Dégraisser le mammouth, c’est la mission de Lip-Bu Tan, le CEO d’Intel en poste depuis le mois de mars. Et il s’y tient : d’ici la fin de l’année, les effectifs du géant décati des semi-conducteurs seront d’environ 75 000 personnes dans le monde. Une coupe claire : fin 2024, Intel comptait en effet 99 500 employés — cela revient à dire que l’entreprise va supprimer plus de 24 000 postes ! Ou encore un quart du personnel.
Un quart des effectifs supprimé
Dans un message posté à l’occasion des résultats trimestriels, Lip-Bu Tan ne parle « que » d’une réduction des effectifs de 15 %. Le deuxième trimestre a été particulièrement saignant pour Intel, qui a achevé une bonne partie de sa réduction des postes. Le CEO a pleuré des larmes de crocodile pour l’occasion : « Je sais que ces derniers mois n’ont pas été faciles », écrit-il avec des mots creux qui rappellent ceux de son homologue chez Microsoft.
« Nous prenons des décisions difficiles mais nécessaires pour simplifier l’organisation, améliorer l’efficacité et renforcer la responsabilité à tous les niveaux de l’entreprise », ajoute le patron d’Intel. En dehors des coups de hache dans les effectifs, l’entreprise réduit aussi les dépenses tous azimuts. L’activité automobile a ainsi fermé ses portes au mois de juin.
Surtout, Intel arrête les frais en Allemagne et en Pologne, où le groupe devait investir des milliards de dollars pour faire sortir de terre de nouvelles usines. Le site allemand de Magdeburg devait à l’origine produire ses premières puces en 2027, avant que l’entreprise décide en septembre dernier de reporter les travaux. Il semble maintenant qu’ils n’auront tout simplement pas lieu. Ces usines devaient employer 3 000 personnes.
Lip-Bu Tan a déploré le surinvestissement de ces dernières années ainsi qu’une infrastructure industrielle d’Intel « inutilement fragmentée » . Il faut désormais que la société soit en phase avec la demande. « Je ne partage pas l’idée selon laquelle il suffit de construire pour que les clients arrivent », a-t-il précisé. « Sous ma direction, nous construirons ce dont les clients ont besoin, au moment où ils en ont besoin, et nous gagnerons leur confiance ».
Le CEO n’a pas l’intention de signer des chèques en blanc. « Tous les investissements doivent avoir un sens économique ». Au second trimestre, Intel a réalisé un chiffre d’affaires stable de 12,9 milliards de dollars, pour un résultat net dans le rouge de 2,9 milliards (les pertes s’établissaient à 1,6 milliard l’an dernier). L’entreprise a inscrit une charge exceptionnelle de 1,9 milliard en raison de sa restructuration.
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Source : CNBC
