Après le sommet mondial sur l’intelligence artificielle (IA), le gouvernement veut que le secteur privé accélère son adoption de l’IA. Parce que « de trop nombreuses entreprises ne savent toujours pas à quoi peut servir l’IA », Clara Chappaz, la ministre déléguée à l’IA et au Numérique, accompagnée de six autres membres du Gouvernement, lance mardi 1ᵉʳ juillet un plan national qui s’intitule « Osez l’IA ». Ce plan vise à résoudre un « paradoxe français » : le pays aurait, d’un côté, « un écosystème très fort, avec des talents, des infrastructures, l’excellence scientifique, l’écosystème entrepreneurial, et des outils publics pour accélérer », de l’autre « une diffusion de l’IA parfois plus faible que nos pays voisins ».
Or, « la diffusion et l’adoption de l’IA dans l’économie pourrait générer des gains conséquents de croissance et de productivité dans la décennie à venir » estime l’entourage de Clara Chappaz, lors d’un brief à la presse en amont du lancement, vendredi 27 juin. Parmi ces gains sont cités le temps gagné, l’optimisation de la logistique, l’innovation plus rapide, l’automatisation des tâches répétitives, ou encore l’amélioration de la relation client.
Seules 8 % des TPE et 13 % des PME ont adopté des solutions d’IA
Après s’être attaqué au secteur public en définissant une stratégie IA pour l’administration et les services publics en février dernier, le prochain « verrou à faire sauter » serait désormais l’adoption de cette technologie au sein du secteur privé : les entreprises.
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Et sur ce terrain, la France ne serait « pas en avance ». Si la moitié des sociétés françaises aurait bien adopté des solutions IA, seules 8 % des très petites entreprises (TPE) et 13 % des petites et moyennes entreprises (PME) ont fait de même. À peine 30 % des dirigeants de TPE considèrent l’IA comme stratégique, avance le cabinet de Clara Chappaz.
Pour améliorer cet état des lieux, le plan national « Osez l’IA » est lancé. Son objectif est de lever deux freins. Les entreprises ne savent souvent ni à quoi sert l’IA, ni par où commencer quand elles veulent l’adopter. L’idée est donc de livrer « une sorte de mode d’emploi » destiné aux sociétés françaises, à travers trois piliers, « sensibiliser, former et financer/accompagner ». Le tout vise à « mettre en valeur et à rendre visible les solutions françaises » du secteur, déclare l’entourage de la ministre déléguée à l’IA.
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20 000 entreprises à sensibiliser, 15 millions de professionnels à former…
Côté sensibilisation, le plan prévoit près de « 300 ambassadeurs IA » dont des artistes et des patrons de PME/TPE conquis par l’IA et prêts à témoigner, « car ce qui marche le mieux, c’est le bouche à oreilles ». Ces derniers interviendront lors de la dizaine de rencontres d’affaires par thématique et par secteur, qui aura lieu deux fois par mois sur tout le territoire. Une rencontre nationale sera, elle, organisée en février 2026. L’idée est de « sensibiliser 20 000 entreprises cette année ».
Sur le volet formation, une « académie de l’IA » est créée, une plateforme en ligne qui orientera les entreprises vers la bonne formation, en fonction de sa taille et de son secteur. Le cabinet de Clara Chappaz livre des objectifs chiffrés de 15 millions de professionnels, à former d’ici 2030.
Une enveloppe financière de 200 millions d’euros mobilisée
Le plan comporte un dernier volet de financement et d’accompagnement : il s’agit d’une enveloppe de 200 millions d’euros qui sera mobilisée, la moitié en appels à projets, financés dans le cadre de France 2030 – qui permettra de faire émerger des pépites françaises de l’IA. Les 100 millions d’euros restants seront mobilisés via des prêts.
Le cabinet précise enfin que des diagnostics seront réalisés « pour que les entreprises comprennent comment elles peuvent utiliser l’IA et quelles solutions sont à leur disposition ». Près de 5 000 diagnostics seront subventionnés à hauteur de 4 000 € par société. Un fonds de garantie sera également être mis en place pour que les entreprises puissent financer leur transformation IA, a ajouté le cabinet de la ministre déléguée de l’IA et du Numérique.
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