Xi Jinping a lancé un avertissement aussi rare que sévère aux provinces chinoises qui se mettent à investir lourdement dans l’intelligence artificielle et les véhicules électriques. Pour le président chinois, des dirigeants locaux irresponsables prennent des décisions d’investissement hâtives, se défaussent de leurs responsabilités et laissent les problèmes aux générations futures. C’est surtout visible dans les villes de taille moyenne qui se dotent de capacités sans véritables débouchés. Les grands centres technologiques, comme Pékin ou Shenzhen, ne sont pas visés.
Gare à la bulle de l’IA et de l’électrique
L’avertissement n’en reste pas moins sérieux. Xi Jinping a remis en question la nécessité pour toutes les provinces — y compris les moins peuplées — de se lancer dans les secteurs industriels à la mode. Il dénonce une course généralisée aux projets qui aboutit à une surcapacité industrielle et à la guerre des prix.
Le phénomène, baptisé « involution » par la présidence chinoise, contribue à la pression déflationniste (baisse générale et durable des prix des biens et des services, liée généralement à une demande trop faible) que vit le pays depuis un moment. Cette période de déflation est la plus longue depuis les années 1990.
La situation est particulièrement critique dans les centres de données construits à la hâte, souvent sans les compétences techniques nécessaires, et qui sous exploitent des capacités de calcul qui pourraient être précieuses ailleurs. Dans le secteur automobile, les guerres tarifaires fragilisent les marges des constructeurs et inquiètent les partenaires commerciaux étrangers.
L’an dernier, Xi Jinping avait nié l’existence de la surcapacité industrielle à l’occasion d’une visite en France. Cette fois, il ne se voile plus la face : la Chine doit réagir à cette problématique. Et certaines industries ont déjà pris le taureau par les cornes, à l’image du photovoltaïque et du ciment. Ces deux secteurs ont réduit leur production pour stabiliser les prix.
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Source : Financial Times