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« Spliiit n’est pas un parasite » : la start-up française contre-attaque face à Disney, Apple et Netflix

La justice aimerait que Netflix, Apple et Disney s’entendent avec Spliiit, le service en ligne qui permet de partager des abonnements avec des amis pour que chacun paie moins cher. Le dossier, très complexe, est censé passer entre les mains du tribunal judiciaire de Paris en fin d’année.

Les prix des abonnements aux services de streaming grimpant sans cesse, toutes les solutions sont bonnes pour payer un peu moins cher son accès à Disney+, Apple TV+ ou à Netflix. Et pourquoi pas partager un abonnement avec d’autres utilisateurs désireux eux aussi de faire des économies ? C’est tout le modèle de Spliiit, un service en ligne français qui propose depuis 2019 de diviser le prix d’un abonnement par le nombre de personnes intéressées, le tout contre une petite commission pour rémunérer la mise en relation.

La start-up Spliiit veut convaincre les géants du streaming

Le site propose un grand nombre de services en ligne, de streaming de musique et de vidéos bien sûr, mais aussi pour les jeux (Nintendo Switch Online) et même pour la presse. Spliiit a signé des accords avec certaines entreprises comme Deezer, mais si d’autres sont référencées, elles n’ont pas donné leur feu vert à ce modèle. Et pour cause : deux personnes qui partagent un même abonnement, c’est un abonnement (et donc de l’argent) en moins.

Fin 2021, Netflix, Disney et Apple ont voulu assigner Spliiit devant le tribunal judiciaire de Paris en déplorant le trouble « manifestement illicite » du service de partage, mais aussi la violation de leurs conditions générales d’utilisation. Les trois plateformes américaines ont même parlé de parasitisme. Devant la difficulté de trancher, le tribunal a demandé à tous les acteurs de se pourvoir au fond.

Une audience est prévue d’ici la fin de l’année, mais en attendant le tribunal demande aux parties prenantes d’essayer de s’entendre via une médiation, selon le site L’Informé. Le dossier est effectivement complexe. Spliiit a cependant bon espoir de remporter la partie judiciaire.

Jonathan Lalinec, le PDG de Spliiit, met en avant plusieurs évolutions depuis le lancement de la procédure. Selon lui, les plateformes elles-mêmes ont revu leur modèle de partage, à l’image de Netflix et Disney qui proposent désormais des formules d’abonnés supplémentaires sans mentionner la notion de « foyer ». Pour le dirigeant, cela démontre que l’offre de Spliiit s’inscrit dans l’air du temps : « On est totalement dans les clous aujourd’hui », affirme-t-il.

La start-up a également pris soin de modifier son site : elle ne reprend plus les logos officiels des services, mais uniquement leurs noms, pour éviter toute accusation d’usage abusif de marques. En attendant la médiation, Spliiit rappelle ses arguments : un taux de résiliation six fois plus faible que chez les plateformes lorsqu’elles vendent directement leurs abonnements, et une base de plus de 320 000 abonnés payants actifs en Europe.

Jonathan Lalinec l’assure : son service, loin de nuire aux géants américains, contribue en fait à limiter le piratage et à fidéliser les clients. « Spliiit n’est pas un parasite, on permet au contraire de vendre plus d’offres », plaide-t-il. Ces arguments porteront-ils durant l’audience ou la médiation ?

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Source : L'Informé


Mickaël Bazoge