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TikTok bannit #SkinnyTok, la tendance qui idéalise la maigreur extrême

Une nouvelle tendance toxique, baptisée #SkinnyTok par ses adeptes, a envahi TikTok. Alerté par la montée des contenus glorifiant la maigreur et l’anorexie, le gouvernement français a demandé au réseau social de réagir et de supprimer le hashtag.

Autour de 2023, une nouvelle tendance inquiétante est apparue sur TikTok, le réseau social préféré des 18-25 ans. Baptisée #SkinnyTok, elle promeut une minceur extrême à travers des vidéos de régimes drastiques, des routines alimentaires très restrictives et des astuces pour perdre du poids rapidement. Les séquences montrent le plus souvent des jeunes femmes dangereusement minces, retouchées à l’aide de filtres.

La tendance a pris de l’ampleur l’an dernier, au point de devenir le sujet de plus de 500 000 vidéos. Le hashtag a accumulé plus de 520 millions de vues, avec environ 41,8 millions de likes et 1,9 milliard d’impressions. Le hashtag a rapidement été accusé de consolider les normes corporelles toxiques et de conduire à l’explosion des troubles alimentaires chez les plus jeunes, massivement présents sur TikTok.

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TikTok accepte de virer #SkinnyTok

Le gouvernement français a fini par se pencher sur la question. La ministre du Numérique, Clara Chappaz, a demandé à ByteDance, la maison mère de TikTok, de retirer #SkinnyTok de sa plateforme. Après des semaines de procédure et « de nombreux échanges avec les responsables », elle a obtenu l’exclusion du hashtag.

Désormais, tous les internautes qui font des recherches sur #SkinnyTok vont tomber sur un message de soutien. Celui-ci encourage les personnes concernées à solliciter de l’aide en cas de difficultés liées à l’alimentation, à l’exercice physique ou à la perception de leur corps. La ministre du Numérique se félicite pour cette « première victoire collective » et rappelle avoir l’intention d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de 15 ans.

En dépit des efforts de modération de TikTok, des vidéos néfastes mettant en valeur la maigreur continuent de proliférer. Pour échapper à l’interdiction, les vidéos se regroupent sous d’autres hashtags, dont des variantes mal orthographiées de #SkinnyTok. En clair, les vidéos toxiques sont bel et bien toujours en ligne. Certains contenus restent accessibles en recherchant simplement le mot « skinny » (« très mince » en anglais). Clara Chappaz semble en avoir conscience et indique que « c’est un petit pas, ce n’est pas suffisant, mais ça montre bien qu’on ne lâchera rien ».

Notez que d’autres réseaux ont pris des mesures analogues contre la tendance. Sur Instagram, le fait de chercher le mot « skinny » affiche d’abord une page d’aide. Cependant, il suffit d’un clic pour l’ignorer et accéder aux contenus toxiques.

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Les réseaux sociaux dans le viseur du gouvernement

En parallèle, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a convoqué les responsables de Meta, Snapchat, TikTok, Twitch, YouTube et X. Elle demande aux réseaux sociaux de déterminer « combien d’infractions » un utilisateur doit commettre pour « être banni » de chaque site.

La ministre veut éviter que des individus exclus d’un réseau, surtout « les comptes particulièrement problématiques, suivis par des millions et des millions de personnes », se retrouvent en mesure de s’inscrire sur une autre plateforme. Pour le moment, chaque plateforme applique ses propres règles et dispose de ses propres seuils de tolérance. Aurore Bergé demande à ce que les réseaux œuvrent « de manière beaucoup plus coordonnée ».

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Florian Bayard