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IA : Pékin multiplie les chèques en blanc pour rattraper les leaders américains

Après avoir massivement soutenu son industrie des semi-conducteurs, la Chine mise aussi sur tous les autres pans de l’intelligence artificielle.

Puces, centres de données, énergie, puissance de calculs, formation d’ingénieurs… Voilà près de 10 ans que le gouvernement chinois soutient massivement ses entreprises locales et son écosystème pour que le pays devienne « une superpuissance de l’IA », écrit le New York Times, mercredi 16 juillet. La stratégie appliquée aux semi-conducteurs, qui a convaincu le pays, coupé des processeurs américains comme Nvidia, de construire une chaîne d’approvisionnement de puces locales qui se rapprochent des Américaines, a été largement dupliquée dans tous les autres pans de l’IA.

Selon Kyle Chan, chercheur associé au think tank RAND Corporation, interrogé par nos confrères, « la Chine applique le soutien de l’État à l’ensemble des technologies de l’intelligence artificielle, depuis les puces et les centres de données jusqu’à l’énergie ». Et selon le quotidien américain, la liste des soutiens de l’État est longue. Cela comprend tant des aides pour le développement d’infrastructures comme les serveurs à haute capacité ou la puissance de calcul, que la formation d’ingénieurs spécialisés, des éléments essentiels pour développer des systèmes d’IA avancés.

À lire aussi : Nvidia va pouvoir revendre ses puces à la Chine : une pause dans les sanctions US ?

Prêts, réseau de laboratoires R&D, incubateurs…

Mais ce n’est pas tout : Pékin a également mis en place un réseau de laboratoires de recherche en IA, souvent réalisée en collaboration avec les géants de la tech chinoise comme Alibaba et ByteDance (la maison mère de TikTok). Tout en demandant aux banques et aux gouvernements locaux d’accorder de nombreux prêts à des centaines de start-up, un soutien qui peut aussi aller jusqu’à trouver des bureaux, des entrepôts et même des logements pour les employés. Dans certaines villes, des zones entières ont été dédiées à l’IA, fonctionnant comme des incubateurs, à l’image du quartier de Dream Town à Hangzhou, la ville qui abrite Alibaba et DeepSeek.

En avril dernier, le gouvernement chinois a ainsi annoncé que près de 8,5 milliards de dollars seraient alloués à de jeunes entreprises spécialisées dans l’IA, pour couvrir notamment une partie de leurs coûts de recherche. Pour autant, l’approche centralisée de Pékin a aussi connu des ratés : si les entreprises chinoises ont travaillé pendant des années sur la reconnaissance faciale et l’IA, elles ont été prises de court par l’arrivée de ChatGPT en novembre 2022.

Pékin mise aussi sur l’IA open source

« L’IA n’est pas comme les industries traditionnelles telles que l’acier ou la construction navale, où la technologie est relativement stable. Déterminer où investir et où allouer les ressources n’est pas chose aisée », a reconnu le chercheur Kyle Chan, interrogé par le quotidien américain.

En parallèle, Pékin a aussi misé sur l’IA open source, à l’inverse des géants de la Silicon Valley qui font payer l’accès à leurs systèmes d’IA fermés. À côté de DeepSeek, un modèle d’IA open source qui a inquiété les entreprises américaines lors de son lancement en janvier dernier, Alibaba, Huawei et Baidu ont lancé plusieurs systèmes d’IA open source. Ce choix a permis au pays de rattraper plus rapidement les champions américains comme OpenAI, mais pas seulement. En plus d’être adoptés par un plus grand nombre, parce que librement accessibles, ces systèmes pourraient peser dans le choix des futures normes du secteur.

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