Samsung a enfin fait sa révolution du pliant au format livre : le Galaxy Z Fold 7 est le smartphone pliant qu’on attend depuis des années chez le Coréen. Design plus fin et plus léger, écran en façade plus large, pliure un peu plus effacée. Sur le papier, il n’y a pas photo, il met une vitesse à son prédécesseur, le Z Fold 6. Mais est-il pour autant suffisamment performant pour justifier de dépenser 2100 euros et faire partie des meilleurs smartphones haut de gamme ? Réponse dans ce test complet.
Le test en vidéo
Prix et date de sortie du Samsung Galaxy Z Fold 7
Le Galaxy Z Fold 7 est proposé avec trois configurations différentes pour autant de prix. Vous avez la version 256 Go + 12 Go à 2102 euros, une version 512 Go à 2222 euros et la version 1 To + 16 Go à 2522 euros.
Trois coloris sont disponibles : bleu nuit, noir absolu et gris.
Design : Samsung a remis l’église au milieu du village
Pardonnez-nous cette expression qui nous fait rire, mais il faut bien l’admettre, Samsung nous a surpris avec le design du Fold. Alors que le Coréen avait entamé son aventure dans les pliants en temps que pionnier dès 2019, il s’était depuis fait rattraper par tous ses concurrents chinois qui proposaient systématiquement un design plus léché.
En sortant le Z Fold 7, l’équilibre de la force est revenu en quelque sorte. Et même un peu plus sans doute ? Pour avoir testé ces dernières années les OnePlus Fold, Google Pixel 9 Pro Fold ou encore Honor Magic V3, il faut bien admettre que Samsung est passé immédiatement de la queue du peloton à la course au maillot jaune.
Ce qui fait mouche, tout particulièrement, c’est le combo entre une grande finesse (4,2 mm), largement au niveau de ses concurrents, et un niveau de finition irréprochable. Les tranches en particulier, qui adoptent des contours rectangulaires, apportent un niveau de confort que seul un OnePlus Fold nous avait démontré jusqu’ici (sans la finesse).
Tenu en main, le Galaxy Z Fold 7 fait mouche. Il donne même l’impression d’être moins encombrant que le Galaxy S25 Ultra que nous utilisions jusqu’alors au quotidien. Impressionnant.
Le bloc photo joue aussi la bonne carte, à savoir celle de la sobriété. Une simple plaque de forme oblongue accueille, empilés l’un sur l’autre à la verticale, les trois modules photo. Alors certes, le bloc remet quelque peu en cause les velléités de finesse de Samsung, notamment lorsqu’il est posé sur une table où il danse un peu lorsqu’on appuie sur l’écran. Mais cela s’oublie sans encombre au quotidien, contrairement à un bloc qui viendrait se placer au milieu et que nos doigts viendraient rencontrer régulièrement.
Nous avons toutefois quelques inquiétudes à signifier pour ce qui concerne la durabilité de l’appareil. En effet, durant nos deux semaines d’usage, l’appareil est tombé une seule et unique fois. Et ce depuis la hauteur d’une poche sur du bois. Cela n’a pas manqué, il a pris deux vilains éclats sur sa tranche supérieure. En plus de la peinture écaillée, la tranche a été légèrement creusée. Comme toujours, il y a deux façons de voir les choses : d’un côté, la peinture est écaillée et la plastique du smartphone en a pris un coup. De l’autre, il est encore parfaitement fonctionnel et l’impact reste superficiel. D’aucuns argueraient que le cadre en “advanced armor aluminium” a fait son office.
En parlant de matériaux de protection, glissons un mot également sur le Ceramic Glass 2 de Corning qui protège l’écran avant. Malheureusement, celui-ci n’empêche pas l’écran de cumuler quelques rayures après seulement deux semaines. En revanche, la charnière est encore parfaitement fonctionnelle grâce à sa certification IP 48 qui la protège de poussières pas trop grosses et qui rend le téléphone étanche.

Le capteur d’empreintes n’est pas situé sous l’écran, mais sur le côté, au niveau du bouton de verrouillage. Une solution assez élégante qui ne gêne pas au quotidien. Celui-ci se montre suffisamment réactif.
Écrans : on approche enfin de la perfection
Cet intertitre vous aura peut-être fait recracher votre café, mais oui oui, le Galaxy Z Fold 7 a enfin intégré des changements cruciaux qui permettent à la formule de Samsung de toucher du doigt la perfection en matière d’écran. Avant de nous plonger dans les (excellentes) mesures réalisées par le 01lab, glissons un mot sur ces changements qui concernent les deux écrans.
La pliure s’efface, l’écran externe respire
L’écran externe déjà, s’élargit quelque peu, pour arriver à un ratio un peu plus classique et donc moins étroit que les précédentes versions. En 21:9, vous ne vous sentirez pas encore exactement comme sur un smartphone classique, plus proche des 20:9, mais le Z Fold 7 passe enfin de l’autre côté de la barrière. Entendons par là que vous ne vous sentirez plus pressurisés entre les deux bords de l’écran. Exit donc l’une des concessions les plus agaçantes de la formule.
L’écran interne, celui qui se plie pour sa part, conserve son côté carré qui obligera à consommer du contenu avec de grandes barres noires sur les côtés. Toutes les concessions ne peuvent pas s’envoler en une seule génération.
En revanche, Samsung a augmenté l’épaisseur de son UTG (Ultra Thin Glass), la couche de protection qui lui est appliquée de 50 %. Généralement, lorsque quelque chose devient plus épais en tech, ce n’est pas très bon, mais là c’est tout l’inverse. En effet, combiné à la nouvelle charnière plus résistante, l’écran peut désormais subir une pression 14 % plus importante au niveau de son pli. Cela permet d’effacer de façon importante la pliure et pour être très clair, de quasiment l’oublier. Celle-ci se sent à peine lorsqu’on passe le doigt et en visionnage dans le noir, elle ne se voit tout simplement pas. En plein jour, c’est autre chose, mais on va s’en reparler un peu plus bas.
Écran interne : un de plus beaux écrans du marché, tout simplement
L’écran pliant est évidemment la star du show, c’est pourquoi nous commencerons par lui. Il s’agit d’un écran OLED de 8 pouces au format 10:9, presque carré donc.
Samsung annonce une luminosité maximale de 1600 nits, mais nous avons mesuré un chiffre encore meilleur sous la lumière du soleil : 2638 cd/m². Pour vous donner un ordre d’idée, un poignée de smartphones non pliants parvient à dépasser les 2000 cd/m². Mais même eux sont battus, comme le Pixel 9 Pro XL et ses 2401 cd/m².
Concrètement, cela devrait se traduire pas une facilité à lire l’écran dans toutes les conditions, même en plein soleil. Mais c’est sans compter les reflets assez importants qui s’invitent sur la dalle, du fait du revêtement en plastique qui protège l’écran. Cela peut donner une sorte de effet de halo sur certaines lumières fortes comme une lampe, qui vient quelque peu abaisser la lisibilité de l’écran. Pas de quoi vous empêcher de l’utiliser, mais suffisant pour perturber légèrement le visionnage d’un film en extérieur par exemple. Ce malgré une valeur de brillance relativement classique de 105 GU.

Le pic lumineux HDR est un poil plus décevant que le pic lumineux SDR, puisqu’il plafonne à 1429 cd/m². Là encore, prenons le Pixel 9 Pro XL pour référence, qui monte à 2012 cd/m² et le dépasse allègrement. Une valeur de 1429 demeure très bonne pour profiter du contenu HDR avec des pointes lumineuses affutées.
Au niveau des limites manuelles de l’écran, si vous désactivez le mode automatique, vous obtiendrez une luminosité maximale de 774 cd/m², ce qui est plutôt bon, mais bien en dessous de ce que l’écran est capable de proposer. La luminosité minimale monte à 0,86 d/m², une excellente valeur. En revanche, nous avons eu quelque peine à ajuster la luminosité de l’écran dans ses crans les plus bas dans des conditions de visionnage dans le noir, tant il a tendance à cracher rapidement des nits.
La balance des blancs est très bonne avec le mode par défaut : 6673K. Malheureusement, c’est un peu trop froid et la réglette proposée par Samsung ne permet pas d’atteindre les 6500K souhaités. Le mode naturel du smartphone descend pour sa part trop bas avec 6200K environ. On peut regretter que Samsung ne donne pas les outils pour atteindre une balance des blancs parfaite.

Ce qui nous amène doucement vers la colorimétrie. Sur ce rayon, l’écran nous régale également avec une large couverture des espaces colorimétriques : 114,8 % du sRGB, 88,2 % du P3 et 66,2 % du BT.2020. Le tout avec une précision de l’affichage très bonne (sans être irréprochable avec un delta E 2000 moyen de 2,4 en P3), que ce soit en sRGB ou dans le plus exigeant P3. Pour rappel, plus le delta E moyen est bas, meilleure est la mesure. Sous les 3, l’œil commence à ne plus distinguer les différences, mais comme il s’agit d’une moyenne, un tel résultat n’empêche pas quelques teintes de sortir des valeurs cibles.
Toutes les mesures réalisées l’ont été depuis le mode “vif”, celui paramétré par défaut. En passant sur le mode dit “naturel”, nous obtenons une plus grande précision encore sur le Delta E 2000 sRGB avec une valeur de 1,26 et aucune dérive notable quelque soit la teinte ! Malheureusement, cela se solde par moins de précision en P3 avec un delta E de 2,94. En conséquent moins polyvalent, nous ne vous recommandons pas ce mode : vous pouvez rester sur le mode par défaut.
Écran externe : c’est presque trop !
Passons à l’écran externe. Toute la philosophie du Fold 7, on l’a bien compris, est d’offrir un excellente expérience de visionnage lorsqu’on le déplie. Samsung aurait donc pu lâcher un peu du lest sur l’écran externe. Il n’en est rien. Nous irons un peu plus vite sur celui-ci, tant ses qualités d’affichage paraissent presque secondaires.
Elles n’en sont pas moins excellentes, et assez proches de son comparse : un pic lumineux manuel à 734 cd/m², le pic lumineux automatique atteint les 2436 d/m² et le pic lumineux HDR 1429 cd/m² s’il vous plait.

Côté colorimétrie, nous avons une balance de blancs assez proches, 6694 K, une couverture du P3 encore meilleure, montant à 89,4 % et une précision en sRGB un tantinet plus avancée, avec un delta E moyen à 1,69. Le delta E en P3 demeure presque au même niveau que l’écran interne, 2,4.
On ne peut que saluer de la part de Samsung une grande continuité entre ses deux écrans, couplée à une précision d’affichage et un fort niveau de luminosité.
Interface : One UI 8 et 7 ans de mises à jour
Pour la partie interface, Samsung livre son Galaxy Z Fold 7 accompagné d’Android 16 et de sa surcouche One UI 8. Cette dernière est très proche de One UI 7 et en reprend les qualités : fluidité, transparence, ergonomie et nouvelles fonctionnalités sont au rendez-vous.

On retrouve la suite Galaxy AI, nom donné à toutes les fonctionnalités matinées d’IA du constructeur, mais aussi la Now Bar ou le Now Brief, introduits en début d’année. Tout cela est très bon. La spécificité du smartphone pliant est également bien prise en compte avec des menus profitant de toute la largeur de l’écran de 8 pouces. Cela passe bien souvent par une séparation de l’écran en deux au niveau de sa charnière.
En outre, One UI intègre toue une série de raccourcis disponibles en partie dans la partie Labs de l’interface réservée aux fonctionnalités encore en expérimentation. De quoi mieux appréhender l’utilisation de plusieurs applications en même temps sur un même écran. Tout cela est bien pensé et après seulement quelques essais, on se plait à utiliser sans encombre le multitâches à pleine dose.

Photo : très bon module principal, le reste est correct
Voici la configuration photo complète du Galaxy Z Fold 7 :
- Module grand-angle avec capteur 200 Mpx de type 1/1,3 pouce, 24 mm, f/1,7, PDAF multidirectionnel et OIS. Il s’agit du même module que sur le Galaxy S25 Ultra.
- Module ultra-grand-angle avec capteur 12 Mpx, PDAF deux pixels, angle de vue 120° et ouverture f/2,2 ;
- Module téléobjectif (équivalent de 67 mm ou X3) avec capteur 10 Mpx, ouverture f/2,4, PDAF et OIS ;
- Module à selfie externe et interne, tous deux 10 Mpx.

Grand angle
On l’a dit, le grand angle dispose désormais d’un nouveau capteur de 200 Mpx, le même que celui du Galaxy S25 Ultra. On retrouve l’excellent piqué et la colorimétrie légèrement flatteuse qu’on lui connaît.
Comme vous pouvez le voir sur le selfie (réalisé au capteur principal en mode miroir) et sur le cliché qui le suit, le module peut parfois avoir quelques petits soucis de dynamique.
Ultra grand angle
L’ultra grand-angle propose un niveau de qualité très convenable. On distingue tout de même une petite perte de piqué et des clichés globalement plus sombres que son comparse, mais le résultat demeure très convenable.
Un point est toutefois dommage. La correction des déformations de l’ultra grand angle n’intervient qu’après la prise de vue et donc le traitement. Résultat, on a une sacrée différence entre le cliché visible sur l’écran du téléphone avant la prise et une fois la photo traitée.
Téléobjectif
Le téléobjectif du Galaxy Z Fold 7 est un allié bienvenu pour attraper des scènes un peu plus lointaines, réaliser des portraits ou encore des gros plans. Si une certaine dose de flou impromptu s’invite ici ou là, en particulier lorsque l’on prend un portrait avec deux sujets, le résultat ne demeure pas mauvais pour le reste. La colorimétrie est cohérente avec les autres modules et le piqué est bon.
Performances : le prix de la finesse ?
On a tous déjà rencontré une personne qui n’est pas particulièrement pilote et qui s’est pourtant acheté une voiture de course, ou encore un musicien débutant qui s’est procuré une guitare de légende. Avec son Snapdragon 8 Elite, le Z Fold 7 donne un peu cette impression.
Pour rappel, il s’agit sans doute de la puce la plus puissante du marché gravée en 3 nm, accompagnée de 12 à 16 Go de RAM et de 256 Go à 1 To de stockage.

Problème, avec sa finesse, le Samsung perd nécessairement en capacité de refroidissement. De quoi manquer de capacité à contenir la bête. Nous avons mesuré une chauffe relativement importante, mais surtout un throttling qui va au-delà des limites acceptables. Après 15 minutes à fond, la puce ne produit plus que 54 % de ses performances maximales, et ce que le smartphone soit ouvert ou fermé. Ce n’est pas très bon.
On l’a compris, le Z Fold 7 n’est donc pas franchement un smartphone gaming. Il s’en sort mieux sur les tâches du quotidien où nous n’avons, ce coup-ci, pas eu à nous plaindre. Aucun souci pour sauter d’une application à l’autre et naviguer à toute vitesse, la fluidité et la stabilité sont de mises.
Place maintenant aux benchmarks, qui mesurent de façon plus synthétique les performances des smartphones.
Sans surprise avec ses soucis de chauffe, le Galaxy Z Fold 7 enregistre des scores légèrement en retrait sur les autres smartphones équipés du Snapdragon. Que ce soit sur Antutu ou Geekbench.
Performances du Z Fold 7 sur Antutu
Cela signifie soit que la puce ne peut pas atteindre le même niveau de performances en raison des conditions thermiques dans lesquelles elle se trouve, soit qu’elle a été réglée différemment, car les concepteurs du smartphone voulaient éviter de le transformer en bouillotte.
Performances du Z Fold 7 sur Geekbench
3DMark nous laisse penser qu’il s’agit de la première option, étant donné que le smartphone est capable d’offrir un niveau de performances graphiques équivalentes, mais qu’il n’arrive pas à le maintenir autant que ses compères, le tout avec un niveau de chauffe relativement élevé.
Performances du Z Fold 7 sur 3DMark et amplitude thermique
Batterie : aussi bon qu’un smartphone classique
La batterie du Galaxy Z Fold 7 n’a pas évolué par rapport à son prédécesseur, toujours 4400 mAh. La charge stagne également à 25 W en filaire, 15 W en sans-fil et 4,5 W en charge inversée.
Il fut un temps pas si lointain où les smartphones pliants peinaient à proposer ne serait qu’une autonomie correcte pour tenir la journée. Ce temps est bien révolu, le Fold 7 a obtenu un très bon score dans notre protocole d’autonomie mixte. Pour rappel, celui-ci va simuler l’utilisation du smartphone en continu avec des usages plus ou moins exigeants, allant du visionnage de contenu HDR au scrolling sur un site internet en passant par une partie de jeu vidéo.
Sur l’écran externe, le Samsung pliant a mis 19 heures et 51 minutes à passer d’une batterie pleine au 5 % d’autonomie. Une performance digne du haut du panier des smartphones Android. Pas de quoi non plus décoiffer le OnePlus 13 et ses 22 heures et 10 minutes.

Avec une telle performance, vous pouvez utiliser sans encombre le smartphone, une journée et demie, voire deux jours si vous êtes économes sans trembler.
Nous avons réalisé le même test sur l’écran externe. Même si personne n’utilisera à 100 % son smartphone dans ces conditions, cela nous renseigne sur son autonomie dans des conditions extrêmes. Celles-ci ne l’empêchent pas d’obtenir 15 heures et 11 minutes d’usage en continu, une performance certes basse, mais meilleure que la plupart des tablettes que nous ayons testée (alors même que celles-ci ne passent pas d’appel dans le protocole). Les smartphones les moins bons testés par notre protocole descendent d’ailleurs à 12 ou 13 heures d’usage. C’est donc un score plutôt solide de la part du Fold.
Recharge : le plus gros défaut de ce smartphone
On l’a dit, avec 25 W de puissance de charge maximum, difficile de produire des étincelles. Le Z Fold 7 possède un temps de charge de 1 h et 37 minutes selon le protocole du 01lab. Après 10 minutes de charge, il peut compter sur 18 % d’autonomie. Un résultat pour le moins médiocre.
Audio : mid
Le son du Samsung Galaxy Z Fold 7 n’est pas inoubliable, sans être particulièrement honteux. Avec ses deux haut-parleurs, il délivre une expérience d’écoute claire, sans grésillements intempestifs et plutôt tournés vers les médiums. Le volume maximal demeure assez modéré.
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