Voir une fusée décoller de France métropolitaine, un rêve inimaginable ? Non, peut d’ores et déjà confirmer la startup HyPrSpace, qui se donne un an pour organiser un tel événement. Depuis Biscarrosse, au sud-ouest de la France dans le département des Landes, ou depuis l’île du Levant dans le Var, l’étoile montante de l’aérospatiale née en 2019 veut montrer que sa technologie de propulsion hybride fonctionne et peut atteindre l’orbite.
La fusée baptisée « Baguette One » va devoir prouver que son système de propulsion plus respectueux de l’environnement fonctionne. Depuis six ans, ses équipes en Gironde travaillent sur un système hybride à base de propergol solide (à base de plastiques recyclés) et liquide (oxygène liquide). En plus d’être plus respectueux de l’environnement, le système est pensé pour une plus grande simplicité (30 fois moins de pièces) et un coût plus maîtrisé des décollages. Naturellement, les moteurs et les lanceurs devront être réutilisables.
« Nous ne suivons pas les tendances, nous dessinons nos propres trajectoires », affiche fièrement l’entreprise sur son site. L’entreprise ne fait effectivement pas les choses comme les autres alors qu’elle prévoit bien de choisir l’hexagone pour lancer sa première fusée. Si HyPrSpace a choisi la France pour réaliser ses tirs, c’est parce que le pays possède trois sites d’essais de missiles de la Direction Générale de l’Armement (DGA), qui serait à même d’accueillir une fusée. En janvier, de premiers essais ont été réalisés sur le site de Saint-Médard-en-Jalles (Gironde).
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« L’objectif de ces essais de moteurs Terminator était de vérifier que notre système de propulsion hybride fonctionne conformément aux modèles théoriques prédictifs. Ces succès valident également le passage du prototype à une version opérationnelle grandeur nature, apportant une preuve expérimentale de la fiabilité et des performances de la technologie », annonçait l’entreprise en aval de ses deux campagnes d’essais qui comprenaient plusieurs exercices : variation des niveaux de poussée, modulation de poussée, systèmes d’acquisition de données, etc…
Pourquoi HyPrSpace doit absolument voler entre 2026 et 2028
Lorsque HyPrSpace sera une entreprise capable de vendre des lancements orbitaux, elle compte proposer trois différents lanceurs. L’un d’eux sera un « micro-lanceur », capable de déployer des charges utiles de 300 kilos. Il s’appelle Baguette One et sera un premier concept d’une hauteur de 7 mètres, d’un diamètre de 80 centimètres et d’une masse au décollage de 2,5 tonnes. Son lancement suborbital, à une altitude de 300 km, est prévu dans moins d’un an, en 2026, avant qu’une version appelée « Orbital Baguette One » n’arrive en 2027 pour tenter un premier vol orbital.
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HyPrSpace (pour « Hybride Propulsion for Space »), connaît des homologues en France. À vouloir développer des lanceurs légers, ils sont au nombre de quatre, avec MaiaSpace (filiale d’ArianeGroup), Sirius Space et Latitude. Chacun d’eux concourt pour un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros du plan d’investissement France 2030, qui conditionne son aide financière en l’échange d’un premier vol expérimental réussi entre 2026 et 2028. L’année prochaine, la filiale d’ArianeGroup, MaiaSpace, compte aussi lancer son premier compte à rebours. Son décollage sera réalisé depuis le Centre spatial guyanais.
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Source : Sud Ouest