Donald Trump avait télégraphié son intention de taxer les puces importées aux États-Unis, qu’il a confirmée cette nuit avec une main lourde : les tarifs douaniers sur les semi-conducteurs vont être portés à 100 %, tout simplement. À moins que les entreprises décident de produire leurs puces sur le sol américain.
L’arme des tarifs douaniers de nouveau de sortie
« Si vous construisez aux États-Unis, ou si vous vous êtes engagés à le faire, ou êtes en train de le faire, il n’y aura aucun coût », a-t-il indiqué. Mais si les entreprises qui promettent de relocaliser ne tiennent pas parole, des droits de douane seront rétroactifs : « Si, pour une raison ou une autre, vous dites que vous allez construire mais que vous ne le faites pas, alors on revient en arrière, on additionne, ça s’accumule, et on vous facture plus tard. Vous devrez payer, c’est garanti », a-t-il ajouté.
Il est cependant très difficile de déterminer l’impact de ces nouveaux droits de douane, car le diable se cache dans les détails. Sur quoi ces tarifs porteront-ils en réalité, les puces en elles-mêmes ou les produits finis (comme les smartphones ou les ordinateurs portables) ? Et quelle est la proportion de « made in USA » nécessaire pour éviter les tarifs ?
En annonçant hier que le verre de tous les iPhone et Apple Watch sera produit aux États-Unis, Apple est exemptée des droits de douane sur les semi-conducteurs. Tim Cook a même donné du sien durant une farandole un peu gênante dans le bureau ovale, où il a fait cadeau à Donald Trump d’un disque en verre reposant sur un socle en or 24 carats.
« Ce verre provient de la ligne de production de Corning. Il est gravé pour le président Trump. C’est une pièce unique. Il a été conçu par un caporal des Marines, un ancien, qui travaille maintenant chez Apple. Et la base vient de l’Utah », a expliqué le dirigeant. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour gagner la faveur du président américain…
Après l’annonce, plusieurs pays ont affirmé que leurs entreprises ne seraient pas sujettes à ces nouveaux droits de douane plein pot. C’est le cas de la Corée du Sud, patrie de Samsung et de Hynix, avec qui les États-Unis négocient un accord commercial. Taïwan a indiqué que TSMC (dont les puces irriguent une bonne partie de l’industrie mondiale) est exempté de droits de douane en raison de la présence d’usines aux États-Unis.
Un porte-parole de l’Union européenne, qui vient de signer un accord, a indiqué que le plafond des tarifs sur les puces exportées aux US, sera de 15 %. En l’état, la mesure a surtout valeur de signal politique : elle permet à Donald Trump de réaffirmer sa ligne dure sur le commerce et de faire pression sur les géants de la tech pour qu’ils relocalisent leur production.
Mais dans les faits, les nombreuses exemptions et les accords bilatéraux en cours d’élaboration réduisent considérablement la portée effective de cette taxe à 100 %. Comme souvent avec la stratégie commerciale du président, l’effet d’annonce prime sur la mise en œuvre concrète. Reste à voir si les entreprises concernées préféreront rapatrier leurs chaînes de production ou simplement jouer avec les règles pour éviter la douloureuse.
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