Les fonctions personnalisées de Siri doivent carburer aux modèles développés par Apple… normalement. Depuis l’annonce de leur report, ces capacités annoncées en grande pompe durant la WWDC 2024 sont au cœur d’une crise interne au sein de l’entreprise. Pour en sortir, les pontes du constructeur envisageraient de se passer complètement des modèles d’Apple Intelligence (« Apple Foundation Models ») au profit de ceux d’Anthropic ou d’OpenAI, révèle Bloomberg.
Crise interne
Apple aurait demandé aux deux start-ups de tester des versions de leurs modèles Claude et GPT sur l’infrastructure Private Cloud Compute de l’entreprise, afin de préserver la confidentialité des données des utilisateurs.
Le projet d’intégrer des modèles tiers aurait été lancé par Craig Federighi, le grand manitou des logiciels, et Mike Rockwell, qui a pris la tête du développement de Siri en mars dernier après avoir supervisé le lancement du Vision Pro. Leur objectif est de rattraper le retard accumulé face aux assistants concurrents plus performants en matière d’IA générative. Après plusieurs phases de tests, c’est le modèle Claude d’Anthropic qui aurait donné les meilleurs résultats pour les besoins de Siri.
Les négociations avec Anthropic se heurtent néanmoins à des désaccords financiers, notamment sur un contrat qui pourrait représenter plusieurs milliards de dollars par an, avec des hausses progressives au profit d’Anthropic. Apple envisagerait donc également un partenariat renforcé avec OpenAI ou d’autres acteurs si un accord avec le créateur de Claude ne se concrétise pas.
La refonte de l’assistant est maintenant prévue pour l’année prochaine, peut-être au printemps. ChatGPT est déjà utilisé depuis iOS 18 pour certaines requêtes générales et pour la génération d’images ou de textes, mais Siri reste pour l’instant basé sur les technologies d’Apple.
Cette approche a le mérite du pragmatisme, mais elle pose un problème très sérieux. La possible adoption de solutions externes crée des tensions au sein des équipes IA d’Apple. Plusieurs ingénieurs clés auraient exprimé leur mécontentement, estimant être indirectement tenus responsables des faiblesses internes. Certains ont déjà quitté le navire, comme Tom Gunter, l’un des experts maison en grands modèles de langage. D’autres, comme l’équipe derrière le système open source MLX, ont été retenus de justesse grâce à des contre-offres.
Avec un Mark Zuckerberg qui chasse les talents à coups de gros chèques pour construire son labo Superintelligence, et dans un secteur où les profils sont très recherchés, Apple fait face à un véritable danger de fuite des cerveaux… alors que Siri en a désespérément besoin !
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Source : Bloomberg