Énième signe d’allégeance des géants de la tech à Donald Trump ? Après Meta et X, YouTube accepte lui aussi de régler un chèque salé pour mettre fin au procès intenté par le président américain. La plateforme de streaming, qui avait suspendu le compte de Donald Trump après les émeutes du 6 janvier 2021, a accepté de verser 24,5 millions de dollars pour mettre fin au procès intenté par le locataire de la Maison-Blanche, rapporte le Wall Street Journal, lundi 29 septembre.
En 2021, Donald Trump avait attaqué la plateforme, qui appartient à Alphabet (Google), tout comme il avait attaqué Meta (la maison mère de Facebook et d’Instagram) et Twitter (désormais X), après avoir été suspendu de leurs réseaux sociaux. Cette année-là, ces trois plateformes avaient expliqué que les publications de Donald Trump risquaient d’inciter à davantage de violence. Ces décisions, attaquées par le milliardaire, ont abouti quatre ans plus tard au versement de 25 millions de dollars pour Meta, et de 10 millions pour X, selon le New York Times.
Une « victoire ÉNORME » selon Donald Trump
Et selon un document judiciaire cité par CNN ce mardi 30 septembre, YouTube versera pour sa part 22 millions de dollars. La somme ira à l’organisation à but non lucratif Trust for the National Mall. Cette organisation « se consacre à la restauration, à la préservation et à la mise en valeur du National Mall, afin de soutenir la construction de la salle de bal d’État de la Maison Blanche », détaillent nos confrères. 2,5 millions de dollars additionnels seront versés à d’autres associations, comme l’organisation à but non lucratif American Conservative Union.
Réagissant à la nouvelle, Donald Trump s’est félicité d’un tel accord, estimant sur son réseau social Truth Social qu’il s’agit d’une « victoire ÉNORME » qui « prouve que la censure des géants de la technologie a des conséquences ». De son côté, YouTube n’a pas reconnu avoir commis la moindre faute. En 2021, Donald Trump n’avait pas perdu son compte YouTube, mais il avait été suspendu, ne pouvant plus mettre en ligne la moindre nouvelle vidéo. La plateforme de partage de vidéos expliquait alors que le milliardaire avait enfreint ses règles qui interdisent l’incitation à la violence.
En 2021, les experts pensaient que les poursuites de Trump seraient rejetées
En janvier 2021, les juristes estimaient que l’exclusion par YouTube (et les autres plateformes) était justifiée, et que les poursuites de Donald Trump seraient rejetées, les réseaux sociaux et plateformes ayant le droit de gérer leurs plateformes comme elles l’entendent, via leurs conditions générales d’utilisations. L’affaire contre YouTube avait d’ailleurs été classée en 2023.
Mais c’était avant que les plateformes ne décident de changer de braquer et de miser sur Donald Trump. Et avant que les avocats de Donald Trump ne demandent la réouverture du procès contre YouTube, après sa victoire à la présidence.
Après avoir racheté Twitter fin 2022, Elon Musk avait, le premier, rétabli le compte de celui qui était encore ex-président des États-Unis, avant d’être suivi par Meta en février 2023. En mars 2023, Donald Trump annonçait être candidat à un second mandat présidentiel, et YouTube rétablissait la chaîne de l’homme d’affaires, déclarant avoir « soigneusement évalué le risque persistant de violence dans le monde réel, tout en tenant compte de l’importance de préserver la possibilité pour les électeurs d’entendre de manière équitable les principaux candidats nationaux à l’approche d’une élection ».
Énième signe de ralliement des géants de la tech à Donald Trump
Après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les signes de soutien et de ralliement des géants de la tech envers le président américain se sont multipliés. Mark Zuckerberg à la tête de Meta, et Sundar Pichai qui dirige Alphabet, la maison mère de YouTube, assistaient au premier rang à la cérémonie d’investiture de Donald Trump. Elon Musk en faisait aussi partie, avant d’être conseiller spécial du président à la Maison-Blanche pendant quelques mois.
En parallèle, les plateformes ont réduit leurs efforts de modération de contenus, des efforts comparés à de la censure par certains membres du parti républicain aux États-Unis.
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Une semaine plus tôt, YouTube a expliqué que les comptes bannis pour avoir publié de manière répétée de fausses informations, notamment sur les résultats de l’élection de 2020 ou le Covid-19, seraient rétablis. Dans son communiqué, la plateforme précise « apprécier les voix conservatrices sur sa plateforme et reconnaît que ces créateurs ont une large audience et jouent un rôle important dans le débat civique ».
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