Fin janvier 2025, j’avais testé le Samsung Galaxy S25 Ultra et lui avais remis la gracieuse note de 4,5 étoiles sur 5. Après le test, j’ai sollicité Samsung afin d’effectuer un petit bout de chemin en plus à ses côtés, et déterminer ainsi s’il tient la route sur 6 mois. Voici mon retour d’expérience complet !
Comme au premier jour (ou pas très loin de ça)
Au fil des générations de téléphones, les constructeurs rivalisent d’astuce pour nous vendre un produit toujours plus résistant. Verre Corning Gorilla Armor 2, châssis en titane, ce genre de choses. Bien souvent, malgré les promesses répétées, lorsque je m’essaye à l’exercice ici présent du test un peu plus long terme, force est de constater que les produits accusent un peu le coup. C’était le cas du Google Pixel 9 Pro Fold par exemple. Non pas que je ne prenne pas soin des produits prêtés par les marques, mais un smartphone, par définition, ça tombe. Et malgré mes demandes répétées pour obtenir une coque de protection, celles-ci restent bien souvent lettre morte. Certains produits peuvent obtenir un éclat après leur première chute, comme ce fut le cas lors de mon test du Galaxy Z Fold 7.

Pourquoi ce disclaimer ? Le Galaxy S25 Ultra, après ses 6 mois passés en ma compagnie, n’a pas un seul éclat apparent. Je précise apparent, car, à y regarder de très près, il y a bien quelques micro rayures sur l’écran. Les tranches possèdent bien une ou deux traces de chute, mais le coloris titane gris les masquent habilement. Mais au-delà de ces quelques traces, le smartphone est tombé plus d’une fois sur ces 6 mois et force est de constater qu’il ne comporte pas autant de cicatrices que ses acrobaties auraient pu provoquer. Résultat, au quotidien, j’ai surtout l’impression de posséder un smartphone encore immaculé. Loin de moi l’idée de vous encourager, si vous l’acheter, à ne pas mettre de coque. Mais cela peut tout du moins vous rassurer pour la retirer de temps à autre pour profiter de son design.

Le juste équilibre du design
Et quel design ! Il n’est pas rare que nous nous attardions sur ce point précis durant nos tests chez 01net. Mais une fois la poussière retombée, une fois la hype passée, certains produits finissent par nous lasser. Ce ne fut pas le cas ici. Samsung a fait du beau boulot.
Sur le long terme, j’ai apprécié trois choses : son gabarit maitrisé, son écran plat et son minimalisme tout en élégance.
Pour commencer par le gabarit, disons que pour un smartphone avec un écran énorme de 6,9 pouces, il ne m’a pas paru lourd. Je me suis déjà retrouvé avec un smartphone de cette taille pendant un temps long et je passais ma vie à dire « il est bien, mais qu’est-ce qu’il est est encombrant ». Là, non. Difficile de déterminer d’où provient cette impression d’équilibre. Est-ce le poids de 218 g plutôt raisonnable ? Est-ce la répartition dudit poids ? Ou bien les tranches plates qui rendent le tout digeste ?
Cela m’amène au second point : les tranches justement, qui fatalement nous conduisent à un écran parfaitement plat. Là encore Samsung m’a semblé trouver le juste équilibre. Pour rappel, après son passage aux tranches plates avec le S22 Ultra, la firme de Séoul a peu à peu arrondi les angles, littéralement. Les arêtes sont également poncées pour éviter l’inconfort. Il y a quelque chose qui fonctionne bien dans tout cela, une sorte d’assurance lorsqu’on tient le smartphone.

En outre, lorsque nos yeux se posent sur l’écran, on tombe sur une dalle bien large, aux bordures noires et uniformes, qui m’a totalement conquis à la longue. Cet écran m’a accompagné dans de nombreux voyages, et bien souvent, je ne sortais même pas le PC du sac tant il me suffisait pour regarder YouTube ou des séries.
Dernier point, mais pas des moindres : Samsung, contrairement à de nombreux concurrents chinois, a fait le choix de la retenue pour le dos de son téléphone. Une plaque épurée couleur grise titane, quelques modules photos empilées les uns sur les autres, un vague logo Samsung très discret en bas, et c’est bien tout. En comparaison du Galaxy S24 Ultra, Samsung s’est contenté d’entourer les modules de cercles noirs assez épais.
J’avais peur que cela retire du caractère au smartphone, mais avec le recul, c’est peut-être l’inverse. Sans bloc photo, les précédents Ultra pouvaient avoir l’air un peu tristounets. Là, sans s’encombrer d’un bloc photo qui alourdit le design, le S25 Ultra pris un peu de gallons à mes yeux. Ce n’est en rien scientifique, mais il m’a semblé que le nombre de personnes autour de moi qui voulait « le voir de plus près » a été bien plus important que pour son prédécesseur. Ce n’est sans doute pas le seul facteur, mais cela a forcément joué.
One UI 7 : l’interface n’a pas rempli toutes ses promesses
Ok ok, j’admets en avoir fait beaucoup sur One UI 7 à sa sortie. Contrairement au design, la hype a ici été synonyme d’un ballon qui se dégonfle quelque peu.
Les qualités sont toujours là : transparence, modernité, facilité d’utilisation, séparation des notifications des raccourcis… La plupart des choix me paraissent toujours aussi pertinents et je n’ai pas grand-chose à lui reprocher. C’est une bonne interface.

En revanche, je commence à douter fortement des promesses qui ont été formulées à sa sortie. Ou du moins je dirais que les nouveautés les plus mises en avant à la sortie n’ont finalement, pas représenté un changement aussi majeur que je pouvais l’espérer.
Je veux parler ici de la Now Bar et du Now Brief. Sans revenir en détail sur ce qu’elles sont, ces fonctions avaient pour objectif de nous rendre la vie plus facile. La première en gardant en mémoire les diverses actions en cours pour pouvoir y accéder depuis l’écran de verrouillage, la seconde en proposant un résumé des actions passées de la journée ou celles à venir.
Now Bar : la bonne idée pas encore exécutée parfaitement
La Now Bar est un semi-échec à mes yeux. J’ai le sentiment qu’il n’y a pas assez d’applications en en tirent parti. Résultat, je n’ai jamais pris l’habitude de me rendre sur mon écran de verrouillage pour piloter tout depuis là. En outre, je pense que Samsung pourrait aller plus loin. En effet, les interactions avec la Now Bar ne sont pas encore assez riches. Si elle affiche mon app de musique, en dehors d’avancer ou revenir en arrière, voire mettre en pause, je ne peux pas faire grand chose de plus. Accéder à mes playlists depuis l’écran de verrouillage par exemple, ou bien à la liste de lecture pourrait être un vrai plus.
Tant qu’à parler de musique, j’ai en revanche bien apprécié l’ajout d’une petite bulle dynamique en haut de l’écran pour accéder à la lecture en cours qui permet une fois encore de ne pas avoir à ouvrir son app de musique à chaque fois qu’on souhaite interagir avec sa lecture en cours.

Autre exemple imparfait pour la Now Bar : sur Maps, si la Now Bar affiche bien le trajet en cours, elle ne le fait pas de façon systématique. Parfois le trajet atterrit dans mon espace de notifications, mais ne va pas jusqu’à la Now Bar. Lorsqu’il y est bien, j’aimerais pouvoir interagir avec une carte, voir mon trajet en plus ample détail.
Bref la Now Bar est donc une belle idée dont on peut voir le potentiel dès aujourd’hui et qui pourrait finir par devenir une killer app. Mais en l’état, force est de constater qu’il manque encore un peu de travail.
Now Brief : potentiellement une impasse
Au lancement du S25 Ultra, il était très compliqué de se faire une idée précise de la Now Brief. Soit Samsung venait de trouver l’idée du siècle, soit cela allait finir en pétard mouillé. On connait donc la suite.
L’idée de la fonction était assez directe : on ouvre une interface qui centralise toutes les informations des apps Google et Samsung. Là, en fonction du moment de la journée où vous l’ouvrez, Now Brief vous informe « intelligemment ». Par exemple, en vous montrant vos rendez-vous à venir le matin, ou bien en vous montrant vos activités sportives de la journée le soir.

Laissez-moi vous dire une bonne chose : ça ne fonctionne pas. Peut-être que l’IA, qu’on nous vante à tout bout de champ, devrait comprendre par elle-même que je n’ai pas vraiment besoin de savoir que j’ai 15 collègues en télétravail demain, puisqu’ils le notent dans un agenda dédié sur Google Agenda. En outre, j’ai trouvé que les informations partagées étaient sinon pauvres, voire complètement nulles. Allez, j’ai 2/3 fois consulté la météo partant de là. Super !
Gemini : on commence à voir le bout
Pour terminer sur l’interface, un mot sur Gemini et son intégration. Samsung a eu l’honneur (grâce à un partenariat avec Google lui donnant l’exclusivité) de présenter les nouveautés entourant l’assistant vocal de Google, désormais intégré de base dans tous les smartphones Android. Le point le plus intéressant est sans doute le fait que Gemini peut désormais interagir avec diverses apps Google et Samsung en temps réel pour mieux répondre à vos prompts.

Un peu comme pour Now Brief, je considère que le travail n’est pas encore achevé. À de nombreuses reprises, le robot conversationnel de Google ne comprenait juste pas que je souhaitais passer par une app externe. Pire encore, il m’a à plusieurs reprises soutenu qu’il y parvenait alors qu’aucun effet concret ne pouvait être mesuré. Par exemple : à la demande « à partir de ce que tu vois à l’écran, crée-moi un tableau Excel sur Google Sheets », Gemini répondait tranquillement « d’accord ». S’en suivait alors une conversation de 10 minutes à essayer de retrouver ledit document dans mon drive, avant que Gemini m’avoue ne pas avoir créé le document. Assez ubuesque.
En revanche, d’autres interactions m’ont semblé bien plus simples et naturelles. Par exemple, en consultant un mail avec une proposition d’évènement presse à couvrir, je lui demandais simplement : ajoute cet évènement dans l’agenda, et hop, c’était fait. Extra.
Et aussi : photo, autonomie, performances… pas de red flag en vue
Pour cette dernière partie, je m’en vais faire plus court, car mes conclusions n’ont pas beaucoup changé par rapport au test réalisé en début d’année. Que ce soit pour la photographie, les performances ou l’autonomie, le Samsung Galaxy S25 Ultra se montre toujours une force tranquille.
Côté photo, rien à dire, la polyvalence est toujours de mise et j’ai été rarement déçu. Le smartphone donne l’impression d’être à l’aise dans toutes les situations, de jour comme de nuit, d’offrir une belle cohérence colorimétrique entre tous ses capteurs. J’ai pris des centaines de photos de mes proches sans avoir l’impression qu’ils étaient dénaturés, tout en appréciant le petit traitement appliqué pour les mettre en valeur. Bref, le S25 Ultra est un sacré beau joujou en matière de photo.
Concernant les performances, le Snapdragon 8 Elite ronronne gentiment et se montre assez irréprochable. J’ai seulement constaté de la chauffe lorsque je prenais beaucoup de photos d’un coup. Pour le reste, le S25 Ultra délivre un bon équilibre entre fluidité, rapidité d’exécution et puissance.
Terminons par l’autonomie et la charge. Là je dirais qu’il y a davantage à boire et à manger. Côté autonomie, c’est très correct. Le Samsung délivre ce qu’on attend, à savoir que je ne m’occupe absolument pas du sujet. J’ai ressenti une tranquillité d’esprit quasi constante avec lui, puisqu’il permet, si l’on ne force pas trop, de tenir deux journées entières sans passer par la charge. Cela signifie que pour tenir la journée, à moins de filmer énormément ou de prendre une tonne de photo, vous êtes certains d’avoir ce qu’il faut, voire même d’aller chercher la journée et demie.
La charge m’a moins convaincu. J’ai apprécié la charge intelligente la nuit qui évite de trop abimer la batterie, mais en dehors de cela (qui est une fonctionnalité assez classique sur Android), l’expérience de la charge n’est pas très bonne. Lorsque je faisais le plein, je devais presque toujours compter sur une bonne heure avant d’atteindre un pourcentage d’autonomie qui me convienne, ce qui n’est pas très pratique lorsqu’on a 30 minutes pour faire une pause avant de retourner bosser par exemple. Je dirais que c’est là où la différence avec des smartphones chinois comme ceux d’Oppo, Xiaomi ou Honor se sent le plus.
Après 6 mois, est-ce que je recommande toujours le Galaxy S25 Ultra ?
Plus que jamais oui. Surtout qu’il est désormais disponible à un prix beaucoup plus attractif que les 1349 euros demandés à sa sortie. J’ai beau tester des dizaines de smartphones par an, je n’ai jamais été frustré de retourner auprès de lui. Difficile de dire s’il s’agit du meilleur smartphone Android en circulation, mais c’est sans aucun doute un choix très sécurisant : il résiste bien aux chocs, ne chauffe pas trop, possède une bonne autonomie, une longue durée de mise à jour et offre la polyvalence photo attendue d’un flagship.
Certes, la promesse initiale de One UI 7 n’est pas aussi convaincante que prévu, mais l’expérience logicielle ne m’a pas déçu pour autant dans l’ensemble. L’écran ne se plie peut-être pas, mais il a rendu mon téléviseur jaloux plus d’une fois. Le seul défaut que je vois et qui demeure encore agaçant est la charge, qui mériterait quand même un bon coup de boost.
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