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Clap de fin pour Lunar Trailblazer, la sonde qui devait cartographier l’eau sur la Lune

La mission Lunar Trailblazer de la NASA, un espoir d’obtenir enfin des cartes détaillées de l’eau sur la Lune, est officiellement terminée. En réalité, le petit satellite s’était déjà tu depuis des mois et flottait en silence dans l’immensité de l’espace, emportant avec lui les rêves d’une découverte majeure.

L’histoire avait pourtant bien commencé. Le 27 février 2025, le satellite Lunar Trailblazer s’élançait vers le ciel de Floride à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. Il partageait son voyage avec l’atterrisseur lunaire IM-2 d’Intuitive Machines, qui connaîtra lui aussi un destin tragique en échouant à son alunissage.

Pour Lunar Trailblazer, la séparation s’est déroulée comme prévu, et quelques heures plus tard, les équipes du Caltech à Pasadena établissaient le contact. La mission était sur les rails, mais dès le lendemain, le silence. Un silence radio total et définitif, qui met fin à une mission à 94 millions de dollars.

Sans communication bidirectionnelle, impossible de commander les propulseurs pour corriger la trajectoire, et plus grave encore, impossible de poser un diagnostic complet. Les bribes de données reçues juste avant la perte de contact suggèrent une orientation défaillante des panneaux solaires, privant le satellite de sa source d’énergie vitale et épuisant ses batteries.

Pendant des mois, des observatoires et des passionnés du monde entier, souvent bénévoles, ont scruté le ciel, pisté ce petit point métallique à la dérive. L’espoir, mince, était que dans sa lente rotation, le satellite présente enfin ses panneaux au Soleil, rechargeant ses batteries et émettant un signal, tel un naufragé sur un radeau cosmique. Toutefois, l’immensité de l’espace a eu le dernier mot et Lunar Trailblazer s’est trop éloigné, rendant toute tentative de communication vaine.

L’héritage technologique de Lunar Trailblazer

Alors, est-ce un échec total ? Pas pour la NASA. « Nous entreprenons des missions à haut risque et à haut rendement comme Lunar Trailblazer pour trouver des moyens révolutionnaires de faire de la science », a tempéré Nicky Fox, administratrice associée à la NASA. C’est l’essence même du programme SIMPLEx (Small Innovative Missions for Planetary Exploration) auquel appartenait la mission, à savoir des projets à bas coût, conçus pour tester des technologies et accepter une part de risque plus élevée. Chaque échec est une leçon chèrement payée pour sécuriser les missions futures, notamment en vue d’une présence humaine durable sur la Lune.

Tout n’est pas perdu et l’héritage de Lunar Trailblazer est avant tout technologique. « Nous sommes extrêmement déçus que notre vaisseau spatial n’ait pas atteint la Lune, mais les deux instruments scientifiques que nous avons développés, tout comme les équipes que nous avons réunies, sont de classe mondiale », a déclaré Bethany Ehlmann, la responsable scientifique de la mission. Cette dernière ajoute que « ces connaissances collectives et la technologie développée seront mises à profit dans d’autres projets ».

En effet, la technologie du spectromètre HVM3, le cœur de la mission, revivra dans un autre instrument, l’UCIS-Moon, déjà sélectionné pour un futur vol. La quête de l’eau lunaire continue, armée des connaissances acquises lors de cette tentative malheureuse.

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Source : Nasa


Thomas Estimbre