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Cloudflare veut faire payer les robots IA qui pillent les sites web

À l’heure où les robots des entreprises IA pillent sans vergogne le « web ouvert », les éditeurs cherchent des solutions pour compenser les pertes dues à ce moissonnage de contenus à grande échelle. Cloudflare propose un système qui pourrait rééquilibrer le rapport de force en faisant payer les robots IA.

Les entreprises IA, comme OpenAI, Anthropic et les autres, ont besoin de montagnes de données pour entraîner leurs modèles. Des données puisées dans le « web ouvert », sans trop de considération pour les droits d’auteur, le consentement des créateurs ou la rémunération des éditeurs. Les plus grands d’entre eux ont les capacités de porter plainte ou de négocier des accords d’exploitation de leurs contenus, mais les éditeurs plus petits n’ont pas nécessairement ces moyens.

Les robots IA surveillés de près

Cloudflare, en tant que fournisseur d’infrastructures essentielles pour le web, se propose comme intermédiaire entre éditeurs et entreprises IA. L’entreprise a lancé, en bêta fermée, une place de marché « Pay per Crawl ». Le principe est de permettre aux éditeurs d’autoriser ou pas les robots IA à explorer leur site, et surtout de fixer un prix pour chaque moissonnage.

Chaque « crawl » peut être monétisé par des micropaiements, être offert gratuitement, ou bloqué tout simplement. Les outils de Cloudflare permettent aussi de savoir à quelles fins les robots aspirent le contenu : pour entraîner des modèles, apparaître dans des résultats IA, etc.

L’enjeu est de taille : les médias en ligne subissent une chute de leur trafic, et donc de leurs revenus publicitaires. La recherche Google perd de l’influence au profit des agents IA, comme ChatGPT ou Claude. Les données de Cloudflare montrent un déséquilibre : en juin, OpenAI a exploré certains sites 1 700 fois pour une seule redirection vers ces sites ; Anthropic, 73 000 fois. En comparaison, Google envoie 1 clic pour 14 visites de son robot.

En parallèle, Cloudflare a aussi annoncé que les nouveaux sites créés via sa plateforme bloqueront les robots IA. Les éditeurs devront donner une autorisation explicite.

La solution proposée par l’entreprise a le mérite d’exister, et elle pourrait être couronnée de succès… si tout le monde joue le jeu. Il faut en effet que les deux parties, éditeurs et sociétés IA, soient inscrites sur Cloudflare.

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Source : Cloudflare


Mickaël Bazoge