Comme attendu, Apple vient de lever le voile sur une nouvelle gamme d’iPhone au cours de sa keynote. Au sein de cette génération 2025, on trouve l’iPhone Air. Cette édition, qui remplace l’iPhone estampillé Plus, se distingue notamment par l’absence de tiroir pour la carte SIM. Partout dans le monde, Apple va commercialiser un iPhone dépourvu d’emplacement pour une carte SIM physique. C’est une première pour la marque californienne. Le smartphone ultra-fin ne propose donc que de l’eSIM. Deux eSIM actives sont annoncées par Apple.
Notez qu’Apple a déjà lancé une myriade d’iPhone sans tiroir SIM au cours des dernières années. Depuis 2022, tous les iPhone vendus sur le marché américain sont en effet dépourvus de l’emplacement pour nano-SIM. Cette année, Apple a simplement décidé de pousser la logique encore plus loin, en retirant le tiroir de l’édition Air, et en proposant des iPhone 17 Pro sans tiroir dans davantage de régions du monde. En France, le tiroir reste bel et bien présent sur les iPhone Pro. La présence du tiroir oblige Apple à miser sur une batterie de taille réduite par rapport aux éditions compatible uniquement avec l’eSIM. On parle de deux heures d’autonomie en moins sur les versions compatibles avec une carte physique.
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Un nouveau clou dans le cercueil de la carte SIM physique
Comme l’explique Apple sur son site web, les utilisateurs qui achètent l’iPhone Air doivent impérativement se tourner vers l’eSIM, la carte SIM virtuelle. Directement intégrée à la carte mère, cette carte « vous permet de passer facilement d’une carte SIM à une autre, de gérer plus de huit eSIM et d’activer de nouveaux forfaits de façon numérique », explique Apple sur son site web. Le géant de Cupertino met en avant « une plus grande flexibilité, un meilleur confort d’utilisation, une meilleure sécurité et une connectivité fluide, en particulier lorsque vous voyagez à l’étranger ».
Avec l’iPhone Air, Apple prépare ses utilisateurs à un monde sans carte SIM physique, et dominé par l’eSIM. Ce changement d’approche offre plusieurs atouts pour Apple, et pour les constructeurs de téléphone en général. L’absence de tiroir libère de la place pour davantage de stockage interne et une batterie plus généreuse. Par ailleurs, elle facilite la conception de smartphones étanches. L’emplacement du tiroir reste une zone risquée au sein de laquelle des liquides peuvent s’infiltrer, même si les fabricants y ajoutent des joints étanches. Interrogé par l’AFP, Kester Mann, analyste du cabinet CCS Insight, estime que l’iPhone Air sans tiroir SIM « s’inscrit dans la vision d’un téléphone plus fin et plus facile à utiliser ».
Apple, pionnier de l’eSIM
Apple a été parmi les premiers à miser sur l’eSIM. La carte virtuelle est apparue dès 2018 sur les iPhone XS, XS Max et XR, alors que la majorité des opérateurs n’y prêtait encore aucune attention. Dans le sillage d’Apple, d’autres constructeurs ont amorcé la disparition de la carte SIM physique.
C’est le cas de Google, dont les nouveaux Pixel 10 vendus aux États-Unis sont dépourvus de tiroir pour carte nano-SIM. De l’avis de Kester Mann, Samsung, le plus gros vendeur de téléphones au monde, va « également emprunter cette voie » et tirer un trait sur la carte SIM dans un avenir proche.
Des opérateurs autrefois réticents face à l’eSIM
En miroir des fabricants, la plupart des opérateurs téléphoniques sont désormais prêts pour la généralisation de l’eSIM. En France, la plupart des télécoms, dont Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile, sont passés à l’eSIM au cours des dernières années. Orange a lancé l’eSIM dès 2016. Bouygues Télécom et SFR ont suivi en 2020, tandis que Free Mobile a adopté la carte virtuelle en tout dernier.
« À l’origine, l’eSIM était portée par les fabricants pour réduire la taille des appareils et améliorer leur efficacité. Les opérateurs ont longtemps résisté car elle facilite le changement d’opérateur », nous explique Jacques Bonifay, président de Transatel, un opérateur mobile virtuel qui a franchi le cap de l’eSIM en 2017.
Avec l’eSIM, les opérateurs perdent un peu de contrôle sur leurs abonnés, devenus libres de passer d’une offre à une autre sans devoir se déplacer et commander une nouvelle carte. Kester Mann précise par ailleurs que l’eSIM offre à Apple « un peu plus de contrôle sur le parcours de connexion des clients », au détriment des télécoms. Le cabinet Roland Berger abonde dans le même sens et souligne que l’eSIM laisse les fabricants « devenir des intermédiaires entre les opérateurs mobiles et les clients finaux, entrainant une perte de contrôle (des opérateurs) ».
Selon CCS Insight, 3 milliards de smartphones compatibles eSIM devraient être vendus d’ici à 2030. L’eSIM pourrait équiper environ 75 % des usagers, contre seulement 10 % en 2023. Vous l’aurez compris : les jours de la carte SIM physique, utilisée depuis des décennies, sont comptés. Nul doute que les futurs iPhone miseront tout sur l’eSIM. Il se murmure d’ailleurs déjà que le premier iPhone pliant serait dépourvu d’emplacement pour carte SIM.
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