Un appel qui ne fonctionne pas dans un ascenseur bloqué, un bouton qui n’alerte pas les urgences de la chute d’une personne âgée… Il ne reste plus que quelques mois avant que les réseaux 2G ne soient définitivement fermés, et certains s’inquiètent de cette échéance jugée trop rapprochée. Cette technologie, lancée en 1992, est sur le point d’être déconnectée, jugée aujourd’hui énergivore et plus susceptible d’être piratée que la 4G et la 5G. Pourtant, on la trouve encore dans de nombreux systèmes connectés utilisés dans les ascenseurs, pour de la téléassistance ou à des fins d’alarme.
Orange (et donc Free, qui dépend du réseau de l’opérateur historique) compte fermer son réseau 2G en septembre 2026. Pour Bouygues et SFR, la fin de la 2G est prévue pour la fin d’année 2026. La fermeture de la 3G est, elle, programmée pour 2028 et 2029.
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Et à mesure que l’échéance s’approche à grands pas, l’inquiétude de certains acteurs ne cesse de s’accroître. À commencer par la Fédération des ascenseurs, dont le délégué général, Alain Meslier, était interrogé ce lundi 18 août par nos confrères du Parisien. Selon ce dernier, certaines copropriétés n’ont toujours pas voté les travaux pour changer le module 2G en 4G dans les ascenseurs.
230 000 ascenseurs utilisent encore la 2G
Côté bailleurs sociaux, ce n’est guère mieux, explique-t-il dans les colonnes du quotidien. Le délégué général craint que les commandes n’affluent quelques mois avant l’échéance, sans que les techniciens ne soient suffisamment nombreux et le matériel suffisamment disponible pour répondre à la demande. Les systèmes d’alarme de près de 230 000 ascenseurs seraient encore reliés à ce réseau.
Les fabricants de systèmes de télésurveillance, de téléassistance et d’alarme – et leurs utilisateurs – sont également concernés. Les constructeurs automobiles aussi : ces derniers utilisent le réseau 2G pour certains de leurs systèmes, qui communiquent avec leurs serveurs.
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Côté consommateurs, près d’un million de Français utilisent encore un téléphone fonctionnant en 2G ou en 3G, notait en mai dernier l’UFC Que Choisir. Toute catégorie confondue, ce sont près de 4 millions de ces appareils qui fonctionnent encore avec la 2G dans l’Hexagone, détaille Franceinfo. Or une fois le réseau débranché, les appareils connectés en 2G seront tout simplement inopérants.
Résultat, de nombreux professionnels demandent que l’échéance de septembre 2026 et de fin 2026 soit reportée de deux ans. Orange, qui avait annoncé l’arrêt de la 2G en 2022, regrette le manque d’anticipation des acteurs du secteur. Mais « changer quatre millions d’équipements en 2G, ça ne se fait pas du jour au lendemain et ça demande des mois, voire des années », souligne Brice Brandenburg, responsable des affaires publiques de l’industrie des solutions électriques et numériques du bâtiment (Ignes), au micro de Franceinfo.
En mai dernier, plusieurs fédérations, dont celles des entreprises de services à la personne et de l’Ignes, avaient déjà formulé une demande de report de deux ans devant la Commission développement durable du Sénat. Pour l’instant, en vain.
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