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Les constructeurs automobiles échappent à la pire loi antipollution européenne

La réglementation CAFE a été repoussée par Bruxelles, qui propose désormais de repousser les restrictions à l’année 2027. Les constructeurs automobiles n’auront pas à payer de lourdes amendes en cette année 2025, à cause de leur mix des ventes comportant trop d’exemplaires de voitures thermiques.

Bruxelles vient de se résigner à ne pas faire passer l’ensemble de normes CAFE, qui allait, selon les prévisions, coûter 15 milliards d’euros à la filière automobile. Depuis l’année dernière, une nouvelle réglementation est discutée dans l’Union européenne, pour abaisser à 81 g la moyenne limite que les constructeurs automobiles ne devraient pas franchir, sous peine d’amende, dans leur mix des ventes. Une restriction visant à pousser les marques à se tourner vers la vente de voitures 100 % électriques, quitte à baisser leurs objectifs de livraisons.

Les parlementaires à Bruxelles ont voté en majorité (458 voix pour et 101 voix contre, ainsi que 14 abstentions) pour repousser la réglementation CAFE à 2027. Cette décision a été prise alors que le Parlement européen a lancé une procédure d’urgence pour donner la priorité à ce vote. Comme le mentionne le journaliste et éditorialiste Michel Holtz de Caradisiac, cette procédure n’a été activée que deux fois, lors de la crise sanitaire de 2020 et lors de la guerre en Ukraine. C’est dire ô combien Bruxelles subissait une pression des constructeurs et des gouvernements.

En début d’année, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait tout de même montré son penchant pour un peu plus de « pragmatisme », alors que les amendes découlant de la réglementation CAFE risquaient de fragiliser une industrie déjà très fragile. Les nouvelles normes risquaient aussi, indirectement, de profiter à des marques comme Tesla, qui ne vend que des voitures électriques, et qui a vu ses bénéfices augmenter grâce à sa vente de crédits carbone.

Parmi les voix qui s’élevaient contre les normes CAFE, celles de Luca de Meo, le patron de Renault et de John Elkann, à la tête de Stellantis. Avec ce nouveau vote, les chefs d’entreprise n’obtiennent pas tant une victoire mais un sursis. En arrivant en 2027, de nouvelles voitures électriques à moins de 25 000 euros devraient permettre de mettre en règle les constructeurs face à la réglementation CAFE avec sa nouvelle moyenne limite à 81 g de rejets de CO2 par flotte.

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De nouveaux modèles électriques pas cher d’ici à 2027

Chez Renault, on pense notamment à la future Twingo électrique. La citadine est prévue pour l’été 2026 et vise les 20 000 euros avec trois versions disponibles (de 19 900 à 23 900 euros). Elle embarquerait un moteur de 82 ch pour une consommation de seulement 10 kWh/100 km grâce à une conception technique venue de l’entreprise chinoise Launch Design. En parallèle, une Nissan Micra électrique est aussi prévue la même année, reposant sur la même base technique.

Stellantis n’a pas tant annoncé de nouveaux modèles électriques accessibles pour ces deux prochaines années. On soulignera surtout les ambitions du groupe Volkswagen, qui entend lancer son ID.1 et son ID.2, une Cupra Raval et une Skoda Epiq.

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