C’est une mauvaise publicité dont ce serait sans doute bien passé SFR, animal blessé convoité par les autres acteurs du marché. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé, le 11 août, avoir infligé à SFR une amende de 860 000 euros.
Si l’opérateur est en tête du baromètre 2024 des connexions Internet mobiles de nPerf, ce n’est pas le meilleur payeur. Il est sanctionné pour avoir réglé certaines factures de ses fournisseurs au-delà des délais légaux — une pratique en recrudescence qui fragilise particulièrement les petites et moyennes entreprises, davantage sensibles aux tensions sur leur trésorerie.
SFR, une entreprise récidiviste
Les irrégularités ont été relevées lors d’une enquête menée en 2022 par la DRIEETS pour le compte de la DGCCRF. SFR n’est pas un cas isolé : début août, CDiscount a écopé d’une amende de 2,1 millions d’euros, tandis que Fnac Darty s’est vu infliger une sanction de 3,9 millions d’euros pour des faits similaires.
Néanmoins, ce n’est pas la première fois que l’opérateur est épinglé. En 2019, il avait déjà été condamné pour des retards de paiement (constatés pour l’année 2017). L’amende avait par contre été bien plus lourde, puisqu’elle s’était élevée à 3,7 millions d’euros. Dans le dossier actuel, SFR a déclaré, pour sa défense, que les retards constatés ne concernaient qu’« un nombre très limité » de transactions : 175 paiements sur les centaines de milliers honorés chaque année.
Des retards de paiement malvenus
Le contexte ne plaide cependant pas en faveur des sociétés accusées. Selon la Banque de France, le retard moyen de paiement interentreprises a atteint 13,6 jours en 2024, repassant au-dessus de la moyenne européenne. Seulement la moitié des grandes entreprises régleraient leurs factures dans les délais, avec comme conséquence un trou d’environ 15 milliards d’euros dans la trésorerie de leurs fournisseurs pour l’année écoulée.
Face à ce problème jugé structurel, le gouvernement envisage de renforcer les sanctions. Le Premier ministre François Bayrou a annoncé, le mois dernier, son intention de relever le plafond des amendes jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires des contrevenants. L’objectif est clair : rendre ces sanctions suffisamment dissuasives pour mettre un terme à des pratiques qui, selon lui, fragilisent le tissu économique français.
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Source : DGCCRF