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Fiverr se rêve « AI-first » et licencie 30 % de ses effectifs

Devenir une « AI-first company », c’est la nouvelle marotte inquiétante des patrons de start-up qui voient dans l’intelligence artificielle générative un moyen efficace de tailler dans les effectifs sous couvert de modernité. Dernier exemple en date : Fiverr, qui va se séparer de quasiment un tiers (!) de ses salariés.

Fiverr embrasse l’IA générative à pleine bouche. La plateforme de mise en relation entre les freelances et leurs clients sacrifie 30 % de ses salariés, soit 250 postes, sur l’autel de l’IA. Une coupe claire dans les effectifs pour l’entreprise créée il y a seize ans, qui veut « retrouver l’esprit start-up » de ses débuts, justifie Micha Kaufman, fondateur et CEO.

L’IA comme prétexte pour licencier en masse

Une transformation qui doit faire de Fiverr une « société AI-first » se voulant « plus agile, plus rapide, dotée d’une infrastructure technologique moderne axée sur l’intelligence artificielle ». Et aussi menée par « une équipe plus réduite mais nettement plus productive, et des niveaux hiérarchiques beaucoup moins nombreux », selon sa description.

Le dirigeant l’admet : un tel changement requiert « une remise à plat douloureuse » et aboutira à une organisation « plus réduite et plus horizontale ». À ceux qui recevront leur courriel de licenciement, Micha Kaufman promet un « accompagnement complet — indemnités de départ généreuses, prolongation de la couverture santé, aide à la reconversion professionnelle ». C’est bien le moins.

Dans une interview remontant à mai dernier, le même Kaufman conseillait pourtant à ses équipes « d’automatiser 100 % » de leurs tâches grâce à l’IA. Une injonction qu’il jugeait sans risque pour l’emploi, les salariés restant selon lui irremplaçables grâce à leur « pensée non linéaire » et leur capacité à prendre des « décisions de jugement ». Ironie cruelle quelques mois plus tard, ces mêmes employés se font montrer le chemin de sortie.

Fiverr ne fait que suivre un mouvement très inquiétant pour l’emploi. Duolingo, Shopify ou encore Workday ont annoncé des plans de licenciements importants visant à remplacer les humains par de l’IA.

Lire « 20% de chômage à cause de l’IA » : le patron d’Anthropic sonne l’alarme

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Source : Micha Kaufman


Mickaël Bazoge