Meta AI, l’outil d’IA lancé sur WhatsApp depuis mars dernier, est dans le collimateur des autorités italiennes. Ce mercredi 30 juillet, l’autorité de la concurrence italienne (l’AGCM) a annoncé avoir ouvert une enquête visant Meta, la maison mère de WhatsApp, Instagram et Facebook. Cette dernière soupçonne le groupe de Mark Zuckerberg d’avoir abusé de sa position dominante, en pré-installant par défaut son outil d’intelligence artificielle Meta AI sur son service de messagerie WhatsApp.
En mars dernier, Meta lançait son outil d’intelligence artificielle en Europe. Depuis, les utilisateurs européens peuvent converser avec l’agent conversationnel de Meta lorsqu’ils sont sur Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger. Or, Meta, « qui occupe une position dominante sur le marché des applications de communication grand public, a décidé de préinstaller son service d’intelligence artificielle, appelé Meta AI, en le combinant avec son service WhatsApp, sans aucune demande préalable des utilisateurs. Meta AI est placé en évidence sur l’écran et intégré à la barre de recherche », écrit l’AGCM dans son communiqué.
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Une pré-installation par défaut qui défavoriserait les concurrents de Meta AI
Pour l’autorité italienne, en agissant de la sorte, le géant américain aurait enfreint les règles de concurrence de l’Union européenne, en intégrant son assistant Meta AI dans WhatsApp sans le consentement des utilisateurs. Cette intégration automatique pourrait en effet nuire à ses concurrents.
« En combinant Meta AI et WhatsApp, Meta semble capable d’orienter sa clientèle vers le marché émergent, non pas par le biais d’une concurrence fondée sur le mérite, mais en “imposant” la disponibilité des deux services distincts aux utilisateurs », écrit l’autorité italienne. Résultat, les utilisateurs pourraient devenir « captifs » de l’univers de Meta, ou « fonctionnellement dépendants de Meta AI, notamment parce qu’en utilisant les informations fournies au fil du temps, il semble que les réponses générées par le service deviennent de plus en plus utiles et pertinentes », poursuit l’AGCM.
Meta explique « coopérer pleinement avec l’autorité italienne »
Les agents de cette autorité, assistés par l’unité spéciale antitrust de la police financière italienne (Guardia di Finanza), ont inspecté les locaux de la filiale italienne de Meta, détaille-t-elle. Contacté par 01net.com ce mercredi, un porte-parole du groupe américain a déclaré « qu’en offrant un accès gratuit à nos fonctionnalités d’IA dans WhatsApp, nous donnons à des millions d’Italiens la possibilité d’utiliser l’IA dans un environnement qu’ils connaissent déjà ».
L’entreprise américaine a ajouté qu’elle « coopérait pleinement avec l’autorité italienne de la concurrence ». De son côté, l’AGCM explique agir « en étroite collaboration avec les services compétents de la Commission européenne ».
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Source : Communiqué de l'autorité de la concurrence italienne du 30 juillet 2025