Apple est-elle capable, avec ses propres équipes, de revenir dans la course à l’IA ? Cela parait bien compliqué, alors que Meta débauche à tout va dans le groupe chargé de mettre au point les grands modèles de langage (LLM) à Cupertino, et que la stratégie IA du constructeur navigue à vue. C’est pourquoi l’idée d’une acquisition fait son chemin pour tenter de revenir dans la roue d’OpenAI, Google, Microsoft et les autres. Deux dossiers semblent particulièrement intéresser Apple, croit savoir le site The Information.
Entre Perplexity et Mistral, le cœur et le portefeuille d’Apple tangue
Le premier a déjà été évoqué dans la rumeur, il s’agit de Perplexity. La start-up américaine, fondée en 2022, combine des LLM tiers, comme GPT et Claude, pour son moteur de recherche en temps réel. L’entreprise affiche une valorisation comprise entre 14 et 18 milliards de dollars, ce qui représenterait l’acquisition la plus onéreuse de l’histoire d’Apple (le record actuel étant Beats, acheté en 2014 pour 3 milliards).
Si Perplexity ne manque pas d’idées et de compétences, elle ne développe pas ses propres modèles de langage qui sont la vraie valeur des entreprises IA. C’est pourquoi l’autre dossier sur lequel Apple plancherait actuellement aurait plus de sens : il s’agit rien moins que de Mistral AI, « pépite » française et européenne de l’intelligence artificielle.
Mistral développe ses propres LLM, des modèles open-source particulièrement optimisés pour limiter l’usage de ressources. La société, créée en 2023 à Paris, conçoit aussi des modèles commerciaux fermés accessibles via une API. La start-up a cet avantage d’être moins « chère » que Perplexity, avec une valorisation estimée à 6 milliards d’euros fin 2024.
Reste qu’une acquisition de Mistral par Apple ne passerait pas comme une lettre à la poste. L’entreprise IA est devenue le symbole de la souveraineté numérique européenne, Emmanuel Macron en a fait un exemple dans ses discours sur l’innovation. Bruxelles risque de voir d’un œil mauvais un tel joyau passer entre des mains américaines, surtout au vu des relations exécrables avec les États-Unis.
Néanmoins, tout cela est de la politique-fiction, car rien n’indique qu’Apple compte se lancer à l’assaut de ces jeunes pousses. Le statut des discussions autour de Mistral est inconnu ; Eddy Cue, le grand patron des services et principal avocat pour de grandes acquisitions, a eu des discussions en interne comme en externe sur cette hypothèse, et ses interlocuteurs l’auraient dissuadé d’aller plus loin.
Pas tellement pour des questions de régulation, mais parce que Mistral ne ferait pas partie des principaux concepteurs de modèles IA, selon ces mêmes interlocuteurs.
Apple travaille en parallèle avec d’autres entreprises IA pour intégrer leurs modèles dans ses logiciels et services. ChatGPT prend la main de Siri quand l’assistant ne sait que répondre. Et la version personnalisée de Siri pourrait être propulsée par Gemini de Google. Le constructeur n’aurait pas non plus abandonné ses modèles IA internes, qui finiront peut-être un jour à donner satisfaction.
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Source : The Information