes de cybersécurité et de cybermenaces. Si les Français sont plus armés qu’avant face aux cyberattaques et aux tentatives de phishing, les 18-34 ans seraient bien moins réactifs que leurs aînés, selon ce baromètre.

Les 18-34 ans sont les plus exposés aux cyberattaques, et pourtant, cette tranche d’âge est la moins encline à porter plainte et à engager des procédures, une fois victime de cybermalveillance. Voilà le principal enseignement du 2ᵉ baromètre sur la perception cyber des internautes de Cybermalveillance.gouv, publié mercredi 10 septembre. La plateforme gouvernementale, qui assiste et informe les victimes d’actes de cybermalveillance, a demandé à Ipsos de faire un état des lieux de la perception des internautes français sur leurs connaissances, sur les recours et les réflexes à adopter en cas de tentatives de cyberattaques, réussies ou pas.

La société a demandé à un « échantillon de 2 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 à 75 ans », de remplir un questionnaire en mai 2025 sur leurs pratiques des douze derniers mois.

Et sans surprise, la menace qui pèse sur les internautes français n’a pas faibli : « 6 Français sur 10 affirment avoir été confrontés à de l’hameçonnage au cours des 12 derniers mois. 3 sur 10 ont été confrontés à une violation de leurs données personnelles. 15 % d’entre eux ont reçu un appel d’un faux conseiller bancaire. Et en marge, mais avec des conséquences potentiellement beaucoup plus graves, 6 % d’entre eux ont été exposés à du cyberharcèlement », a résumé la plateforme pendant une conférence de presse, ce jeudi 11 septembre.

Face à ces différentes tentatives, le baromètre fait état d’un réel progrès dans « la connaissance des menaces » et dans les réactions des internautes français victimes de cyberattaques ou de tentatives d’arnaques en ligne, ce qui englobe le phishing, les tentatives de piratage, de ransomware, de smishing – les tentatives de phishing par SMS – et de quishing – arnaque par QR Code.

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« Des comportements plus responsables au quotidien » sur le Web

7 Français sur 10 déclarent en effet faire systématiquement des vérifications avant un achat en ligne. La moitié des internautes interrogés affirme utiliser des mots de passe complexes et uniques, ainsi que mettre à jour régulièrement leurs appareils et applications… Ce qui signifie à contrario que l’autre moitié n’a pas encore adopté « les gestes élémentaires de cybersécurité ».

Pour Jérôme Notin, à la tête de la plateforme, « les Français semblent (bien, d’un côté), gagner en maturité avec des comportements plus responsables au quotidien ». Mais de l’autre, « trop peu d’entre savent encore comment réagir. Parmi eux, certains publics particulièrement exposés sont plus vulnérables, d’où la nécessité de les sensibiliser dès le plus jeune âge, pour les protéger et instaurer les bons réflexes durablement », insiste le directeur général de Cybermalveillance.gouv.fr, en amont du « Cybermois 2025 », une campagne de sensibilisation aux enjeux de la cybersécurité qui sera lancée en octobre prochain.

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Les jeunes « sont moins enclins à réagir (que leurs aînés), quel que soit le type d’attaque »

Car une fois les internautes touchés par une ou plusieurs cybermalveillances, ces derniers ont « encore des réactions très timides ». « Seulement un peu plus de la moitié des internautes (54 %), dont la carte bancaire a été utilisée à leur insu, va engager une action auprès de la banque. Un quart seulement de ceux qui ont fait un virement sur le compte d’un escroc a déposé plainte. Et seule une victime sur 10 de faux conseils bancaires a porté plainte », liste Ipsos pendant une conférence de presse, ce jeudi 11 septembre.

Et chez les moins de 34 ans, ces chiffres baissent considérablement, ajoute la plateforme. Il existe un « contraste marquant entre les compétences numériques perçues des 18-34 ans et leur réelle exposition aux risques ». Bien que cette tranche de la population soit « ultra-connectée », ces « cibles idéales semblent réagir différemment face aux malveillances : moins de recours aux institutions, davantage d’auto-prise en charge, voire d’inaction », rapporte cybermalveillance.gouv dans son baromètre.

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Les jeunes, plus consommateurs de services numériques (réseaux sociaux, plateformes, streaming etc) sont, sans surprise, davantage ciblés que les autres : un jeune sur trois a reçu un appel d’un faux conseiller bancaire, soit quatre fois plus que les 55-75 ans. Un jeune sur cinq a vu l’un de ses appareils infectés par un virus, ou a été victime d’un piratage de compte (contre moins de 1 sur 10 pour les 55-75 ans).

Cybermalveillance Barometre 2025
© cybermalveillance.gouv.fr. Extrait de l’étude Ipsos.Digital réalisée pour Cybermalveillance.gouv.fr du 16 au 26 mai 2025 juillet sur un échantillon de 2 000 Français de 18 à 75 ans.

18 % des jeunes ne font rien après l’infection par un virus d’un de leurs appareils

Mais pourtant, les jeunes « sont moins enclins à réagir (que leurs aînés), quel que soit le type d’attaque, quand ils sont touchés par une cybermalveillance », confirme Ipsos. Les chiffres donnés sont en effet sans équivoque.

Seuls 17 % des moins de 34 ans ont alerté leur banque ou leur fournisseur (contre 34 % des 55-75 ans qui ont, eux, réagi et initié des actions auprès de leur établissement bancaire). Après une utilisation frauduleuse de sa carte bancaire, un jeune sur trois engage une action auprès de sa banque, contre les trois quarts des 55-75 ans. Plus grave, 18 % des jeunes ne font rien après l’infection par un virus d’un de leurs appareils, pendant que ce chiffre tombe à 6 % chez leurs ainés. 

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Pourtant, insiste Jérôme Notin, « il est fondamental de déposer plainte, de remonter à la banque » et de « se rapprocher d’une association de consommateurs ». Il existe de nombreux cas dans lesquels les banques sont tenues de rembourser les arnaques bancaires, comme nous vous l’expliquions dans cet article.

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Pour rappel en cas de cybermenaces ou de tentatives réussies ou pas d’arnaques en ligne, vous pouvez :

  • vous rendre sur 17Cyber, un « service public d’assistance en ligne destiné aux particuliers, entreprises, associations et collectivités victimes de cybermalveillance » ;
  • signaler sur Perceval les usages frauduleux de votre carte bancaire ;
  • vous rendre sur Pharos pour signaler les contenus illicites en ligne ;
  • déposer plainte ou de signaler sur Thésée l’infraction en ligne, si vous êtes victimes ou témoins d’escroqueries sur le Web.

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