Apple poursuit l’évolution de ses écouteurs phares. Depuis leur lancement en 2019, les AirPods Pro se sont imposés comme un standard chez les utilisateurs d’iPhone grâce à leur confort, leur réduction de bruit active et leur intégration logicielle exemplaire (les utilisateurs Android peuvent passer leur chemin).
Après une seconde génération saluée en 2022 pour ses progrès en audio et en ANC (et une déclinaison USB-C), cette troisième mouture, proposée à 249 euros (prix en baisse de 30 euros), se concentre sur l’autonomie, la spatialisation et quelques nouveautés fonctionnelles comme un capteur cardiaque. La question est désormais de savoir si ces évolutions suffisent à justifier la transition depuis les AirPods Pro 2 et si Apple est parvenu à corriger les limites régulièrement pointées par les utilisateurs. Après plusieurs jours de test, voici l’avis de 01net.com
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DartyUn design familier, mais des détails qui évoluent
Visuellement, les AirPods Pro 3 ressemblent beaucoup à la génération précédente. Pourtant, les différences sont bien réelles. Le boîtier a légèrement grandi (47,2 x 62,2 x 21,8 mm contre 45,2 x 60,6 x 21,7 mm pour les AirPods Pro 2), mais il perd du poids : 43,99 g contre 50,8 g auparavant. La finition reste impeccable, avec un plastique solide et des ajustements millimétrés, dignes du savoir-faire d’Apple. On retrouve également un haut-parleur intégré au boîtier, utile pour émettre des sons de charge ou de localisation via l’appli Localiser, ainsi qu’une encoche pour attacher une dragonne.
Les écouteurs eux-mêmes paraissent proches de leurs prédécesseurs, mais Apple a revu certains détails. La tige adopte désormais un diamètre légèrement plus large, ce qui alourdit un peu la silhouette. Leur poids, lui, reste quasi identique : 5,55 g contre 5,3 g auparavant. On note l’arrivée d’une cinquième taille d’embouts (XXS, XS, S, M, L), permettant à davantage d’utilisateurs de trouver un ajustement parfaitement adapté. Cela améliore la tenue et renforce l’isolation passive.
Le confort reste un modèle du genre. La canule est un peu plus longue et s’insère légèrement plus profondément dans le conduit auditif, ce qui peut surprendre au début. Mais loin de gêner, cette évolution améliore le maintien sans sacrifier le confort. Même après plusieurs heures d’utilisation continue, aucune douleur ni fatigue particulière ne se fait sentir. Enfin, la certification IP57 garantit une résistance accrue à la poussière et à l’eau, ce qui élargit leur champ d’utilisation, notamment lors de séances de sport en extérieur.
Une prise en main toujours exemplaire
Apple conserve son système de commandes par pression sur la tige, introduit dès la première génération. Ce choix reste pertinent : il évite les appuis accidentels que l’on rencontre souvent sur les écouteurs à surfaces tactiles et s’avère d’une efficacité redoutable. Un pincement simple, double ou triple permet de contrôler la lecture et les appels, tandis qu’un glissement du doigt ajuste le volume.
L’ergonomie générale atteint une maturité rare dans le monde des écouteurs true wireless. L’appairage instantané avec un iPhone reste une démonstration d’intégration logicielle. À l’usage, les AirPods Pro 3 s’oublient littéralement, tant la manipulation est simple et fluide.
Des nouveautés pratiques, mais encore des manques
C’est dans ce domaine que les AirPods Pro 3 montrent le plus de nouveautés. Tout d’abord, Apple intègre désormais un capteur cardiaque, une première sur ce modèle. Sa précision est bien réelle, mais son utilité reste ponctuelle pour les activités sportives.
On pourra le retrouver dans l’application Forme d’Apple pour suivre un exercice, mais difficile de considérer cela comme un outil médical ou même comme un suivi de santé complet. Plus encore pour ceux qui portent déjà une montre connectée la journée et parfois la nuit. Les qualités et les défauts sont donc les mêmes que pour les Beats Powerbeats Pro 2, premiers écouteurs du groupe à intégrer ce type de capteur.
On retrouve bien sûr toutes les fonctionnalités classiques : audio spatial avec suivi de mouvements de tête, détection de conversation, mode d’écoute adaptatif, détection intra-auriculaire, gestion optimisée de la charge de batterie ou encore commandes par gestes de la tête pour accepter ou refuser un appel.
Les AirPods Pro 3 se dotent aussi d’outils pensés pour l’accessibilité et la santé auditive : une protection auditive conforme à la norme européenne EN 352 pour éviter de dépasser les 82 dB, test d’audition pour personnaliser l’écoute ou transformer les écouteurs en aides auditives, diffusion de sons d’ambiance (pluie, océan, bruit blanc…) pour améliorer la concentration ou le sommeil.
Deux autres nouveautés pratiques méritent d’être signalées : une mise en pause automatique lorsqu’on s’endort avec les écouteurs et la possibilité d’utiliser les AirPods comme télécommande pour déclencher une photo ou une vidéo sur l’iPhone. Cette dernière fonction séduira particulièrement les créateurs de contenu.
Enfin un égaliseur ?! Presque…
En revanche, certaines limites persistent. Pas de vrai multipoint : si vous regardez un film sur l’Apple TV, impossible de prendre un appel entrant sur l’iPhone sans intervention manuelle. Alors que les écouteurs basculent automatiquement d’une vidéo lue sur un iPad à une autre sur un iPhone. De même, la traduction en temps réel — l’un des arguments principaux d’Apple — n’est pas disponible en Europe. Enfin, la localisation s’améliore grâce à la puce Ultra Wideband U2, mais elle ne fonctionne pleinement qu’avec les iPhone 17 et Air.
Côté logiciel, Apple n’a toujours pas d’application dédiée. Tout se passe dans le menu Réglages d’iOS, enrichi au fil des années. Les options de réduction de bruit et de personnalisation sont nombreuses, mais il manque toujours un égaliseur musical complet. Pourtant, un égaliseur a bel et bien été ajouté dans les tréfonds des réglages d’accessibilité, mais il ne s’applique qu’aux sons d’ambiance, pas à la musique.
Une réduction de bruit plus efficace et un mode Transparence bluffant
Apple franchit un cap avec les AirPods Pro 3. La réduction de bruit active est clairement améliorée, même si elle reste difficile à mesurer objectivement. L’isolation passive bénéficie des nouveaux embouts plus hermétiques, ce qui accentue l’efficacité globale.
Le mode Transparence impressionne par sa neutralité. On s’approche réellement d’une écoute ouverte, comme si les écouteurs disparaissaient. Les sons extérieurs conservent leur spatialisation et l’on distingue clairement la provenance d’un klaxon ou d’une voix dans la rue. C’est un atout indéniable pour la sécurité en milieu urbain.
Côté téléphonie, le kit mains libres est d’excellente facture. Les bruits environnants sont efficacement filtrés, laissant passer une voix intelligible, même s’il subsiste quelques artefacts numériques. C’est l’un des meilleurs systèmes du marché pour passer des appels dans un environnement bruyant.
Un son précis et équilibré, mais parfois trop sage
La puce H2 reste toujours au cœur de l’expérience sonore et elle livre un rendu fidèle à la signature Apple : équilibré, raffiné et remarquablement détaillé. Les AirPods Pro 3 ne cherchent pas à en mettre plein les oreilles par une surenchère de basses, mais à proposer une écoute douce et soyeuse, qui se révèle surtout sur les morceaux les mieux produits. Les voix, en particulier, profitent d’une chaleur bienvenue. 
L’une des plus grandes réussites de cette génération réside dans la spatialisation. Déjà convaincante sur les AirPods Pro 2, elle prend ici une nouvelle dimension, notamment sur les titres mixés en Dolby Atmos. La profondeur est saisissante, avec une vraie impression de relief sonore : les instruments s’écartent et se détachent les uns des autres, sans jamais se marcher dessus. Écouter un quatuor à cordes ou une production electro complexe devient un exercice d’immersion, tant le placement et la clarté des éléments sont maîtrisés.
Pour autant, ces AirPods Pro 3 ne sont pas exempts de limites. Les basses, bien qu’élégantes et contrôlées, manquent parfois de mordant. Sur des morceaux exigeants — un solo de batterie percutant, un piano énergique ou une ligne de basse funk — on aimerait davantage de tranchant et d’impact. Les infrabasses se font un peu timides, donnant l’impression d’un bas du spectre retenu, là où certains concurrents comme Sony osent davantage, comme avec ses WF-1000XM5.
Autre point à noter : ces écouteurs révèlent leur plein potentiel uniquement à partir d’un certain volume. Il faut dépasser la moitié de la puissance pour que le son s’ouvre, gagne en dynamique et en richesse. À bas volume, l’expérience peut sembler plus sage et moins vivante.
Enfin, l’absence persistante d’un codec lossless reste difficile à comprendre. Alors qu’Apple Music propose un catalogue en haute résolution, les AirPods Pro 3 ne peuvent en tirer pleinement parti. Cette incohérence limite les ambitions audiophiles du produit qui s’y prêterait pourtant très bien. De plus, Apple ne propose toujours pas d’égaliseur musical manuel. Un embryon d’égaliseur est bien présent dans les réglages d’accessibilité, mais il ne concerne que les sons d’ambiance, pas la musique elle-même.
La qualité audio des AirPods Pro 3 se distingue par sa précision et sa spatialisation, mais elle conserve un caractère mesuré, presque policé. Ceux qui recherchent de la rondeur et de l’équilibre seront comblés ; ceux qui aiment les écoutes plus énergiques et impactantes pourraient, eux, rester sur leur faim.
Autonomie : un bond en avant pour les écouteurs, le boîtier en retrait
C’est l’un des points sur lesquels Apple progresse le plus nettement. Les AirPods Pro 3 atteignent 8 h 12 d’écoute avec ANC activée, contre 6 h 07 mesurées sur les AirPods Pro 2. C’est un vrai bond en avant, qui place ces écouteurs parmi les plus endurants du marché.
Le revers concerne le boîtier, qui perd de l’autonomie en passant de 30 heures sur la génération précédente à seulement 24 heures, soit deux recharges complètes au lieu de trois. Une régression qui pourrait s’expliquer par l’intégration de la puce Ultra Wideband U2, plus gourmande, et par l’utilisation d’une batterie moins puissante, comme le laisse penser la baisse de poids. La recharge s’effectue via chargeur MagSafe, d’Apple Watch ou tout autre compatible Qi, mais Apple ne fournit toujours pas de câble USB-C dans la boîte.
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