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Pour ménager la susceptibilité américaine, Bruxelles aurait reporté une sanction contre Google

Bruxelles ne sait toujours pas sur quel pied danser dans la valse que lui impose par Washington. La Commission européenne devait annoncer en début de semaine la sanction infligée à Google pour son abus de position dominante dans le secteur des services publicitaires. La décision aurait été repoussée à plus tard, sans qu’on sache réellement quand elle tombera.

Google aurait dû connaitre le sort que réservait la Commission européenne à son activité publicitaire ce début de semaine, selon des sources de Mlex. Le géant du web aurait en fait été notifié vendredi dernier que la sanction allait tomber ce lundi… et comme on l’a vu, rien n’est venu !

Bruxelles dément tout report

Rappel des faits : en 2021, Bruxelles lançait une enquête sur l’activité publicitaire de Google. Le géant du web, qui maîtrise l’intégralité de cette chaîne très lucrative, était soupçonné de favoriser ses propres services au détriment des autres. En juin 2023, la Commission communiquait ses griefs, et les remèdes proposés pour résoudre cette situation d’abus de position dominante étaient particulièrement salés : ils auraient pu aller jusqu’au démantèlement pur et simple des services publicitaires de l’entreprise.

La décision finale de l’exécutif européen devait donc être connue cette semaine, marquant ainsi la première sanction de la nouvelle commissaire à la Concurrence, Teresa Ribera. Mais les choses ne se seraient pas passées comme prévu : le commissaire au Commerce, Maroš Šefčovič, aurait fait connaître son opposition durant le week-end. Ce dernier est notamment en charge des négociations avec les États-Unis sur l’accord commercial entre les deux parties.

La division antitrust du ministère américain de la Justice (DoJ), y serait aussi allé de son coup de pression via un courriel demandant de repousser la décision. Le message du DoJ se voulait « constructif », croit savoir Mlex, et le report demandé devait permettre de mieux séparer les affaires concernant Google et son activité publicitaire d’avec les discussions commerciales en cours.

Des responsables craignent en effet qu’une sanction européenne ne compromette les récentes avancées transatlantiques sur les droits de douane, notamment la baisse des taxes américaines sur les voitures européennes. Mieux vaut ne pas fâcher le maître de la Maison Blanche, qui a tendance à sortir de son chapeau toutes sortes de droits de douane à la moindre contrariété.

Lire Accord UE/US sur les droits de douane : dans la tech, qui sont les gagnants et les perdants de ce deal ?

Cet accord est d’ailleurs toujours dans la balance : les États-Unis veulent manifestement la peau du règlement sur les services numériques, alors que Bruxelles y tiens mordicus. Il y a quelques jours, Teresa Ribera avait fustigé l’ingérence américaine dans les affaires européennes.

En attendant, Google gagne du temps. La Commission européenne a d’ailleurs démenti tout report de la sanction, en affirmant que l’enquête était toujours en cours.

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Source : Mlex