Le passage vers GTP-5 la semaine dernière a provoqué la colère et le dépit de nombreux utilisateurs qui s’étaient attachés à la « personnalité » des précédents modèles. Il est vrai qu’OpenAI a réduit le côté flagorneur de GPT-4o qui caressait l’utilisateur dans le sens du poil. Difficile de se passer de cette dose de dopamine du jour au lendemain…
Liens émotionnels forts
L’entreprise a depuis rétabli la possibilité de changer de modèle IA, mais cette affaire a révélé combien les bots pouvaient, au fil des interactions, s’imposer comme de véritables « compagnons » numériques. Même sans être conçus à l’origine pour jouer ce rôle, des assistants comme ChatGPT finissent par créer un lien émotionnel avec leurs utilisateurs, qui projettent sur eux des traits de caractère et des habitudes familières — au point de ressentir un manque lorsque ces repères disparaissent.
Il existe des applications complètement dédiées à ce compagnonnage virtuel. Replika, Character.AI, PolyBuzz, Chai, ou encore Grok qui s’est lancé récemment sur ce créneau, sont parmi les apps les plus connues dans ce secteur promis à un bel avenir. Contrairement aux chatbots généralistes, ces applis créent une interaction personnalisée avec des personnages fictifs (amis, partenaires romantiques, figures fantastiques, etc.), qui peuvent être préconçus ou créés par les utilisateurs.
Selon Appfigures, ce marché a déjà rapporté 82 millions de dollars au premier semestre et pourrait dépasser les 120 millions d’ici la fin de l’année. 128 des 337 applis actives et générant des revenus ont été lancées cette année. Au mois de juillet, elles totalisaient 220 millions de téléchargements, dont 60 millions sur les six premiers mois de l’année (+88 % sur un an). Depuis leur apparition, elles ont généré 221 millions de dollars de dépenses, avec un revenu par téléchargement en forte hausse (1,18 $ contre 0,52 $ en 2024).
Le marché est cependant dominé par une minorité : 10 % des applis captent 89 % des revenus, et 33 d’entre elles ont dépassé 1 million de dollars de revenus cumulés. Les applis visant une « petite amie IA » sont les plus nombreuses (17 % des noms), loin devant celles évoquant un « petit ami » (4 %) ou un univers « fantasy ».
Avec des IA dont l’expression se rapproche toujours davantage de celle des humains, capables de réagir avec humour, empathie ou affection, et qui semblent écouter sans juger ni exiger, ces premiers compagnons virtuels ne vont faire qu’évoluer et s’améliorer. Ce sera un simple divertissement interactif pour certains utilisateurs, mais pour d’autres un soutien émotionnel au quotidien.
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Source : TechCrunch