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Comment Renault compte imiter les marques chinoises pour survivre

Face à BYD, les Français de chez Renault ont compris qu’un plan de développement de quatre ans pour lancer une nouvelle voiture n’avait plus de sens dans l’industrie. En Chine, l’ensemble du processus ne prend plus que deux ans. La marque au Losange pense pouvoir s’aligner là où ses concurrents européens Stellantis et Volkswagen auront plus de difficultés.

Quel est le point commun entre les 20 nouveautés de Renault prévues pour ces prochaines années ? Toutes disposent de seulement deux ans pour accomplir leurs phases d’étude stratégique, de concept, de design, de validation produit et de mise en production. Là où l’industrie se laissait 4 ans jusqu’à présent, la concurrence chinoise a cassé les codes.

Pour survivre, Renault pense qu’il n’y aura pas le choix que de s’aligner.

Cette stratégie, souhaitée par Luca de Meo avant son départ, sera jugée de son bon fonctionnement sur des modèles très importants pour la marque, comme la future Renault Twingo électrique prévue l’année prochaine. Elle débouchera aussi sur le lancement d’une nouvelle Dacia dont le développement n’aura pris que 16 mois.

Renault Twingo 2026 Design
© Renault

Les deux citadines du groupe sont prévues d’entrer en production dans les usines slovènes de Novo Mesto à Revoz. Une production dans l’est de l’Europe, à l’instar des constructeurs chinois comme BYD qui compte lancer sa première citadine électrique de production européenne à Szeged en Hongrie. CATL est aussi présent dans le pays pour la production de batteries.

Changement de culture et de procédés chez Renault

Comme d’autres marques chinoises, la moyenne de développement est comprise entre 18 et 20 mois seulement. Pour Renault, il est désormais question de calquer le système, même si cela nécessite un changement de culture, dans toutes les branches du constructeur, y compris chez ses fournisseurs.

Mais le changement de culture sera épaulé par un changement niveau organisation et au niveau des outils, avec toujours plus de simplicité et de simulation virtuelle. Le Financial Times citait par exemple la construction d’un centre à l’extérieur de Paris, spécialisé dans la simulation de prototypes sur des routes virtuelles. Budget : 26 millions d’euros.

L’intelligence artificielle aura aussi un rôle à jouer, tout particulièrement du côté de la réduction des délais de livraison, de l’ordre de 60 % selon un article du journal économique. La rapidité passerait aussi par une simplification des versions commercialisées et des possibilités de personnalisations, notamment au niveau des couleurs.

Ces décisions seraient possibles grâce à l’agilité de Renault, rendue possible grâce à sa taille. « Nous avons une chance avec Renault d’être petit en volume, très concentré sur nos marchés… et d’être plus rapide que les grands Volkswagen ou Stellantis », a déclaré Cédric Combemorel, son directeur technique adjoint, au Financial Times.

Pour finir, en guise de revanche, le directeur des programmes de Renault, Guido Haak, déclarait que « franchement, les Chinois ont appris depuis longtemps des Européens, et maintenant nous renversons la situation pour apprendre quelque chose d’eux ». Il faudra donc faire vite et bien.

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