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Anthropic paie une somme astronomique pour éviter un procès sur des livres piratés

Les entreprises IA sont prévenues : elles ne peuvent pas faire n’importe quoi pour entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle. Piller des œuvres sans l’autorisation de leurs auteurs peut en effet coûter très, très cher : Anthropic a ainsi accepté de signer un chèque énorme pour éteindre une class action. Les plaignants accusent le créateur de Claude d’avoir entraîné son IA avec des millions de livres piratés.

1,5 milliard de dollars : c’est la somme mirobolante que va verser Anthropic pour mettre fin à une action collective à laquelle participent des écrivains.

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Ils accusent la start-up d’avoir téléchargé 7 millions de livres sur des sites pirates pour entraîner le modèle Claude. Les quelque 500 000 auteurs participant à la class action recevront environ 3 000 $ chacun.

Anthropic accusé d’avoir utilisé 7 millions de livres piratés

C’est « un jalon historique », affirme un avocat représentant les plaignants. « Cet accord envoie un message fort aux entreprises d’IA et aux créateurs : prendre des œuvres protégées par le droit d’auteur sur ces sites pirates est une faute », ajoute-t-il.

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L’affaire, portée devant un juge fédéral de San Francisco, devait être jugée en décembre. Elle est l’une des premières de toute une série de procès visant les leaders de l’IA, d’OpenAI à Meta en passant par Midjourney, accusés d’avoir utilisé du contenu protégé pour nourrir leurs modèles. D’après certains observateurs, une condamnation aurait pu coûter jusqu’à 1 000 milliards de dollars à Anthropic (!) et menacer l’existence même de l’entreprise : il valait mieux s’entendre hors tribunal.

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Cet arrangement, qui doit encore être validé lors d’une audience prévue le 8 septembre, constitue donc l’un des plus gros accords jamais conclus autour de l’intelligence artificielle et de la propriété intellectuelle. Ce compromis pourrait servir de référence pour l’industrie.

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Dans l’immédiat, ce gros chèque va peser lourd dans les finances d’Anthropic. La jeune pousse fondée en 2021 a levé près de 13 milliards de dollars et atteint une valorisation de 183 milliards. Elle revendique des revenus annuels de 5 milliards, mais reste déficitaire en raison des coûts colossaux liés au développement de ses modèles. Elle affirme néanmoins « rester engagée dans la mise au point de systèmes d’IA sûrs, capables d’aider les individus et les organisations à étendre leurs capacités, à faire progresser la science et à résoudre des problèmes complexes ».

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Source : Anthropic


Mickaël Bazoge