L’abonnement GeForce Now Ultimate, facturé 21,99 € par mois (ou 110 € pour 6 mois), est l’un des moyens les plus simples et les plus efficaces d’avoir une carte graphique Nvidia haut de gamme pour jouer à ses jeux préférés avec les taquets graphiques au maximum. Et pas besoin d’un PC pour en profiter : un Mac, un smartphone, une tablette, un téléviseur Android TV, ou un Steam Deck suffisent.
Jusqu’à présent, la formule permettait de profiter des capacités d’une GeForce RTX 4080, mais il n’aura échappé à personne que Nvidia a lancé la nouvelle génération Blackwell en début d’année, avec en point d’orgue la RTX 5080.
Cette carte graphique impressionne par ses performances, mais comme pour toutes les cartes Nvidia il est toujours très difficile de se la procurer — et le prix est aussi un repoussoir pour bon nombre de joueurs dont le budget n’est pas extensible à l’infini. Le prix public est de 1 179 €, mais il n’est pas rare de devoir débourser 1 500 €, voire plus encore, pour pouvoir l’installer dans son PC. Un PC qui doit au passage être suffisamment bien équipé (alim, CPU…) pour accueillir un tel monstre.
C’est pourquoi la possibilité de pouvoir utiliser une RTX 5080 à distance a du sens, et ça tombe bien, c’est la grande nouveauté de l’abonnement Ultimate de GeForce Now ! Au menu : plus d’images par seconde, une plus grande fidélité graphique et une latence réduite. Nvidia a garni ses centres de données de SuperPODS RTX 5080, qui fournissent une puissance de 62 TFLOPS ; c’est 3 fois plus rapide que la PS5 Pro, et 2,8 fois plus véloce que les SuperPODS RTX 4080.
Les technologies mises en œuvre — DLSS 4, DLSS Super Resolution, Full Ray Tracing, Ray Reconstruction et DLSS Multi-Frame Generation, voir le glossaire ci-dessous pour s’y retrouver — donnent aux jeux en streaming des performances tout à fait saisissantes. C’est bien simple : après avoir goûté à GeForce Now Ultime, il m’est bien difficile de revenir sur mon PC de base, avec les limitations de sa pauvre RTX 3060.
Alors c’est entendu, les différences ne sont pas aussi phénoménales par rapport à la version précédente de cette formule, celle avec avec la RTX 4080 — à moins de posséder un moniteur 5K avec fréquence d’affichage 120 images/seconde, qui restent des modèles relativement rares et chers. On pourra cependant apprécier le mode Compétition qui permet de pousser à 360 FPS en 1080p, et 240 FPS en 1440p.
Cette montée en puissance de la fréquence d’images (la précédente formule RTX 4080 offrait 240 FPS en 1080p) a de quoi séduire les joueurs Esport toujours en quête des meilleures performances en termes de rafraîchissement de l’image. Et Nvidia ne s’est pas arrêté là : les SuperPODs RTX 5080 ont une latence sous les 30 ms, c’est moins que sur la PS5 Pro. Utile pour être le plus performant possible dans Apex Legends, par exemple — il faut toutefois posséder un moniteur 360 Hz pour décrocher cette latence.
En revanche, pour profiter de tout cela, il sera nécessaire d’avoir une solide connexion web. GeForce Now demande un débit d’au moins 65 Mbps pour le streaming 5K à 120 FPS ; au moins 55 Mbps pour du 1440p à 240 FPS ; au moins 48 Mbps pour du 1080p à 360 FPS. Nvidia recommande également de brancher le PC ou le Mac en Ethernet à la box internet, plutôt que le Wi-Fi susceptible d’ajouter de la latence.
À l’opposé, le mode Cinématographique — une nouveauté — va faire tout son possible pour privilégier la qualité graphique : moins de FPS, mais la plus haute résolution et la plus grande fidélité possible. Dans un jeu comme Mafia: The Old Country conçu pour en mettre plein les yeux, c’est un régal.
Cyberpunk 2077 a ceci d’intéressant que son outil de benchmark permet de se rendre compte assez facilement des changements qu’apportent les différents modes de GeForce Now.
Un mode Équilibré est également disponible pour fournir la meilleure qualité d’image et le meilleur gameplay possible en fonction de la bande passante. Et il est bien sûr possible de se faire un mode aux petits oignons avec des réglages personnalisés.
Jouer aux derniers jeux AAA du moment sur un PC ou un Mac inadapté est une expérience vraiment satisfaisante, et la qualité graphique offerte par la RTX 5080 permet de les apprécier encore plus. Les amateurs de jeux compétitifs ne seront pas oubliés, avec un framerate plus élevée et une latence plus réduite. Le seul goulot d’étranglement finalement, c’est celui de la connexion internet et ça, GeForce Now n’y peut pas grand chose.
L’architecture Blackwell apporte plusieurs technologies nouvelles aux cartes graphiques Nvidia — et au service GeForce Now. Pour s’y retrouver, voici un petit glossaire pour s’y retrouver dans tous ces mots et acronymes compliqués.
- DLSS 4 : une technologie qui utilise l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité d’image sans alourdir le travail de la carte graphique. Cette version 4 permet d’obtenir des images plus nettes et plus détaillées tout en maintenant des performances élevées. Concrètement, le jeu tourne en interne dans une définition plus basse, mais l’IA reconstruit une image en très haute définition qui paraît naturelle à l’œil.
- DLSS Super Resolution : cette technologie consiste à transformer une image calculée en basse résolution en une image très haute résolution (jusqu’à 5K) grâce à l’IA. Associée au streaming, cela signifie que même si le jeu est calculé sur des serveurs distants, le joueur peut profiter d’une image ultra-détaillée et très fluide (jusqu’à 120 images par seconde) sur son écran, avec un rendu digne d’une machine haut de gamme.
- Full Ray Tracing : le ray tracing est une technique qui simule le comportement réel de la lumière (réflexions, ombres, transparences…). En Full Ray Tracing, tous les effets lumineux d’un jeu profitent de cette simulation, et pas seulement quelques reflets ou ombres. Le rendu est beaucoup plus réaliste, proche de ce qu’on pourrait voir dans un film d’animation haut de gamme.
- Ray Reconstruction : une amélioration spécifique du ray tracing. Au lieu de calculer chaque rayon lumineux de manière brute (ce qui demande énormément de puissance), un algorithme intelligent comble les « trous » et reconstruit l’image en utilisant moins de ressources. Le résultat est un éclairage précis et plus fluide, même dans des scènes complexes.
- DLSS Multi-Frame Generation : ici, l’IA ne se contente pas de « nettoyer » une seule image, elle analyse plusieurs images successives pour générer de nouvelles images intermédiaires. Cela permet de gagner en fluidité : le joueur perçoit plus d’images par seconde, sans que le PC ait réellement à toutes les calculer. C’est comme si l’IA « inventait » des images manquantes pour rendre l’animation plus douce.
Des jeux à installer dans le cloud
GeForce Now est en quelque sorte un PC gaming dans le nuage, dans lequel on va jouer à des titres que l’on possède déjà. Le service a accès aux boutiques Steam, Epic Games Store, Xbox, Ubisoft et Battle.net (Bethesda), mais tous les jeux ne sont pas nécessairement compatibles. Certains éditeurs, dont Rockstar (GTA, Red Dead Redemption) se font tirer l’oreille.
La plateforme reste compatible avec plus de 2 300 jeux dont pas mal de AAA. Pour aller plus loin, l’autre grande nouveauté GeForce Now — à côté des SuperPODs RTX 5080 — est la possibilité d’installer des jeux dans le cloud du service. Ce qui veut dire que l’on pourra jouer à ces titres depuis le nuage en profitant des performances graphiques de son abonnement streaming.
Une nouvelle section « Install-to-Play » fait son apparition dans l’app GeForce Now, qui liste tous les jeux compatibles. La fiche de chacun d’entre eux permet de signaler si l’on possède déjà le jeu, ou si on souhaite l’acheter. L’installation depuis Steam reprend évidemment l’interface classique de la boutique, avec le disque sur lequel télécharger le jeu (en l’occurrence « GFN (I:) »). La gestion du stockage se déroule dans les réglages de l’application.
Les abonnés, que ce soit aux formules Performance ou Ultime, ont droit par défaut à 100 Go de stockage, avec des options payantes pour gonfler l’enveloppe : 200 Go pour 2,99 $/mois, 500 Go pour 4,99 $/mois ou 1 To pour 7,99 $/mois. Il y a toutefois une petite nuance importante : la dotation de base est pour une session unique. Autrement dit, il faudra télécharger le jeu à chaque fois qu’on veut y jouer.
En payant une option, les jeux installés dans le cloud restent à demeure. C’est embêtant de devoir télécharger à chaque fois un jeu ? Certes, ce n’est pas l’idéal. Mais la vitesse avec laquelle les serveurs Nvidia récupèrent les jeux est telle que l’attente n’est au pire que d’une poignée de secondes. Et puis ces 100 Go risquent d’être bien limités face à des titres toujours plus lourds, ce qui risque de pousser les utilisateurs vers les options payantes. À noter : la sauvegarde de sa progression est assurée par la plateforme, par exemple Steam. Si on arrête son abonnement GeForce Now ou son option de stockage, la progression reste heureusement sauvegardée.
Malheureusement, cette fonction Install-to-Play doit être prise en charge par les développeurs des jeux. Par conséquent, on n’y retrouvera pas nécessairement l’intégralité des jeux de sa bibliothèque Steam ou Xbox ; toutefois, Nvidia promet d’ajouter des jeux compatibles chaque semaine.
C’est une idée intéressante et qui permet de multiplier le nombre de titres qui supportent GeForce Now (plus de 4 500). Par ailleurs, Nvidia met à jour régulièrement sa liste de jeux prenant en charge la RTX 5080, avec un focus sur les jeux qui viennent de sortir et les titres compétitifs. Si un jeu n’est pas compatible RTX 5080, on en profitera tout de même avec une RTX 4080.
Le meilleur service de cloud gaming pour les geeks
GeForce Now était déjà le meilleur service de cloud gaming sur le marché, loin devant Xbox Cloud Gaming qui se limite, si on peut dire, à une qualité Xbox Series X. La nouvelle formule RTX 5080 et toutes les améliorations supplémentaires — DLSS 4, Super Resolution, etc. — ne font que renforcer les positions du service et ce, sans changement de prix (profitez-en, peut-être que ça ne durera pas !).
On ne peut pas dire que le passage de la 4080 à la 5080 soit particulièrement flagrant, ce qui témoigne au passage de la qualité de la RTX 4080. Mais l’apport du mode Cinématographique et les FPS supplémentaires en 1080p et 1440p satisferont à la fois les amateurs de jeux narratifs et compétitifs.
Reste que GeForce Now ne s’adresse pas nécessairement au très grand public. D’une part, il faut une bonne connexion à internet. Et puis l’app du service a toujours ce charme, disons, très geek, avec une interface parfois brouillon. Il faut également se coltiner les connexions aux différentes boutiques, ce qui n’est parfois pas une sinécure, sans oublier que Steam réclame parfois une identification quand il tourne à l’intérieur de GeForce Now.
Pour monsieur et madame tout le monde, Xbox Cloud Gaming semble plus indiqué avec son principe de « Netflix du jeu ». Malgré tout, GeForce Now est aujourd’hui le moyen le plus simple de jouer dans une qualité exceptionnelle sans avoir à vendre un rein pour acheter une 5080 et le PC gaming qui va autour.
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