Les grandes entreprises américaines qui ont soutenu Donald Trump, parfois au prix de contorsions gênantes, ne sont guère récompensées. Les procès antitrust se poursuivent avec zèle, avec parfois la menace du démantèlement comme chez Google. Et l’épisode rocambolesque des droits de douane confirme que Donald Trump ne s’embarrasse pas de ces soutiens.
Une hausse des prix inévitable
Si le président américain a mis de l’eau dans son vin en décidant d’une « pause » sur les droits de douane, les produits importés de Chine restent sujets à des tarifs de 145 % en entrant aux États-Unis — à l’exception des ordinateurs et des smartphones, même si ça ne durera pas.
À un moment donné, les stocks actuels seront épuisés et il faudra bien de nouveau importer des produits chinois. Et les revendeurs devront soit absorber la hausse des prix en rognant sur leurs marges (mais quelle entreprise peut se targuer d’avoir une marge de 145 % ?), soit refiler la facture aux consommateurs américains. Il n’existe cependant aucun moyen normalisé qui permettrait à ces derniers de connaitre précisément le surcoût lié aux « tariffs ».
Amazon plancherait sur un système affichant les détails du prix d’un produit, indiquait la publication Punchbowl News ce matin, sans préciser la forme de cette étiquette ni comment la « taxe Trump » serait calculée. Même si c’était encore une rumeur, elle a fait l’effet d’une bombe à Washington. Karoline Leavitt, la porte parole de la Maison Blanche, n’y est pas allée avec le dos de la cuillère.
Interrogée sur le sujet lors d’un point presse, elle a asséné que c’était un « acte hostile et politique de la part d’Amazon ». Avant de renvoyer (comme c’est souvent l’habitude avec l’administration Trump) le blâme sur le prédécesseur du président actuel : « Pourquoi Amazon n’a-t-elle pas fait ça lorsque l’administration Biden a provoqué une inflation au plus haut depuis 40 ans ? ». Sauf que c’était à l’époque une inflation subie, créée par des contraintes extérieures ; ici, la hausse des prix est entièrement le fait de Donald Trump…
Quoi qu’il en soit, Amazon a rapidement tenu à éclaircir la situation auprès de CNBC. Le géant du commerce en ligne avait effectivement envisagé d’afficher les frais de douanes sur certains produits d’Amazon Haul, la boutique « petit budget » conçue pour rivaliser avec Shein et Temu. « Cela n’a jamais été envisagé pour le site principal d’Amazon, et rien n’a été mis en place sur aucune des plateformes d’Amazon », précise un porte-parole.
Une tempête dans un verre d’eau donc. Mais la question de relever les prix va se poser de manière de plus en plus insistante au fur et à mesure que les droits de douane vont peser sur les importateurs.
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Source : CNBC