Quand Apple se retrouve acculée par les régulateurs qui exigent l’ouverture de son écosystème, l’ultime argument avancé par le constructeur pour éviter de se retrouver en concurrence est toujours le même : la sécurité et la confidentialité des utilisateurs. Dans les faits, l’apparition des boutiques alternatives dans l’Union européenne ou celle des liens vers des boutiques tierces dans les apps aux États-Unis n’ont pas provoqué l’apocalypse prédit par la firme à la pomme. En fait, ça se passe même plutôt bien.
Le Japon impose plus d’ouverture qu’en Europe
Il n’y a donc aucune raison de penser qu’il en ira autrement au Japon, où Apple va devoir autoriser dans l’App Store des navigateurs équipés d’un autre moteur de rendu que l’obligatoire — jusqu’à présent — WebKit. La nouvelle loi sur la concurrence dans les logiciels mobiles récemment adoptée interdit aux contrôleurs d’accès de barrer la route aux moteurs de rendu alternatifs.
Un moteur de rendu, c’est le cœur technique d’un navigateur : c’est lui qui interprète le code des sites web (HTML, CSS, JavaScript…) et le transforme en pages que l’on peut voir et utiliser. Chaque moteur possède ses propres performances, sa gestion des standards du web et parfois ses fonctionnalités exclusives. Le choix du moteur influe donc sur la rapidité d’affichage, la compatibilité avec certains sites ou encore la consommation d’énergie.
Sur iOS (et iPadOS), les navigateurs tiers sont bien sûr disponibles : on peut ainsi utiliser Chrome, Firefox ou encore Opera. Mais tous ces logiciels s’appuient sur WebKit, une obligation imposée par Apple sous couvert de sécurité et de confidentialité. Limiter tous les navigateurs de l’iPhone à WebKit, revient cependant à imposer une seule vision technique du web, au détriment de la diversité et de l’innovation.
À partir du mois de décembre, les utilisateurs japonais d’iPhone vont donc pouvoir télécharger et installer, depuis l’App Store, des navigateurs équipés de leurs propres moteurs de rendu : Blink pour Chrome et Opera, Gecko pour Firefox. Le Japon rejoint ainsi l’Union européenne qui impose la même chose à Apple depuis la mise en œuvre du règlement sur les marchés numériques (DMA).
Sauf qu’en Europe, on n’a pas encore vu le moindre navigateur avec un moteur alternatif à WebKit. Apple a mis en place des conditions si drastiques qu’il est très difficile à un éditeur de proposer une telle chose malheureusement.
Le Japon veut éviter cet écueil, puisque la loi empêchera la mise en place de « restrictions techniques déraisonnables ». L’archipel veut également qu’Apple donne le choix du navigateur par défaut au premier lancement de Safari, comme c’est le cas là aussi en Europe, avec plus de succès cette fois.
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Source : MacRumors