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Smartphone à l’école : moins de 9 % des collèges appliquent la mesure « Portable en pause »

Le dispositif « Portable en pause » n’a convaincu que 8,5 % des collèges français. Jugé trop coûteux et difficile à appliquer, il n’a pas été appliqué lors de la rentrée scolaire. En fait, le dispositif est même considéré comme redondant et inutile.

Le dispositif « Portable en pause » de l’Éducation nationale n’a pas séduit les collèges. L’initiative, qui espérait renforcer une loi promulguée en 2018 en obligeant les élèves à déposer leur smartphone dans un casier avant les cours, n’a pas été massivement appliquée dans le cadre de la rentrée scolaire.

Une enquête du syndicat National des Personnels de Direction de l’Éducation Nationale (SNPDEN-UNSA) révèle que seulement 8,53 % des collèges de France ont appliqué la mesure. Élisabeth Borne, la ministre démissionnaire de l’Éducation, souhaitait pourtant que le dispositif s’étende à tous les établissements de l’Hexagone. De ce point de vue, c’est donc un échec.

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Un dispositif couteux… alors que la loi de 2018 suffit

Plus de 40 % des chefs de collèges se disent favorables à la mesure, mais pointent du doigt des problèmes de logistique. Pour les sondés, il est « difficilement réalisable » de ranger le portable de tous les élèves dans un casier ou dans une pochette fermée en amont du début des cours. Le rapport met en exergue le cout de la mesure. Un collège de 450 élèves devrait ainsi débourser autour de 10 000 euros pour s’équiper. Surtout, il faut « de l’humain, des assistances d’éducation et du personnel pour récupérer à l’entrée les téléphones ou inciter les élèves à les rendre de façon autonome », déclare Bruno Bobkiewicz, proviseur de la cité scolaire Buffon de Paris et secrétaire général du SNPDEN-UNSA, dans le cadre d’un point presse.

Néanmoins, 6,92 % des 2000 chefs d’établissement interrogés estiment qu’il est possible d’organiser la collecte et la conservation des téléphones en interne. Pour 19 % des sondés, il faut néanmoins réfléchir à une « dotation spécifique » pour aider les collèges à mettre en place le dispositif. Si le projet « Portable en pause » semble diviser les chefs d’établissement, la plupart s’accordent à dire que la loi de 2018, qui interdit déjà l’usage du téléphone dans les écoles, se suffit largement à elle-même.

« La loi de 2018 donne plutôt satisfaction. L’usage du téléphone est proche de 0 dans plein de collèges. Ce n’est pas parfait, mais ça a beaucoup régulé et donc pour nous il n’y a pas de nécessité de faire évoluer le fonctionnement des collèges », explique Bruno Bobkiewicz.

Michaël Vidaud, principal dans un collège de Nice, abonde dans le même sens et indique que « la loi de 2018, selon moi, est suffisante, car elle permet de confisquer des téléphones et de prendre des sanctions », relate Le Monde. On « va toujours trouver des contre-exemples et évidemment que potentiellement même dans mon collège, des élèves utilisent le téléphone dans les toilettes ou dans un endroit caché », ajoute Bruno Bobkiewicz, estimant à nouveau « que le taux d’usage globalement dans un collège, il est proche de zéro ». De l’avis général, le dispositif a l’allure d’une mesure forte, mais inutile.

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Source : BFM TV


Florian Bayard