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La Russie coupe les appels sur WhatsApp et Telegram

La Russie continue de serrer la vis de la censure du web pour mieux surveiller les internautes. Il n’est plus possible de passer des appels avec WhatsApp et Telegram, sous couvert de lutte contre les escroqueries et le terrorisme. Le Kremlin cherche à imposer la nouvelle messagerie nationale.

L’étau se resserre sur l’internet russe. En juillet, le gouvernement a adopté une loi qui punit les internautes recherchant des contenus qualifiés d’extrémistes. En Russie, la définition d’un tel terme est très large et inclut des groupes d’opposition et des organisations comme la fondation anti-corruption ainsi que le très vague « mouvement international LGBTQ+ ».

WhatsApp et Telegram dans le viseur de la censure russe

Le Kremlin s’attaque désormais à sa bête noire : les apps de messagerie qu’il ne contrôle pas. Les appels passés dans WhatsApp et dans Telegram sont désormais « partiellement restreints ». Le régulateur Roskomnadzor justifie cette mesure comme nécessaire pour « combattre le crime » : « [Ces apps] étrangères sont devenues les principaux services vocaux utilisés pour tromper et extorquer de l’argent, ainsi que pour impliquer des citoyens russes dans des activités de sabotage et terroristes ».

Les autorités affirment également que les opérateurs de ces applications ont ignoré les demandes pour mettre en place des contremesures. Un porte-parole de WhatsApp a répliqué chez Associated Press : il rappelle que la messagerie chiffrée « s’oppose aux tentatives des gouvernements de violer le droit des individus à une communication sécurisée, ce qui explique pourquoi la Russie tente de la bloquer pour plus de 100 millions de personnes dans le pays ».

WhatsApp et Telegram sont des mastodontes en Russie, ils sont utilisés par respectivement 96 et 89 millions d’utilisateurs actifs mensuels, selon des chiffres Mediascope. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement russe tente de bâillonner Telegram (beaucoup moins sécurisée que WhatsApp) : le Kremlin avait essayé de bloquer l’app entre 2018 et 2020, sans y parvenir. Quant à Meta, il s’agit d’une organisation extrémiste aux yeux du pouvoir russe.

Mais ce n’est qu’un début. Ces deux messageries doivent se préparer au pire : une nouvelle messagerie nationale, MAX, développée par le réseau social local VK, pourrait bien prendre leur place, de gré ou de force. Cette app, qui mixe messagerie, accès aux services du gouvernement et paiement mobile est disponible en bêta depuis le mois dernier. 2 millions d’utilisateurs se sont inscrits pour la tester.

Dans les conditions d’utilisation, MAX précise qu’il peut partager des données avec les autorités, et une nouvelle loi impose la préinstallation de l’app dans les smartphones vendus au pays. L’administration et les entreprises sont activement encouragées à utiliser cette app en remplacement de toutes les autres.

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Par : Opera

Source : Associated Press


Mickaël Bazoge