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Vente de SFR : Free aimerait bien empocher tout RED

Orange, Free et Bouygues se sont lancés dans une partie de poker menteur dont l’enjeu n’est autre que SFR. Altice, la maison-mère de l’opérateur au carré rouge, veut s’en séparer au meilleur prix possible et fait grimper les enchères. La situation devrait s’éclaircir d’ici cet automne, en attendant chacun tente de tirer la couverture à soi.

Une chose semble désormais à peu près certaine : sous peu, le marché français de la téléphonie et de l’accès à internet va repasser à trois opérateurs. SFR est en effet à vendre au plus offrant, mais aucun de ses rivaux ne saurait emporter l’intégralité du morceau : l’opérateur devra être vendu par petits bouts.

Les grandes manœuvres sont en cours

Orange, au vu de sa situation de leader, ne pourra guère espérer que quelques miettes. En revanche, la situation est plus ouverte du côté de Free et de Bouygues Telecom. Depuis quelques semaines, chacun cherche à tirer les marrons du feu en jouant au marchand de tapis : je te donne les infrastructures réseau, je prends la clientèle professionnelle, etc.

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Depuis juillet, les dirigeants des trois opérateurs se rencontrent pour essayer de trouver un terrain d’entente, comme le révèle Le Figaro. Un obstacle a sauté : le tribunal économique de Paris a donné son feu vert à l’effacement d’un gros morceau de la dette d’Altice France (8,6 milliards d’euros sur un total de 24 milliards), ouvrant la voie à la cession de SFR dont la restructuration devrait être achevée cet automne.

Maintenant, reste à s’entendre sur le partage des actifs. Free Mobile se verrait bien reprendre l’intégralité de RED, la marque low cost (et bijou de famille) de SFR, ainsi qu’une partie de la clientèle premium de l’opérateur. Évidemment, ça ne fait pas les affaires de Bouygues qui, de son côté, aimerait que les deux rivaux mettent la main à la poche pour supporter les coûts des infrastructures mobiles partagées avec SFR. En cas de disparition de ce dernier, Bouygues devrait en effet se débrouiller seul pour financer ce réseau.

Autre point épineux : le réseau de 300 boutiques. Personne n’en veut, ce qui risque de provoquer une sacrée casse sociale (SFR compte 8 000 salariés en tout). Les trois prétendants vont en tout cas s’arranger pour calculer SFR au plus près de la valeur réelle de l’entreprise, alors que Patrick Drahi, le patron d’Altice aurait de folles ambitions : 30 milliards d’euros ! Dans les faits, on devrait être plus proche des 21 milliards, ce qui serait déjà une belle opération.

Le dossier reprendra son cours à la rentrée, chacun y verra plus clair à tête reposée. Pour les consommateurs, la perspective sera certainement moins réjouissante : moins de concurrence, c’est aussi des prix qui risquent d’augmenter.

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Source : Le Figaro