D’emblée, ce nouveau venu, le Galaxy Z Flip 7 FE, apparaît comme un recyclage amélioré du Flip 6 : design quasi identique, fiches techniques presque jumelles, et une expérience d’utilisation qui ne diffère qu’à la marge. Samsung capitalise sur la notoriété de sa gamme, mais face à un prédécesseur encore très concurrentiel, le Z Flip 7 FE peine-t-il à justifier son positionnement ?
Est-ce que la frontière qui sépare les deux modèles est si ténue que l’existence d’une édition Fan tient plus du choix marketing que d’une réelle nécessité technique ? C’est ce que nous allons essayer de voir dans ce test.
Prix et disponibilité
Samsung lance le Galaxy Z Flip 7 FE au prix officiel de 1002,15 € en France, soit environ 200 € en dessous du Z Flip 7, mais tout de même près de 300 € de plus que le Galaxy Z Flip 6, facilement trouvable à moins de 800 € chez la plupart des revendeurs.
Ce positionnement tarifaire rend la comparaison difficile, d’autant qu’à caractéristiques presque égales, le Flip 6 demeure une alternative plus économique. Le Z Flip 7 FE n’offre que deux coloris classiques : noir ou blanc, là où le Flip 6 proposait une palette plus variée.
Design : des changements subtils
Le Z Flip 7 FE reprend trait pour trait le design du Flip 6 : même format clapet ultra-compact en main, mêmes dimensions et poids (165,1 x 71,9 x 6,9 mm déplié, 187 g). À l’usage, l’appareil se révèle à peine plus épais que le nouveau Flip 7 standard, mais un peu plus court et plus étroit, ce qui améliore légèrement l’ergonomie : le pouce accède plus facilement à l’écran, la manipulation quotidienne gagne en confort.

Les matériaux restent ceux de la précédente génération : cadre plat en aluminium Armor, faces externes en Gorilla Glass Victus 2. La seule différence esthétique tient à la finition brillante du dos, moins premium que le verre mat du Flip 6. Certains détails minimes changent (emplacement du bouton power, tiroir SIM), mais rien qui ne transforme concrètement le ressenti.

Certifié IP48, le Z Flip 7 FE résiste à l’eau et aux particules de plus de 1 mm, un atout pour un téléphone pliant même si l’on reste loin des standards des smartphones Samsung classiques. La prise en main est solide, quoique le format carré puisse ne pas convenir à tous sur de longues durées. Le lecteur d’empreintes latéral intégré au bouton d’alimentation se montre très réactif, mais demande un petit temps d’adaptation si vous aviez l’habitude de le retrouver directement sur l’écran.

Le Z Flip 7 FE ressasse le design du Flip 6, à quelques micro-détails près. Pas de surprise : on aurait apprécié plus de renouvellement et de fantaisie.
Écran : Samsung améliore la recette à l’intérieur
Le Z Flip 7 FE reconduit exactement les mêmes écrans que le Flip 6. À l’intérieur, on retrouve donc une dalle AMOLED LTPO de 6,7 pouces, 120 Hz, affichant une définition de 1080 x 2640 pixels (426 ppi). À l’extérieur, l’écran secondaire reste à 3,4 pouces en forme de « dossier », avec une bordure noire notable et une intégration qui n’évolue pas.

Toutefois, Samsung a retravaillé la calibration : en mode Vif, les couleurs sont plus justes qu’auparavant (delta E de 1,95 en sRGB « Naturel » et 2,38 en P3 « Vif », température à 6692 K assez proche de la norme vidéo), et la luminosité progresse sensiblement. La dalle principale offre 1219 cd/m² en pic lumineux HDR et jusqu’à 2342 cd/m² en boost, permettant une bonne visibilité en plein soleil. Le contraste infini de l’OLED et l’absence de rémanence procurent toujours une expérience visuelle agréable, de jour comme de nuit.

L’écran secondaire, protégé par Gorilla Glass Victus 2, affiche un taux de rafraîchissement contenu à 60 Hz, là où le Z Flip 7 grimpe à 120 Hz sur son écran externe, accentuant la différence générationnelle. Nous l’avons aussi passé sous notre sonde, et l’on obtient forcément des valeurs plus faibles que l’écran principal. Les couleurs sont moins précises (delta E de 2,73 en sRGB « Naturel » et 3,65 en P3 « Vif », une balance des blancs trop froide à 7126 K, et une luminosité qui s’écroule à 1498 cd/m² en boost.

L’écran interne conserve le format 22:9, ce qui le rend idéal pour de la lecture, la navigation et les vidéos, sans effet notable de pli visible en usage quotidien. La qualité globale reste très bonne, même si le Flip 7 propose un écran légèrement plus grand, plus précis et plus lumineux.

L’affichage du Z Flip 7 FE est efficace, lumineux et bien calibré, mais il ne révolutionne rien et souffre de la comparaison directe avec le Z Flip 6… et plus encore avec le Z Flip 7.
Performances : les utilisateurs exigeants vont râler
C’est sous le capot que la rupture s’opère (a minima). Pour cette Fan Edition, Samsung abandonne Qualcomm et mise sur son processeur maison Exynos 2400, déjà aperçu sur les Galaxy S24 et S24+. À cela s’ajoute une réduction de la mémoire vive : 8 Go seulement, contre 12 Go sur le Z Flip 6.
Au quotidien, la fluidité est correcte et l’expérience n’est pas pénalisée pour les tâches classiques : navigation, messagerie, vidéos ou réseaux sociaux. Les applications se lancent rapidement, pourvu que l’on reste dans un usage standard.

Dès que l’on sollicite la puce sur des jeux ou des tâches intensives, le tableau se complique : la chauffe monte vite, et le smartphone perd rapidement plus de 50 % de ses performances en charge prolongée. En jeu, il s’avère nécessaire de réduire la qualité graphique sur les jeux les plus gourmands pour retrouver une fluidité acceptable, alors que le Z Flip 6 tenait bien mieux la cadence en configuration maximale. Ne pas pouvoir jouer à Wild Rift avec les graphismes au maximum est assez étonnant avec un smartphone à plus de 1000 euros. Ce design « Flip » limite fortement la dissipation thermique, et ne permet pas à l’appareil de rester stable très longtemps.
Dans les benchmarks, le Galaxy Z Flip 7 FE fait mieux que Galaxy Z Flip 6 sur l’ensemble de ses cœurs, mais les puces de Qualcomm restent largement plus musclées sur un cœur et sur la partie graphique. La gestion multitâche, appuyée par 8 Go de RAM, reste dans la norme, mais sans surplus : efficace pour la majorité des usages, mais handicapée dès que les sollicitations montent.

Côté connectivité, on retrouve le Bluetooth 5.4 (légère amélioration sur le Flip 6), du Wi-Fi 6E, la 5G, et l’eSIM, sans innovation particulière. Dommage de ne pas avoir de Wi-Fi 7 à ce tarif en 2025 ni de Bluetooth 6.0.
Les performances du Z Flip 7 FE sont stables et suffisantes pour un usage quotidien, mais déçoivent dans les usages avancés où la génération précédente reste légèrement devant.
Batterie et recharge : Samsung se fait distancer par la concurrence
Le Flip 7 FE embarque la même batterie que le Flip 6 : 4 000 mAh. Au quotidien, cela garantit une autonomie satisfaisante : une journée sans recharge est tout à fait possible, surtout si l’on utilise l’écran externe pour les notifications et la musique.

En streaming longue durée, le Flip 7 FE semble consommer légèrement plus que son prédécesseur, la faute à une efficience énergétique inférieure de l’Exynos 2400. Dans le test d’endurance du 01Lab, cette Fan Edition ne tient que 14 heures et 56 minutes.
La recharge filaire plafonne à 25 W : il faut 10 minutes pour retrouver 18 % de la batterie, 1h58 pour un plein. La recharge inductive monte à 15 W, et la recharge inversée à 5 W, strictement identiques à la génération précédente. On est loin des standards concurrents. Motorola, Xiaomi et Honor proposent des dizaines de watts en plus, et des batteries de plus grandes capacités.
L’autonomie du Z Flip 7 FE reste honnête, sans révolution, mais la charge lente demeure un point faible chronique de la série. Il serait peut-être temps que Samsung passe à la vitesse supérieure sur ce point.
Logiciel : un suivi logiciel exemplaire
Le Galaxy Z Flip 7 FE tourne sous One UI 8 et Android 16, comme ses deux frères Z Flip 7 et Z Fold 7. L’expérience logicielle est donc à la pointe de la gamme, avec tout le confort de l’écosystème Samsung : interface soignée, fonctionnalités d’IA (retouche générative, traduction, Entourer pour chercher, Gemini), et une politique de mises à jour très solide (7 ans pour le système et la sécurité).

L’utilisation pliée ou dépliée se fait sans heurt, et l’interface sur l’écran externe repose sur des widgets optimisés : météo, calendrier, notifications, assistant vocal. Toutefois, le support des applications tierces reste limité et nécessite l’installation et la configuration de Good Lock et MultiStar pour aller plus loin, ce qui est plus complexe que chez Motorola qui autorise l’exécution native de toutes les applis sur l’écran externe.

Le catalogue d’applis préinstallées (Samsung, Google et quelques partenaires) reste raisonnable, il est possible de désinstaller la plupart des bloatwares.

Dans l’ensemble, le logiciel du Z Flip 7 FE offre tout le confort des modèles haut de gamme, mais n’apporte aucune spécificité notable face au Flip 6. Le suivi logiciel reste le meilleur du marché sur les smartphones à clapet.
Audio : une formule qui marche
L’équipement audio ne varie pas : deux haut-parleurs stéréo offrent une restitution assez puissante et équilibrée, fidèle à la tradition Galaxy. Le rendu reste bien maîtrisé tant que le volume n’est pas poussé à l’extrême, où les graves se tassent au profit des aigus pour éviter la distorsion. Rien de révolutionnaire : le Flip 7 FE sonne comme le Flip 6, ce qui reste positif.
Photo et vidéo : des évolutions très timides
Samsung n’a pas l’habitude de changer régulièrement la configuration photo de ses smartphones, et cela se vérifie encore une fois que cette génération. Que ce soit le Galaxy Z Flip 6, le 7 ou le 7 FE, tous ont droit au même lot de caméras :

- Capteur principal : 50 mégapixels, f/1.8, stabilisation optique
- Ultra grand-angle : 12 mégapixels, f/2.2
- Selfie : 10 mégapixels, f/2.2
Capteur principal
Le module principal de 50 mégapixels assure des images nettes et bien détaillées, avec des couleurs fidèles, moins saturées que chez Motorola, mais tout à fait équilibrées. Comme c’est le même capteur que sur le Flip 6 et le Flip 7 (plus cher), cela garantit une constance appréciée niveau qualité, de jour comme de nuit.
La dynamique est honorable, sans zones surexposées, et le zoom numérique (2x, 4x, 10x) reste exploitable en bonne lumière, mais perd en piqué dès que la luminosité baisse. De nuit, l’accent est mis sur le maintien du niveau de détail, même si le bruit numérique reste présent et le rendu moins naturel que sur les meilleures références du marché.
Ultra grand-angle
L’ultra grand-angle de 12 mégapixels livre de bons résultats en journée : le centre de l’image bénéficie d’un piqué suffisant, même si la netteté chute sur les bords, avec un effet de vignettage marqué. Les couleurs sont naturelles, moins vives que sur le module principal, et la distorsion géométrique reste limitée.
En basse lumière, la qualité baisse logiquement : bruit, lissage et perte de détails font rapidement leur apparition hors du centre. Les tons restent toutefois assez justes, et le contraste est maîtrisé.
Selfies et portrait
Le module interne de 10 mégapixels fait le job pour la visioconférence, et propose un mode portrait efficace. Mais pour des autoportraits de meilleure qualité, il reste recommandé d’utiliser l’appareil fermé avec les modules externes.
Le mode portrait séduit par sa capacité à obtenir un flou d’arrière-plan travaillé et naturel, et les tons sont assez bien respectés.

Vidéo
Le Z Flip 7 FE filme en 4K jusqu’à 60 images par seconde à l’arrière et 30 images par seconde avec la caméra selfie. La stabilisation optique sur le capteur principal assure des séquences fluides et nettes, mais il est à noter que le format « fermé » bride la captation à la Full HD.

Le Z Flip 7 FE offre une expérience photo et vidéo identique à celle du Flip 6 : efficace, polyvalente, mais sans avantage distinctif. La concurrence fait parfois mieux en zoom ou en créativité.
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