Une « censure politique » : selon un message publié sur X ce lundi 21 juillet par la plateforme d’Elon Musk, l’enquête pénale ouverte en France contre le réseau social, en février dernier, est « motivée par des considérations politiques ». Cinq mois plus tôt, le parquet de Paris a lancé une enquête sur le fonctionnement de la plateforme de micro-blogging, cherchant à savoir si l’algorithme de X (anciennement Twitter) est biaisé.
French authorities have launched a politically-motivated criminal investigation into X over the alleged manipulation of its algorithm and alleged “fraudulent data extraction.” X categorically denies these allegations.
This investigation, instigated by French politician Eric…
— Global Government Affairs (@GlobalAffairs) July 21, 2025
À l’origine de la procédure, le député Eric Bothorel (Ensemble pour la République) avait saisi le parquet de Paris. Début février, le parlementaire expliquait sur le plateau de Franceinfo qu’un « faisceau d’indices » laissait à penser « qu’Elon Musk, qui est désormais propriétaire de cette plateforme, organise, hiérarchise des informations qui sont favorables à l’idéologie qu’il défend et qu’il distord un peu le fil que l’on peut avoir les uns les autres en matière d’information ».
Depuis début juillet, la gendarmerie nationale se penche sur ce dossier. Elle doit notamment étudier les soupçons d’infractions d’« altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée » et d’« extraction frauduleuse de données d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée ».
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Une restriction de la liberté d’expression, selon X
Selon X, les autorités françaises auraient demandé à avoir accès à l’algorithme de recommandation de X, ainsi qu’aux données des utilisateurs. La société d’Elon Musk indique qu’elle n’a pas répondu favorablement à ces demandes.
La société américaine estime surtout que cette enquête est motivée par des considérations politiques, questionnant directement « l’impartialité » et « l’équité » de la procédure. X cite notamment David Chavalarias, qui serait un des experts sollicités pendant la procédure. Or, le mathématicien du CNRS est à l’origine de HelloQuitteX, qui aide les utilisateurs à transférer ses abonnés vers Bluesky ou Mastodon.
« X reste dans l’ignorance des allégations précises qui sont portées contre la plateforme », écrit-elle dans son message. Cette enquête « repose sur une application détournée du droit français, afin de servir un agenda politique, et, finalement, de restreindre la liberté d’expression », poursuit-elle.
En parallèle, X est aussi visée par une enquête menée par Bruxelles depuis décembre 2023. Le réseau social fait partie des très grandes plateformes régulées par le DSA, le règlement européen sur les services numériques qui exige une certaine transparence quant à ses algorithmes. Comme Paris, la Commission européenne exige l’accès à ses algorithmes de recommandations.
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Elon Musk, ex-conseiller spécial de Donald Trump à la Maison-Blanche, a été vivement critiqué en janvier dernier pour ses immixtions dans les élections allemandes. Le milliardaire est accusé de favoriser, avec son algorithme, la visibilité de certains contenus (comme les siens ou ceux diffusés par des personnalités qu’il soutient), au détriment d’autres.
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