Dans sa boutique Modded Hardware, Ryan Daly, un Américain vivant dans le Michigan, vendait des Switch bidouillées pour accueillir des jeux piratés ainsi que des cartouches MIG. Autrement dit, des flashcarts sur lesquels on peut installer des ROMs de jeux Switch téléchargées illégalement. Il était aussi possible de lui envoyer une console pour la faire modifier ; en retour, Daly, très consciencieux, glissait une sélection de jeux piratés…
Pirater des consoles Nintendo peut coûter cher
En mars 2024, Nintendo se rapprochait du bricoleur pirate pour le menacer d’une plainte s’il n’arrêtait pas son activité illicite. À l’origine, Ryan Daly a accepté la demande de Nintendo… tout en continuant son petit business. Il se justifiait en affirmant qu’il était à la recherche d’un nouvel avocat. L’entreprise a donc décidé de porter plainte en bonne et due forme, avec à la clé six chefs d’inculpation dont des infractions au droit d’auteur et « trafic de dispositifs de contournement ».
« Le défendeur ne se contente pas de proposer le matériel et les firmwares permettant de créer et de jouer à des copies piratées de jeux, il fournit également à ses clients des copies de jeux Nintendo piratés», déplore la poursuite en justice. « En général, lorsqu’un client achète une console piratée ou des services de contournement, le défendeur préinstalle sur la console un catalogue de jeux piratés prêts à l’emploi, comprenant certains des titres les plus populaires de Nintendo, comme Super Mario, The Legend of Zelda et Metroid. »
Le vendeur s’est défendu en invoquant des copyrights invalides ou encore l’usage équitable (« fair use »), mais pour éviter un procès qui s’annonçait mal, il a décidé de s’entendre avec Nintendo… ce qui va lui coûter cher. Ryan Daly va en effet devoir verser 2 millions de dollars au constructeur et il s’engage à cesser complètement de « manipuler, vendre ou promouvoir » des consoles modifiés ou des dispositifs de piratage. À bon entendeur…

Utiliser une flashcart MIG peut aussi être un problème sur le marché de l’occasion. Des acheteurs de cartouches de seconde main ont eu la mauvaise surprise de se faire briquer leur Switch 2. Ils n’avaient pourtant rien fait : le problème est que le premier propriétaire du jeu en avait réalisé un dump (une copie) pour continuer de s’en servir après la vente, avec l’aide d’une carte MIG.
Nintendo surveillait la clé unique de la cartouche et a déterminé qu’elle était utilisée par plusieurs consoles, ce qui est physiquement impossible — sauf si un dump est dans la nature. Heureusement, l’acheteur malheureux a pu obtenir du SAV de Nintendo le déblocage de sa console.
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Source : VGC