Les relations déjà difficiles entre Apple et Meta ne vont pas aller en s’arrangeant, comme l’explique le Financial Times. Un ancien cadre du géant des réseaux sociaux, Samujjal Purkayastha, licencié en février dernier, a porté plainte contre son ex-employeur. Et il affirme que Meta aurait continué à suivre les utilisateurs d’iPhone sans leur consentement, malgré les restrictions introduites par Apple en 2021 avec l’App Tracking Transparency (ATT).
Meta aurait triché pour compenser ses pertes publicitaires
Apple avait inauguré un nouveau système pour limiter le suivi publicitaire des utilisateurs d’iPhone, consistant en une demande de consentement au lancement des applications. Si l’utilisateur refuse la demande — ce qui est généralement le cas —, l’éditeur de l’app doit se passer de ces données personnelles.
Évidemment, quand on s’appelle Meta et que le ciblage publicitaire représente la vaste majorité de son chiffre d’affaires, ATT est une mauvaise nouvelle. L’entreprise avait estimé en 2022 que cette mesure lui coûterait environ 10 milliards de dollars de revenus annuels. D’après Samujjal Purkayastha, Meta a contourné ATT en utilisant un procédé de « deterministic matching », consistant à relier des données identifiables entre plusieurs plateformes sans consentement, en violation totale avec la politique d’Apple.
Pour compenser ces pertes, Meta aurait tout misé sur Shops Ads, un nouveau format intégré à Facebook et Instagram permettant aux marques de vendre directement via leurs boutiques en ligne hébergées sur ces plateformes. Un moyen de collecter davantage de données exploitables, assurait le groupe aux annonceurs. Mais voilà, l’ancien cadre explique dans sa plainte que Meta aurait présenté des chiffres basés basés sur le chiffre d’affaires brut (incluant taxes et frais de livraison), contrairement aux pratiques habituelles de Google et de ses autres concurrents. Une enquête interne aurait confirmé que cette méthode surestimait les résultats de 17 à 19 %.
À cela s’ajoute une subvention massive de 160 millions de dollars, approuvée par Mark Zuckerberg, pour soutenir les campagnes Shops Ads, ce qui faussait encore plus les résultats. Meta a rejeté ces accusations, qui ne sont que des « questions commerciales courantes » et nie tout manquement légal. L’entreprise soutient que les ventes rapportées par les annonceurs étaient auto-déclarées, ce qui expliquait les différences de calcul.
Ce nouvel épisode montre à quel point Meta se retrouve fragilisé par les restrictions d’Apple et par la dépendance de son modèle économique à la publicité ciblée. Et jusqu’où l’entreprise est prête à aller pour assurer ses arrières.
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Source : Financial Times