Les métiers de la banque seraient particulièrement touchés par l’essor de l’IA générative, qui peut prendre en charge certaines tâches à des coûts bien moindres. Mais encore faut-il que la technologie soit réellement au point. La Commonwealth Bank of Australia (CBA), plus grande banque du pays, a ainsi supprimé 45 postes, remplacés par un bot.
La banque obligée de faire marche arrière
L’établissement affirmait que son nouvel agent vocal automatisé réduisait le volume des appels chaque semaine, ce qui rendait ces emplois « redondants ». Dans les faits, c’était complètement faux. Le syndicat des services financiers (FSU) a démontré qu’en réalité, le nombre des appels augmentait ! Ce qui obligeait même la banque à recourir aux heures supplémentaires et à mobiliser ses managers pour répondre aux clients.
Saisie par le syndicat, la Commission du travail australienne a contraint CBA à reconnaître que l’évaluation initiale était fausse : les postes supprimés n’étaient pas réellement devenus inutiles. La banque a présenté ses excuses et offre désormais aux ex-employés trois options : reprendre leur poste, chercher un autre emploi interne ou quitter l’entreprise avec une indemnité.
Le FSU parle d’une « victoire massive » pour ses membres, mais le mal est fait. Certains salariés, présents depuis des décennies, ont subi l’angoisse d’une perte brutale d’emploi et la perspective de ne plus pouvoir payer leurs factures. Pour le syndicat, cette affaire illustre la fragilité des travailleurs face aux décisions hâtives des employeurs qui veulent absolument surfer tout de suite sur la dernière tendance à la mode.
Cet exemple australien conduira-t-il d’autres banques à prendre leur temps pour évaluer la vraie plus-value de l’IA générative ? Probablement pas ! Un rapport de Bloomberg indiquait en début d’année que le secteur pourrait supprimer jusqu’à 200 000 postes dans les 3 à 5 prochaines années.
CBA a même annoncé il y a quelques jours un partenariat avec OpenAI pour renforcer la détection des fraudes et personnaliser les services clients.
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Source : Bloomberg