À son arrivée au poste de directeur général de Renault, en 2020, Luca de Meo dresse une feuille de route très ambitieuse pour le groupe automobile alors en pleine panade. Cinq ans plus tard, le plan « Renaulution » a été couronné de succès en permettant au groupe de redresser la barre et ses marges. Mais l’une des grandes idées de de Meo risque bien de tomber à l’eau : Ampere.
Lire Test Renault 5 E-Tech : une pépite électrique qui n’a qu’un tout petit défaut
Ampere manque de jus
La filiale regroupe les activités électriques et logicielles de Renault. Finalement créé fin 2023, Ampere devait entrer en Bourse, avec une valorisation estimée à 10 milliards d’euros. De quoi faire briller les yeux de nombreux investisseurs et banques d’affaires, et apporter de l’argent frais pour financer le développement des technologies qui permettront à Renault (et aux clients d’Ampere) de rivaliser avec Tesla et les champions chinois du secteur.

Mais rien ne s’est vraiment passé comme prévu, comme l’explique le site L’Informé. Déshabiller Renault pour habiller Ampere s’est révélé être un casse-tête sans fin. Des ingénieurs et des salariés de la filiale continuent de travailler pour Renault, et vice versa. Dans les comptes du groupe, la présence d’Ampere complexifie les résultats financiers. Ampere n’a pas trouvé beaucoup de clients pour ses technologies, si ce n’est Nissan — membre de l’Alliance avec Renault et Mitsubishi — avec la nouvelle Micra.
Et alors que la direction n’était pas très chaude à l’idée de découper Renault en tranche, le fait est qu’à terme, tous les constructeurs automobiles finiront par produire des voitures électriques, en vertu de la réglementation européenne qui fixe à 2035 l’interdiction de vente des véhicules thermiques.
Par conséquent, Renault et Ampere poursuivront, qu’elles soient séparées ou non, le même objectif industriel : concevoir et vendre des véhicules électriques. Autrement dit, qu’on les distingue sur le papier ou qu’on les regroupe à nouveau, Renault et Ampere finiront de toute façon par faire la même chose, avec les mêmes usines, les mêmes ingénieurs et les mêmes impératifs de marché.
Au bout du compte, le découpage de Renault n’aurait servi que des objectifs financiers à court terme — comme l’introduction en Bourse — plutôt qu’une véritable logique industrielle pérenne. Le projet d’IPO a été abandonné début 2024.
Le prochain DG de Renault héritera du dossier : Luca de Meo a en effet annoncé mi-juillet son départ pour le groupe de luxe Kering. Mais il est plus que probable qu’Ampere réintègrera Renault.
Lire Pourquoi Luca de Meo quitte-t-il Renault après 5 ans à sa tête ?
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : L'Informé